Archives mensuelles : juillet 2011

Les « Facebook credits », une monnaie virtuelle imposée sur Facebook

Cet article est écrit par Diane MULLENEX, Associée du Cabinet d’Avocats Ichay & Mullenex, responsable du Département Technologies Média Télécommunications, invitée par François à réagir sur l’actualité juridique du e-commerce sur ce blog.

La monnaie virtuelle de Facebook, « les Facebook credits » est devenue obligatoire depuis le 1er juillet dernier sur le réseau social. Grâce à ces « credits », les internautes peuvent acheter des biens virtuels sur des jeux proposés par des éditeurs de jeu sur Facebook ou même des films en VOD. Et les développeurs d’applications sont désormais tenus de proposer la monnaie Facebook comme moyen de paiement à leurs utilisateurs. Mais ce système n’est pas exclusif, la monnaie du jeu virtuel Farmville dite « Farmcash » étant également proposée.

 C’est un marché qui promet à Facebook de grosses rentrées d’argent puisque 30 % de chaque transaction faite avec des « Facebook credits » sont reversés au réseau social.

 Jusque là, les monnaies virtuelles étaient surtout utilisées par des éditeurs de jeux virtuels du type de Second life ou World of Warcraft. Dans Second Life, la monnaie virtuelle, le Linden dollar, est convertible en monnaie réelle, ce qui n’est pas le cas des « Facebook credits », du moins pour l’instant.

Jusque là, ces échanges de monnaie virtuelle ne semblaient pas vraiment avoir alarmé les autorités nationales qui n’ont donc pas ressenti le besoin de les réglementer avec une législation spécifique applicable aux monnaies virtuelles. Il y a donc peu voire pas de règlementation en la matière et pour cause, ces monnaies virtuelles ne concernaient pas une grande partie des internautes et ne représentaient pas des sommes faramineuses. Reste tout de même qu’un joueur est devenu millionnaire en monnaie réelle en faisant de la spéculation virtuelle sur Second Life en achetant et revendant des biens immobiliers virtuels sur le jeu.

Mais avec plus de 700 millions d’utilisateurs, l’ensemble de ces petites transactions réalisées sur Facebook représente rapidement des sommes colossales. Zynga, société de jeux virtuels sur réseaux sociaux éditrice notamment de Farmville, aurait réalisé un chiffre d’affaire de plus de 600 millions d’euros en 2010. Partant de ce constat, le besoin de légiférer sur les monnaies virtuelles sera sans doute nettement plus pressant. Les « Facebook credits » ont certainement de beaux jours devant eux, mais il va devenir indispensable de réglementer tout ça.

Facebook a d’ailleurs déjà modifié les conditions d’utilisations de sa monnaie virtuelle pour les éditeurs de jeux après le dépôt d’une plainte par l’association de défense des consommateurs, Consumer Watchdog. Il lui était reproché de violer la loi anti-monopole en empêchant ces éditeurs de vendre des biens virtuels à des prix plus attractifs sur d’autres plateformes que Facebook. Ce sera désormais possible à condition que les utilisateurs n’aient pas de session active en cours sur Facebook. La situation ne semble pas satisfaire pour autant l’association de consommateurs pour laquelle Facebook entrave la concurrence en matière de social gaming par bien des moyens.

Diane Mullenex – Avocat à la Cour– Solicitor England & Wales- Ichay & Mullenex Avocats – www.ichay-mullenex.fr.

News sur Magento

Voici quelques infos sur Magento, issues d’une présentation faite par Yoav, le CTO de Magento, au dernier Bargento.

Quelques chiffres d’abord

Magento, c’est :

  • Plus de 3 millions de téléchargements
  • Plus de 100 000 sites en lignes
  • 1 000 clients pour les licences EE / PE
  • Plus de 4 000 extensions
  • Une communauté de plus de 400 000 membres
  • 600 000 visiteurs uniques par mois, sur le site de magento

Du point de vue de magento, les principaux concurrents sont : bigcommerce, shopify et volution (intéressant, non ?)

Lignes de produits

  • Magento Enterprise/li>
  • Magento Professional
  • Magento Community : version gratuite
  • Magento Go : version SAAS

Quelques news sur Magento Enterprise

  • Gros travail pour optimiser les performances
  • Intégration du moteur de recherche open source SOLR
  • Contrôle plus fin de la gestion des droits du back office
  • Gestion de status de commande personnalisés

Nouveautés à venir :

  • Intégration des transporteurs : UPS, DHL, … (bref, des américains 😉 )
  • Workflow de gestion des retours
  • Import / Export avancé (création, mise à jour, suppression)
  • Prix / Promotion : gestion avec workflow d’autorisation

Nouveautés à venir, pour Magento Mobile

Rappelons tout d’abord le principe de Magento Mobile : Magento Mobile tourne sur iPad, iPhone et Androïd. Il s’agit d’une application, générée pour chaque site e-commerce.

Les nouveautés donc (celles qui m’ont marqués) :

  • Catalogue en mode off line
  • Gestion de cartes cadeaux

Magento Go

La solution SAAS est principalement développée aux US (38%), mais également dans les pays européens (4% par pays en moyenne), en chine…
Nouveautés à venir :

  • Solution d’hébergement en Europe
  • Intégration de plus de solutions de paiement (mais je n’ai pas vu de nom de PSP européen

Magento Go Platform

C’est une place de marché, permettant aux développeurs de proposer des modules, pour la solution Magento Go.
Exemple d’applications :

  • Solution d’échange avec Salesforce
  • Solution pour faire un site full flash
  • Module pour avoir des menus personnalisés

Magento 2

Cette nouvelle version sera une amélioration, pas une ré-écriture de Magento 1.

  • La solution devrait être multi bases de données, avec Oracle.
  • La documentation sera beaucoup plus imporante, pour le code de magento, et pour les modules additionnels.
  • Tests automatiques pour valider le code
  • Amélioration de la modularité
  • Amélioration du multi langue
  • Amélioration des performances (au moins de 20%)
  • Augmenter la possibilité de personnalisation à partir de l’interface du back office.

Merci Yoav pour ces infos. A suivre donc !

Un concurrent gênant sur Wikipédia ? Ne vous laissez pas tenter à supprimer son nom, ça pourrait vous coûter cher !

Cet article est écrit par Diane MULLENEX, Associée du Cabinet d’Avocats Ichay & Mullenex, responsable du Département Technologies Média Télécommunications, invitée par François à réagir sur l’actualité juridique du e-commerce sur ce blog.

 Le 1er juillet 2011 dernier, le Tribunal de commerce a condamné la société Hi-Media, spécialisée en micro paiement, pour dénigrement pour avoir supprimé d’une page Wikipédia le nom de Rentabiliweb, une société concurrente. Il s’agissait d’une page consacrée au micro paiement qui énumérait les acteurs de ce secteur, parmi lesquels se trouvaient Hi-Media et Rentabiliweb. La société Hi-Media a donc été condamnée à payer 25.000 € de dommages-intérêts à Rentabiliweb. Les juges ont évalué le préjudice à ce montant en justifiant que l’encyclopédie en ligne n’était pas le type de site web visité par les internautes pour trouver des fournisseurs de service.

 C’est en juillet 2008 que la société Rentabiliweb s’est aperçue que sa marque avait été effacée des références mentionnées sur la page « micro paiement » de Wikipédia. En identifiant l’adresse IP, Rentabiliweb s’est aperçu qu’un ordinateur de la société Hi-Media était à l’origine de cette suppression.

 Les juges du fond ont considéré que Rentabiliweb avait rapporté des éléments de preuve suffisants permettant d’établir que la suppression de sa marque avait été faite par une personne « agissant sous l’autorité d’Hi-Media ».

 Mais toute l’ironie de cette affaire est que la plaignante se retrouve à payer plus de dommages et intérêts que la société qu’elle a attaquée initialement : Rentabiliweb a de son côté été condamné à payer 100.000 € à Hi-Media pour parasitisme et dénigrement. Il lui est reproché, après avoir manifesté son intérêt pour le service Allopass d’Hi-Media, d’avoir dénigré ce service en invoquant publiquement « sa perte de vitesse » et son manque d’intérêt. Mais Rentabiliweb a déjà saisila Courd’appel pour contester cette décision que la société trouve injustifiée.

 Toujours est-il que cette affaire témoigne que Wikipédia ne doit pas servir de champ de bataille entre concurrents et c’est tant mieux !

 Diane Mullenex – Avocat àla Cour– Solicitor England & Wales- Ichay & Mullenex Avocats – www.ichay-mullenex.fr

Tout savoir sur Buyster, avec Laurent Bailly, directeur marketing

Buyster, je vous en ai parlé, c’est une solution, qui doit sortir à la rentrée, et qui doit permettre de facilité les paiement avec son mobile.

J’ai pu échanger avec Laurent Bailly, le directeur marketing de Buyster :

– Buyster permet de faciliter l’achat depuis le mobile ? 

En effet, et nous proposons une cinématique unique sur le marché ! Le principe de Buyster est que le téléphone mobile sert à la fois d’identifiant, et d’élément de sécurité pour payer sur internet fixe ou mobile. L’utilisateur associe sa carte bancaire à son numéro de mobile lors d’un processus d’inscription simple et sécurisé sur le web, au cours duquel il personnalise son code confidentiel Buyster à 6 chiffres.

Concrètement, une fois son panier validé sur le site ou l’application mobile du marchand, l’acheteur choisit Buyster parmi les solutions de paiement proposées.

Buyster identifie alors l’utilisateur automatiquement grâce au réseau mobile de son opérateur. Cela lui évite la saisie fastidieuse de son numéro de téléphone mobile, permet d’être certain que l’utilisateur est en possession de son mobile, et il ne reste plus pour confirmer le paiement qu’à saisir son Code Confidentiel Buyster à 6 chiffres.

Si  la transaction est autorisée par Buyster, l’utilisateur reçoit alors immédiatement par e-mail la confirmation de son paiement, qui sera débité sur son compte bancaire.

Buyster offre ainsi à ses partenaires marchands l’accès au mCommerce au travers d’une cinématique de paiement unique qui associe à la fois la fluidité et la sécurité, tout en garantissant le paiement pour le marchand.

– Pour cela, la solution utilise la carte SIM comme élément d’authentification ?

Oui, indirectement. C’est grâce à la SIM que l’usager mobile est authentifié sur le réseau de l’opérateur (HLR, Gateway, …), qui permet à notre plateforme technique d’identifier de manière fiable la ligne mobile. Mais l’authentification Buyster n’est réellement effectuée qu’après que l’utilisateur ai saisi son code confidentiel Buyster à 6 chiffres.

– La solution est utilisable sur quels terminaux ? Apple, Android, MS, …

Le paiement mobile, ainsi que l’ application mobile selfcare Buyster seront disponibles en 2011 sur les OS Apple et Androïd. D’autres plateformes mobiles sont à l’étude. Buyster proposera également ses services sur les nouveaux supports digitaux comme les tablettes tactiles ou les TV Connectées à Internet.

– Buyster permet également de fiabiliser les paiements depuis l’ordinateur ?

Oui. Au moment de payer son achat sur un site marchand partenaire de Buyster, l’utilisateur Buyster saisit sur son ordinateur son numéro de mobile et son Code Confidentiel Buyster. Il reçoit alors instantanément un code à usage unique par SMS qui lui permet de valider sa transaction. Grâce à Buyster, l’utilisateur n’aura donc plus besoin de saisir son numéro de carte bancaire sur Internet pour ses futurs achats.

Buyster sécurise les transactions de l’utilisateur grâce à une authentification forte.  Pour payer avec Buyster, il faut être en possession de son téléphone mobile (« ce que je possède »), et connaître le Code Confidentiel Buyster associé à ce mobile (« ce que je connais »). Ainsi, même si un fraudeur réussissait à dérober son Code Confidentiel Buyster, il ne pourrait pas l’utiliser pour payer sans le mobile de l’utilisateur, et réciproquement, en cas de perte ou vol de son mobile, ce dernier ne pourra pas être utilisé pour payer sans le Code Confidentiel Buyster définit par l’utilisateur lui-même.

Par ailleurs, Buyster propose également une option qui n’est activable que si l’utilisateur le souhaite : le paiement express. Cette fonction très pratique permet de simplifier le paiement chez les marchands auprès desquels il achète souvent (par exemple : courses alimentaires, transport, livres, …). Il pourra faire le choix de ne plus saisir son Code Confidentiel Buyster sur les sites marchands que lui-même a sélectionnés. Une fois ses articles choisis, il clique sur le bouton de paiement Buyster, il reçoit par SMS le code à usage unique qu’il doit saisir pour valider le paiement. C’est encore plus simple et plus rapide.

Et quelle que soit la cinématique (paiement sur ordinateur, paiement mobile, paiement express), Buyster fournit au marchand une garantie de paiement contre la répudiation.

Quel est son pricing ?

Classiquement pour l’acception d’un système de paiement, la commission sera constituée d’une partie fixe et d’un pourcentage liés aux volumes d’affaire du eCommerçant.

Quel est la complexité d’intégration ? 

Buyster peut être intégré en direct, ou via le PSP du marchand. Dans ce dernier cas, il s’agit le plus souvent de paramétrage et Buyster peut être intégré très rapidement. Dans le premier cas, l’intégration est également simple, car Buyster fournit un kit technique reposant sur des technologies API Web Services SOAP/XML, largement répandues, et un extranet de gestion de caisse et de reporting.

Est-ce compatible avec les différents PSP du marché ? Paybox, SIPS (forcément), Ogone, …

Afin de simplifier sa mise en œuvre sur les boutiques des eCommerçants, Buyster a vocation à être intégré en standard sur toutes les plateformes de paiement Internet du marché. Buyster pourra ainsi être facilement mis en œuvre chez les eCommerçants ayant choisi les plateformes de paiement Sips et Mercanet, d’autres plateformes seront annoncées lors du Salon eCommerce 2011.

Est-ce compatible avec toutes les banques du marché ?

Tout à fait, l’utilisateur doit être titulaire d’une carte bancaire valide délivrée par une Banque Française. A noter, Buyster est également compatible avec l’ensemble des opérateurs mobiles du marché Français, y compris les MVNO.

– Comment se positionne Buyster par rapport à 3DSEcure ?

Tout comme le système 3D Secure, Buyster repose sur une authentification forte et apporte aux marchands la garantie de paiement contre la répudiation. Buyster est d’ailleurs cité avec 3D Secure dans l’observatoire 2010 de la sécurité des cartes de paiement de la Banque de France comme étant un des dispositifs d’authentification que les marchands vont commencer à déployer en 2011.

Par contre, la simplicité et la fluidité de Buyster quelles que soient les cinématiques de paiement (PC, mobile, express) seront des atouts importants à la fois pour les consommateurs et les marchands.

Merci, à très bientôt alors !

Formulaire : le cas du mot de passe

Bon, j’ai la pression maintenant sur ce blog : j’ai intérêt à être aussi intéressant que les autres auteurs 😉

Les formulaires, cela reste un sujet, un vrai sujet.

Entre ce qu’on peut faire, ce qu’on doit faire, et ce qui existe, il y a un monde…

Chaque détail compte, tout doit être bien fait.

Exemple avec la saisie du mot de passe.

Rien de plus simple me direz vous ?

Erreur !

Beaucoup de formulaires sont mal fait sur ce point là (entre autre 😉 ).

Une des erreurs, les plus agaçante, est la réinitialisation de ce champ, après traitement des erreurs : l’internaute renseigne une fois ce champ et d’autres champs du formulaire, et valide celui-ci. Il y a des erreurs, on lui ré-affiche le formulaire, mais pas avec tous les champs saisis !

J’ai trouvé cet exemple particulièrement réussi :

Ce formulaire se met à jour en temps réel (ajax).

Pour le premier champ, il indique la qualité du mot de passe, au fil de la saisie des caractères. C’est encourageant, et pédagogique. C’est bien plus malin que de mettre un message du genre « votre mot de passe doit contenir au moins 7 caractères patati patata ».

Et pour le deuxième champ, il informe, toujours en temps réel, si les deux champs correspondent.

Ce sont des petits détails, qui rendent un tel formulaire bien plus sympathique, non ?

Soignez l’ergonomie et le design de vos formulaires de paiement !

Cet article est écrit par Julien Chaumond, co-fondateur et CEO de Productism, un réseau social centré sur les produits, et auteur du livre Social commerce. Vous pouvez aussi suivre Julien sur Twitter.

Le formulaire de paiement de Tumblr

En développement Web et e-commerce, un formulaire de paiement par carte bleue est souvent vu comme quelque chose de nécessairement austère voire ennuyeux. Comme si le dépouillement graphique et ergonomique était un gage de sécurité sur cette étape critique du parcours client !

Pourtant, il y a vraiment un intérêt à développer une expérience utilisateur de qualité : lorsqu’ils sont bien designés et bien conçus, les formulaires de paiement peuvent être intuitifs, beaux, guider le client (notamment par une bonne gestion des erreurs), et même dans certains cas s’approcher du « Graal » du formulaire de paiement : donner envie de payer 😉

Exemple : entre ces deux formulaires de paiement par carte bleue, lequel avez-vous le plus envie de remplir ? 😉

ou :

Le deuxième est celui de Capitaine Train, le concurrent de Voyages-SNCF.

Bien sûr, il n’y a pas que le design graphique : la non-surcharge d’informations, le comportement naturel de la navigation au clavier (quand j’appuie sur Entrée, cela devrait toujours soumettre le formulaire… sinon il y a un problème), l’utilisation de balises HTML sémantiques pour optimiser l’autocomplétion par le navigateur, sont autant de facteurs qui participent de la qualité de l’expérience utilisateur.

Pour ne pas faire de jaloux 😉 , l’application iPhone de Voyages-SNCF est aussi un bon exemple d’expérience utilisateur pour le paiement : sur mobile, l’interface tactile donne une relation physique, presque intime avec le formulaire… et on est presque content de rentrer ses informations de paiement !


Et vous, quels sont les formulaires de paiement que vous appréciez sur le Web ?

Avis aux consommateurs, bientôt deux fois plus de temps pour se rétracter d’un achat à distance !

Les consommateurs européens peuvent se réjouir de l’adoption par le Parlement européen, le 23 juin 2011, du projet de « directive relative aux droits des consommateurs » harmonisant leurs droits dans l’espace européen et allant vers un renforcement de leurs droits dans le cadre de la vente à distance et hors établissement.

Cette directive vise à protéger davantage les consommateurs tout au long du processus d’achat que ce soit par internet, par téléphone ou par correspondance compte tenu des dangers posés par la vente à distance (informations insuffisantes à destination des acheteurs, non transparence des prix et autres sources d’inquiétudes des acheteurs à distance). L’adoption de cette directive n’est pas accueillie avec autant d’enthousiasme par les professionnels qui dénoncent un véritable parti pris au bénéfice des consommateurs. En effet, les législateurs européens semblent avoir mis un point d’honneur à ce que les professionnels respectent leur obligation d’information en faisant peser sur eux les risques de lacunes d’informations dans le processus de vente.

Un des changements majeurs que cette directive apporte au processus de vente à distance est l’allongement du délai de rétractation à 14 jours au lieu de 7 jours. Les consommateurs vont bénéficier désormais d’un délai de 14 jours calendaires pendant lesquels ils pourront se rétracter d’un contrat de vente sans aucune justification nécessaire. Mais s’il s’avère que le vendeur n’a pas respecté son obligation d’information claire et préalable quant à ce droit de rétractation vis-à-vis du consommateur, ce délai initialement de 14 jours pourra être étendu à un an.

Il est désormais prévu que le délai de rétractation ne court qu’à compter de la réception du bien, situation nettement plus protectrice du consommateur, le droit européen prévoyant jusque-là que ce délai commence à courir à compter de la date de conclusion du contrat.

Une fois le droit de rétractation exercé, le professionnel est tenu de rembourser le prix du bien dans les 14 jours suivant la rétractation et ce remboursement comprend également les frais de livraison. Les frais de réexpédition, eux, restent à la charge du consommateur. Mais cette disposition a fait débat au niveau européen car le projet de directive proposait le remboursement par le professionnel des frais de retour des commandes supérieures à 40 euros, mais cette disposition a été supprimée par la suite. Il a finalement été retenu d’imposer au professionnel de donner avant l’achat une estimation claire des coûts maximaux liés à la réexpédition des biens volumineux achetés à distance. A défaut, l’acheteur pourra opposer ce manquement au professionnel afin qu’il lui rembourse les frais dont il n’avait pas été préalablement informé.

Par ailleurs, cette directive étend le champ d’application du droit de rétractation des consommateurs aux sites de vente aux enchères de type eBay, ce qui sera accueilli favorablement par beaucoup d’internautes, même si ce droit n’aura vocation à s’appliquer qu’aux biens acquis auprès de vendeurs professionnels. L’impact restera limité puisque l’on sait que la majorité des vendeurs sur eBay ne sont pas des vendeurs professionnels.

Au programme à suivre pour cette directive son approbation formelle par le Conseil des ministres de l’Union, sa publication au Journal officiel de l’Union et sa transposition dans les droits nationaux avant fin 2013.

Diane Mullenex – Avocat à la Cour – Solicitor England & Wales- Ichay & Mullenex Avocats – www.ichay-mullenex.fr

Cookies à l’européenne : de l’opt-out à l’opt-in

Cet article est écrit par Diane MULLENEX, Associée du Cabinet d’Avocats Ichay & Mullenex, responsable du Département Technologies Média Télécommunications, invitée par François à réagir sur l’actualité juridique du e-commerce sur ce blog.

Les éditeurs de sites web auront du pain sur la planche une fois que sera transposée en droit français la directive européenne du 25 novembre 2009 sur la vie privée. Une fois le texte transposé, les e-professionnels seront soumis à de nouvelles contraintes pour l’utilisation des cookies sur internet. Le gouvernement français est passé par la procédure d’urgence en rédigeant une « ordonnance relative aux communications électroniques » qui sera ensuite ratifiée par le Parlement, sachant que la directive devait normalement être transposée avant le 25 mai 2011…

Pour mémoire, un cookie est un fichier texte temporaire stocké sur notre disque dur à la demande du serveur gérant le site web que l’on est en train de visiter. Ce cookie contient des informations sur notre navigation et permet au serveur de nous reconnaître d’une page internet à l’autre, ce qui permet de faciliter notre navigation.

Ces cookies sont depuis longtemps critiqués comme portant atteinte à notre droit au respect de la vie privée sur internet pour les informations qu’ils sont en mesure de lire et de stocker. Et quelles informations ! C’est entre autres grâce à ces petits fichiers textes que l’on peut faire des achats en ligne, les cookies permettant de mémoriser le contenu de notre panier d’achat électronique tout au long de notre navigation sur un site web. Et ils fournissent des informations très utiles aux éditeurs de sites internet qui leur permettent de personnaliser leurs offres en fonction des internautes et par conséquent de nous offrir de la publicité ciblée : les cookies leur permettent de savoir par exemple quelles pages web nous avons visitées sur un site, pour ensuite améliorer leurs offres et les adapter aux préférences des internautes.

Jusque là, le principe en vigueur était celui de l’opt-out. La directive « vie privée et communications électroniques» de 2002 autorisait l’utilisation de cookies dès lors que l’internaute était informé des modalités de stockage des données utilisées et qu’il disposait de moyens de refuser un tel stockage.

Dans un souci d’assurer plus de transparence dans la collecte d’informations, la nouvelle réglementation européenne exige que l’utilisation de cookies se fasse désormais avec l’accord préalable et explicite des internautes. Le principe de l’opt-in doit s’appliquer aux éditeurs des sites web qui auront l’obligation d’obtenir l’accord des internautes avant de stocker et de lire des cookies sur leurs ordinateurs.

La directive distingue les cookies de traçage qui permettent le ciblage publicitaire, eux seuls étant soumis au principe de l’opt-in, et les cookies de fonctionnement ou dits utilitaires qui stockent les identifiants et ne restent sur notre disque dur que le temps d’une session de navigation.

Pour l’heure, le projet d’ordonnance relative aux communications électroniques est soumis à la consultation publique et au Conseil d’Etat pour avis avant son adoption finale le 21 septembre prochain au plus tard. Affaire des « european cookies » à suivre…

Diane MULLENEX-Avocat à la Cour- Solicitor England & Wales- Ichay & Mullenex Avocats – www.ichay-mullenex.fr

 

 

Référencement payant : ça devient hors de prix !

Cet article est écrit par Christophe Davy, dirigeant de Brand Online Commerce, qui est « l’invité permanent » de François sur ce blog.

Google requête Mutuelle Santé

Cela n’a échappé à personne dans le milieu du référencement payant : l’afflux régulier de nouveaux acteurs dans le e-commerce donne lieu à une surenchère permanente pour l’achat des mots-clés sur Google.

A tel point, que la notion même de ROI (retour sur investissement) positif est en danger, et que certains grands comptes finiraient par alléger leurs budgets d’achats de mots-clés, faute de tenir leur niveau de ROI à périmètre constant…

Dernier exemple en date que je viens de glâner à l’occasion d’un déjeuner : la requête « mutuelle santé », qui coûtait entre 4 et 5 euros le clic en septembre 2009, coûte aujourd’hui 11 euros ! Et encore, sans garantie d’être en première position sur certains horaires clés !

Du coup, il est de plus en plus difficile aujourd’hui pour un nouveau e-commerçant d’aller chercher des clients par le biais du référencement payant, et surtout de manière rentable.

D’ailleurs, reste-t-il des mots-clés génériques rentables, en dehors de super niches ?

Les grandes ruptures pour Google

Quels sont les ruptures auxquelles Google est confronté ?

Des pages multi média

Les pages contiennent de plus en plus de médias.

C’est un sujet sur lequel les grands acteurs travaillent depuis longtemps, mais qui n’a toujours pas de réponse satisfaisante…

Dernière actualité, connectée à ce sujet : la volonté de Facebook d’intégrer un moteur de reconnaissance automatique de visages.

De véritables applications en ligne

C’est un sujet dont j’ai déjà pas mal parlé…

Regardez GMail par exemple : c’est une véritable application interactive.

L’indexation, la recherche sur de tels sites n’a pas grand rapport avec l’indexation de pages de contenus.

La pression du « google spamming »

Le métier de Google, pour la recherche, c’est de proposer, aux internautes, les sites correspondant au mieux à ce que cherche l’internaute.

Mais pour tous les sites ayant un enjeu commercial par rapport au web, être bien référencé par Google, c’est juste fondamental.

D’ou le développement du SEO, avec des pratiques plus ou moins clean, pour remonter, coute que coute, dans les pages de Google… et, quoi qu’on en dise, ça marche.

Donc, d’une manière ou d’une autre, les pages de Google se remplissent de liens, qui remontent parce que leur référencement naturel a bien été travaillé…

Le web mobile

Les usages se développent très vite maintenant.

Pour google, il s’agit bien d’une rupture, parce que les usages sont bien différents en mobilité, par rapport à l’usage du web « traditionnel ».

Et puis, le modèle de revenu de Google, c’est avant tout la publicité. Hors, le modèle de publicité change sur mobile. regardez par exemple ce que propose Apple sur mobile avec iAd ;).

Et c’est pas prêt de s’arrêter, avec la multiplications des modes d’accès à internet (iPad aujourd’hui, et quoi demain ?)

Le web temps réel

Google, historiquement, fait remonter une page qui a « pleins de liens » entrants. La logique est simple : si une page a pleins de liens entrant, c’est que son contenu est apprécié par pleins de mondes.

Cette logique est mise à mal, par les points précédents, et par le développement d’un web temps réel, bien représenté par Twitter.

Une info, reprise très très rapidement, fait un « buzz », en quelques minutes.

Google ne pouvait pas ignorer ce type d’information, et c’est donc logiquement intéressé à ce type d’info.

Mais comment faire cohabiter ce type d’information (l’info temps réel donc) avec l’info « de fond », qui a pris de la valeur dans le temps ?

C’est un sujet d’autant plus délicat que l’accord, qui permettait à Google d’utiliser les résultats issus de Twitter a pris fin début Juillet….

Le web social

Le développement de Facebook est forcément un bouleversement majeur pour Google…

Le bouton Like est une rupture à lui tout seul 😉

Dans la logique social, ce qui est important, c’est ce que « disent mes amis ». Et si mes amis me disent que telle page est « cool », c’est probablement une bonne idée que j’aille voir par moi même.

Demain, sur Google, peut on imaginer que l’impact des boutons type +1 devienne plus important que tout le reste ?

Ceci dit, attention. Les enjeux du « Google spamming » restent bien présents, et si les actions de type +1 prennent du poids, on verra forcément se développer des boites pour influencer ce classement…

Et puis là encore, il faut s’intéresser à la publicité : si les internautes passent leur temps dans Facebook, ils ne voient plus les publicités de Google !

Alors ?

Tout ça fait pas mal de changements, à prendre en compte par Google.

Bien sûr, google est acteurs sur pas mal de sujets (Androïd, Google+, …).

Mais il n’empêche : ce sont bien des révolutions, qui secouent le modèle.