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EXCLUSIF : le palmarès 2013 des Favor’i de la Fevad !

Cet article est écrit par Christophe Davy, dirigeant de Brand Online Commerce, qui est « l’invité permanent » de François sur ce blog.

favori 2013

Les derniers convives de la soirée 2012 des Favor’i de la Fevad ne sont peut-être même pas encore couchés, les lauréats sont encore tout émus de leur trophée, il fait toujours nuit dehors, François a déjà fait un petit compte-rendu, et voilà que je suis en mesure de vous révéler – en totale exclusivité mondiale – le palmarès 2013 des Favor’i !!!

Oui, vous avez bien lu, 2013 ! Avec un an d’avance ! Ne me demandez pas comment j’ai récupéré ces infos, je ne parlerai pas, même si vous torturez François, le tôlier de ce blog…

[ Dans « La Grande Vadrouille », Bourvil : « Et bien moi je ne parlerai pas, même sous la torture ! », de Funès : « Et bien moi non plus, je ne parlerai pas, même s’il vous torturent ! » ]

Alors voilà, en 2013, les grands gagnants seront :
– Amazon,
– Vente-privée,
– Sarenza, à moins que ce ne soit exceptionnellement Spartoo,
– Voyages-sncf ou La Poste, ma boule de cristal hésite,
– Yves Rocher et/ou Sephora.

Vous pouvez ainsi déjà préparer vos articles pour l’année prochaine ! Ne me remerciez pas… 😉

Distribution BtoC en ligne : on touche le fond ?

Cet article est écrit par Christophe Davy, dirigeant de Brand Online Commerce, qui est « l’invité permanent » de François sur ce blog.

Pixmania vente à perte

Voici donc le dernier email reçu de Pixmania cet après-midi (via une base affiliée à laquelle je n’étais évidemment pas abonné, mais bon, c’est pas nouveau…).

Vous en penserez ce que vous voulez, mais moi, voir la marque Pixmania shooter un email avec un énorme « Soldes : vente à perte » au-dessus d’un non moins gigantesque « Jusqu’à -80% », ça me fait quelque chose…

Je crois que c’est le terme « vente à perte » qui me fait le plus réagir : cet automne est vraiment si pourri que cela pour les distributeurs en ligne ???

Sacré village gaulois…

Cet article est écrit par Christophe Davy, dirigeant de Brand Online Commerce, qui est « l’invité permanent » de François sur ce blog.

Archiduchesse Faguo(photo retouchée d’après un visuel du blog d’Archiduchesse – archiduchesse.com/blog)

Presque 1 an sans publier d’article sur le blog de François ! J’ai risqué la correctionnelle, une grosse amende, voire – pire – la confiscation de mes accès au backoffice de ce blog…

[Pour mémoire, mon dernier article remonte à novembre 2011, c’était un coup de gueule sur le module Points de fidélité de la version Professional de Magento, version qui depuis a été sortie du catalogue officiel de Magento…]

Mais voilà que la polémique du jour me fait sortir de ma léthargie éditoriale. Et me fait même bondir ! Voire halluciner ! Comment peut-on rentrer dans le lard des gens d’Archiduchesse à cause de leur collaboration avec une autre marque qui n’est pas 100% Made in France ?

Je ne vois pas en quoi l’ADN de la marque Archiduchesse est altéré par cette collaboration externe, au contraire, cela va contribuer à son rayonnement et au développement des ventes de ses produits Made in France ! Alors un grand bravo !

Les « J’aurai acheté si c’était made in France » (à propos des chaussures Faguo – Archiduchesse) lus dans les commentaires sur la page Facebook de la marque m’attristent, ce genre de réflexions me fait penser à ce que me serinait feu mon papa « les conseilleurs ne sont pas les payeurs »

Nous vivons dans une société qui permet à chacun de tenter l’aventure passionnante de la création d’entreprise, voire d’une marque, voire d’une marque « 100% Made in France ». Alors agissez, faites, construisez, bougez ! Embauchez, créez de la valeur, ayez des idées, prenez des risques, sacrifiez votre famille,…

…  et passez un peu moins de temps à jalouser autrui !

Par Toutatis !

Magento Professional Edition : l’embrouille totale !

Cet article est écrit par Christophe Davy, dirigeant de Brand Online Commerce, qui est « l’invité permanent » de François sur ce blog.

Magento Professional attention danger
J’avais prévu de faire dans les prochains jours un post sur le programme de fidélité que nous sommes en train de finaliser pour l’un de nos clients, mettant en lumière les possibilités du module Reward Points de Magento, disponible sur les versions payantes, Professional et Enterprise.

Oui mais voilà, c’est en fait un énorme coup de gueule que je vais pousser, vu ce que nous avons découvert et la réaction de Magento !

Figurez-vous que, contrairement à ce qui est écrit noir sur blanc :
– sur le site officiel de Magento
– dans la documentation officielle des versions Professional et Enterprise de Magento
Magento a unilatéralement décidé de brider le module Reward Points dans la version Professional : les fonctionnalités sont limitées sans qu’aucune information ne permette de s’en apercevoir avant l’achat ! Seule la version Enterprise dispose effectivement de l’ensemble des fonctionnalités !

Concrètement, la version Professional propose un module Reward Points ne permettant pas de gérer, par exemple, le gain de points pour le parrainage d’un filleul : les champs correspondants, pourtant expliqués dans la documentation officielle avec la mention [PE] (pour Professional Edition) à côté de la mention [EE] (Enterprise Edition), ne sont désespérément pas disponibles dans le back office de la version Professional !

Magento Professional documentationVoici le mail que nous avons envoyé au support Magento :

« Dear Support Team,

We are discovering unexpected restrictions in the use of the Reward Points module on the Professional Edition.

Nowhere on your website nor in the official Documentation (Magento_UserGuide_EEv1-9-PEv1-8.pdf) did we find any information on the fact that the Reward Points module provided less options on the Professional Edition than on the Enterprise one.

People at Xxxxxx brand (Xxxxx Group) are very angry at the moment, because we sold them what we thought was a full functionality module, and we are now just a few days away from the opening of the Reward Points fidelity program on the website.

You have to provide us a solution as quickly as possible.

Waiting for your answer.

Sincerely,
Christophe Davy »

La réponse de Magento là-dessus ? C’est vraiment du foutage de gueule ! Je vous laisse juger par vous-mêmes, voici le mail reçu hier soir du support de Magento :

« Dear Christophe,

Thank you for contacting Magento Support, glad to hear you are almost set to lunch a PE store.

Regarding your specific issue, although I completely understand your statement regarding the module difference’s between the two editions, there’s unfortunately no solution we can provide as in fact the module is different in Enterprise than in Professional, as you have noticed already. The limitations you saw in Professional in compare to Enterprise are not a flaw not a design issue, that behavior is what was intended for that current version.

On a different topic, I’m also compelled to inform you that support for Professional Editions is provided within the first 90 days after the purchase which in this case was on 07/19/2011; unfortunately the support for this account has expired on 10/18/2011 and I will not be able to provide you with further help.

I’m including in this email our Customer Success department so you can follow up with them to discuss further options for assistance if needed.

Thank you for your understanding,
Stephen. « 

Non seulement on me confirme sans aucune gêne l’existence de différences fonctionnelles pour le module Reward Points entre la Professional et l’Enterprise, mais en plus on en profite pour me prendre pour un con, en me parlant du fait que le support de la version Professional acquise en juillet est terminé depuis le 18 octobre (il y a 18 jours…) et que donc il faut que je m’adresse au « Customer Success department » (tout un programme…) pour je ne sais pas quoi d’ailleurs.

Hé Magento, Brand Online Commerce est client ! Hou, hou, réveillez-vous ! Vous ne pouvez pas dégager en touche comme cela !

C’est une énorme désillusion pour nous qui sommes des fans absolus et des ambassadeurs de Magento depuis l’année 2008, et qui avons un plan de migration progressive des sites de nos marques partenaires vers les versions Professional ou Enterprise de Magento. Après cette première expérience désastreuse avec la Professional Edition, nous ne savons plus sur quel pied danser…

Par ailleurs, que doit-on dire à notre marque partenaire, appartenant à un grand groupe de cosmétiques, qui a planché en interne, et même rémunéré une agence spécialisée, pour établir les règles du programme de fidélité à partir des fonctionnalités qu’elle croyait avoir acheté ?

Et comment peut-on juste répondre par mail à un client que bon bah oui, c’est vrai il y a moins de fonctionnalités dans la version Professional, contrairement à ce qui est dans la documentation officielle, et puis c’est tout… ???

Je ne sais pas où va Magento, mais je suis certain que si ses propriétaires (Paypal/eBay) coupent l’herbe sous les pieds de ses plus fidèles adeptes, il y a de quoi être très inquiet !

e-commerce et tablettes, ce n’est que le début !

Cet article est écrit par Christophe Davy, dirigeant de Brand Online Commerce, qui est « l’invité permanent » de François sur ce blog.

 TablettesSource photo : lejournaldelamobilite.com

Chez Brand Online Commerce, nous avons sorti la semaine dernière une étude sur les smartphones à l’aide des métriques de nos différents clients, à savoir des marques haut de gamme de beauté et de mode. Nous avons travaillé sur une période courte (du 18 septembre au 17 octobre 2011), mais surtout récente, afin de bien restituer la progression phénoménale des smartphones en cette rentrée 2011.

La stat la plus spectaculaire concerne les iPads : sur l’ensemble des boutiques dont nous avons la gestion, nous constatons que les iPads représentent désormais 5% des ventes !

Nous parlons de boutiques de belles marques, et il n’est pas illogique de retrouver l’iPad en bonne position dans les ventes : on peut aisément faire un lien entre le type de clientèle de ces marques et les possesseurs d’iPad. Néanmoins, la progression est impressionnante en seulement quelques mois. D’ailleurs, l’ensemble de la catégorie smartphones (iPad, iPhone, iPod, Androïd), qui dépasse maintenant 7% des ventes, ne représentait que 2,3% il y a un an !

Autre chiffre intéressant, pour les belles marques comme pour tous les autres sites de e-commerce, le taux de transformation à partir d’un iPad est 42% supérieur au taux de transformation global des boutiques.

L’avenir du e-commerce passe donc par les tablettes, iPad en tête ! Et on peut dire que concevoir un site de e-commerce sans prendre en compte les spécificités ergonomiques de ces tablettes (ainsi que l’absence de flash sur les iPads) relève, en 2011, de la faute professionnelle !

3D Secure, la fin du calvaire ?

Cet article est écrit par Christophe Davy, dirigeant de Brand Online Commerce, qui est « l’invité permanent » de François sur ce blog.

3Dsecure-cadenas

Comme tout ceux qui gèrent des sites e-commerce, je craignais comme la peste le mode de contrôle des paiements 3D Secure, principalement parce qu’il fait perdre un certain nombre de clients qui, arrivés au bout du process d’achat, refusent (par peur du pop-up bancaire qui s’affiche) ou n’arrivent pas (ne recevant pas de leur banque le code SMS par exemple) à finaliser leur commande.

Depuis 2008, nous avons régulièrement parlé de cette problématique sur ce blog, notamment ici, ici, ici, ici, ou ici. Et vous trouverez une large palette d’articles sur 3D Secure partout sur le web. Le point commun de tous ces articles étant qu’ils sont a minima dubitatifs, et plus généralement très négatifs envers 3D Secure et son effet repoussoir sur les clients.

Ce qui est dommage dans tout cela, c’est que 3D Secure apporte tout de même un plus monumental au marchand : la sécurisation du chiffre d’affaires ! Avec 3D Secure, fini les débits intempestifs correspondants à de vieilles commandes s’avérant être des fraudes et pour lesquelles le fraudé se réveille et demande à récupérer son argent. Désormais, fraude ou pas, ce n’est plus de la responsabilité du marchand !

En cette rentrée 2011, la part de marché des transactions en 3D Secure reste faible, selon Ogone qui a sorti quelques chiffres dessus en début de mois. Mais cette part augmente régulièrement.

En nombre de sites marchands proposant 3D Secure, on atteint désormais presque un quart :

Ogone-3Dsecure-Part des sites installés

Mais surtout, si on regarde en nombre de transactions, 3D Secure représente 18,6% des transactions, contre 13% en février 2010.

Ogone-3Dsecure-Part des transactions

La progression est lente, mais réelle, et nul doute que d’ici peu, il y aura une accélération du nombre de transactions en 3D Secure, sous l’effet conjugué d’un nombre croissant de sites proposant ce type d’authentification, et d’une acceptation toujours plus grande par des internautes définitivement rassurés.

D’ailleurs, il faut savoir que dans certains pays, comme la Belgique, toutes les plateformes de paiement imposent 3D Secure à tous les marchands.

Chez Brand Online Commerce, nous n’avions jamais activé l’option 3D Secure, préférant un screening « maison » des tentatives de fraudes. Et puis l’occasion faisant le larron, nous avons finalement activé partiellement 3D Secure (sur un seul type de carte bancaire) sur l’un de nos sites en mai dernier.

Et 5 mois après les résultats sont finalement plutôt positifs ! Après un printemps délicat en terme de taux de transformation de la page de paiement, les choses se sont stabilisées depuis la rentrée. Comme si les internautes s’étaient « habitué » à la demande complémentaire de 3D Secure (code SMS ou date de naissance). Et comme par hasard, à un moment où 3D Secure commence vraiment à apparaître sur certains sites grand public.

Alors, au vu de l’avantage énorme de 3D Secure pour les marchands, et maintenant que son usage semble se démocratiser, pensez-vous que l’on va (enfin) voir une déferlante de 3D Secure sur les sites e-commerce ?

J’ai lu le livre d’Orianne Garcia

Cet article est écrit par Christophe Davy, dirigeant de Brand Online Commerce, qui est « l’invité permanent » de François sur ce blog.

Livre Orianne Garcia

Dans un précédent article, je sortais de la naphtaline l’Annuaire de l’Internet Francophone, ouvrage que j’avais co-réalisé début 1996 et qui est un témoignage unique des premiers temps de l’internet en France. Cet annuaire avait été réalisé à partir de la base données du moteur de recherche francophone Lokace créé par l’un de mes associés de l’époque, Thierry Lunati (il a même été fait chevalier des Arts et Lettres pour cela !).

Ce week-end je me suis plongé dans le livre (*) que vient de sortir Orianne Garcia, jeune femme que toute la France de plus de 20 ans connaît ; au moins grâce à son sourire permanent et communicatif.

Beaucoup de nostalgie à la lecture du bouquin, surtout les années Réaumur (les locaux étaient 19 rue Réaumur à Paris), puisque j’en fus. C’est amusant et rare de pouvoir lire un livre qui raconte une histoire qu’on a eu la chance de vivre de l’intérieur.

Le récit d’Orianne permet de se rendre compte de la folie internet de la fin des années 90, juste avant la première bulle, lorsque tous les patrons d’entreprises « brick and mortar » se pressaient dans les médias pour expliquer que oui, bien sûr, ils ne juraient que par internet depuis leur plus tendre enfance… tout en essayant d’acheter à la va-vite et à prix d’or des sites comme Caramail, Multimania, Nomade ou iFrance !

Le livre d’Orianne est plein d’anecdotes et de rencontres qui vous permettront de vous plonger dans une période (surtout les années 1999 et 2000) où tout était possible. Le choc frontal de deux cultures, les grands industriels du moment face à de petits jeunes portés par la révolution internet. Dans un contexte de recul du chômage, de cagnotte fiscale et de surf sur la victoire en Coupe du Monde de Foot en 98 !

Rappelons-nous, c’était même pendant quelques mois un vrai barnum ! Qui, à mon avis, a culminé au printemps 2000 avec le cas de Vivendi achetant en quelques heures un nom de domaine pour 24 millions de francs (3,6 millions d’euros) au leader des sans-papiers de l’époque. Ca ne s’invente pas, il fallait le vivre pour y croire !

Et puis la vente de Lokace, puis de Caramail, a fait pleuvoir des millions sur des actionnaires habitués à se contenter de très peu ; j’ai pour ma part enduré plusieurs interdits bancaires durant les années Réaumur… avant de profiter in fine de la revente de mes quelques 5% de Caramail.

Bref, je vous conseille le livre d’Orianne qui, comme il est écrit gros et sur pas trop de pages (on est chez Albin Michel, hein…), devrait vous faire passer un bon moment sans trop peser sur votre emploi du temps !

(*) Orianne Garcia « Comment je suis devenue millionnaire grâce au net… sans rien y comprendre »
Albin Michel, 15 euros

e-commerce France vs USA : le gouffre des mentalités !

Cet article est écrit par Christophe Davy, dirigeant de Brand Online Commerce, qui est « l’invité permanent » de François sur ce blog.

Pins France USADans mon précédent article If You Pay Peanuts, You Get Monkeys! j’écrivais « je suis un observateur quotidien, et pour l’occasion atterré (je pèse mes mots), du gouffre existant aujourd’hui entre ce que comprend un patron français lambda de ce qu’est le e-commerce et ce qu’en fait depuis déjà pas mal d’années un patron américain. »

Dans les commentaires, un internaute me répondait « Il aurait été intéressant que vous “développiez” la différence entre Américains et Français ».

Bonne idée, mais vaste sujet ! J’y répondrai donc de manière opportuniste, en m’appuyant sur la semaine de travail que je viens juste de passer à New York.

Ce qui me frappe le plus quand je compare les mentalités US et française dans le domaine du e-commerce, c’est la différence de compréhension des enjeux business. [Je mets bien entendu à part les quelques e-commerçants français très développés, pour lesquels les enjeux business sont au coeur du quotidien ; ce sont pour moi les quelques exceptions qui confirment la règle.]

En France, nous sommes encore énormément dans le phantasme et les poncifs. Phantasme de l’argent facilement gagné grâce à une boutique en ligne (relire mon article de l’année dernière Ouverture de la 1045ème e-boutique de déco !)  ; poncifs sur les manières d’y arriver : il faut avant tout un design original, il faut faire un partenariat (i.e. habiller la home) d’un support éditorial pour driver des ventes, le sourcing des produits est primordial, etc…

Aux USA, tout est business et customer driven. On ne décide pas des étapes de développement en fonction de ce que le manager a envie de faire (ou de ce que nous a dit le gars qui cause beaucoup dans les conférences et qui semble s’y connaître), mais on fait en fonction des métriques du business et de ce que disent et veulent les clients.

Alors concrètement, ça donne quoi dans un rendez-vous avec des managers ?

Un manager français va demander « le même site que son concurrence », parce qu’il adore (i.e. il est jaloux) le design de ce site. Pas une interrogation sur le business réellement drivé par le site de son concurrent, tout est dans l’emballage, il n’y a (presque) que cela qu’il retient. Quand on aborde les éléments clés de la création de valeur du projet, en dehors du design du site, l’attention du manager diminue immédiatement. Acquisition de clients, programme de fidélité, plan marketing online,…, autant de sujets que le manager français va rapidement sous-traiter au sein de son équipe sans vraiment s’y intéresser plus tard. En revanche, comptez sur lui pour engueuler tout le monde un lundi matin si par hasard un de ses amis lui a dit durant le week-end qu’il préférait l’esthétique du site de son concurrent. Ah, la partie visible de l’iceberg…

Un manager US va direct aux questions qui tuent sur les leviers de génération de business, sur les différentes métriques de pilotage et d’analyse du business, et s’intéresse sans cesse à l’apport de valeur que cela peut avoir pour le client. Le design est abordé, bien sûr, mais sans y accorder plus d’importance que nécessaire : il comprendra aisément que l’ergonomie doit être comme cela afin de maximiser le business, l’essentiel étant pour lui de faire du chiffre…

Bien sûr, je caricature les choses. Mais peut-être pas autant que cela. Il y a vraiment un gouffre entre ces deux mondes, et l’éco-système gravitant autour de ces managers y contribue grandement. D’ailleurs, en France, on en est encore à récompenser le design d’un site e-commerce, ou ceux qui font le plus parler d’eux, dans des classements parfois payant… Alors qu’aux USA, le classement Internet Retailer du Top 500 des sites selon le chiffre d’affaires fait la loi.

CQFD.

« If You Pay Peanuts, You Get Monkeys! »

Cet article est écrit par Christophe Davy, dirigeant de Brand Online Commerce, qui est « l’invité permanent » de François sur ce blog.

singe

Cette semaine, à Paris, c’est le Salon e-commerce, la grand messe de l’internet marchand, avec pas moins de 30.000 visiteurs attendus. Une fois n’est pas coutûme, j’y suis allé pour écouter et humer l’air du temps et les tendances.

Pour l’anecdote, ce qui m’a le plus marqué, c’est le gang des « Men in Black » de Emailvision. Vous ne pouviez pas les louper, placés comme ils étaient juste à l’entrée. Une dizaine de jeunes commerciaux comment dire, très entreprenants… Je ne sais pas ce que leurs voisins de stand en ont pensé, mais moi je faisais soigneusement gaffe à contourner leur champ d’action. Un de mes jeunes collaborateurs a eu toutes les peines du monde à s’en débarrasser. On aime, ou on n’aime pas ce type d’approche commerciale…

Plus sérieusement, ce passage au Salon e-commerce, et ce que j’en ai retenu, m’amène à rappeler que, dans le e-commerce comme ailleurs, tout se paie ! Pas de bras, pas de chocolat.

N’hésitons pas, notamment, à repasser une couche bien épaisse sur ces croyances d’un autre âge (disons période 2000-2005) : lancer – avec succès j’entends – un site marchand en 2011 est une entreprise coûteuse. Et même si Envoyé Spécial sur France 2, Capital sur M6, le gourou digital recruté à prix d’or (et qui n’aime pas le e-commerce parce qu’il aime Flash) ou votre  neveu vous laissent à penser le contraire…

Mon entreprise Brand Online Commerce étant implantée en France et aux USA depuis 3 ans maintenant, je suis un observateur quotidien, et pour l’occasion atterré (je pèse mes mots), du gouffre existant aujourd’hui entre ce que comprend un patron français lambda de ce qu’est le e-commerce et ce qu’en fait depuis déjà pas mal d’années un patron américain.

Pour prendre le marché du e-commerce délégué, que je connais très bien, j’ai vu passer ces derniers mois plusieurs appels d’offres européens dans lesquels il était expressément requis que la mise en place du business (5 à 6 mois de boulot, parfois plus) devait être gratuite ! Magique ! Le prestataire qui régale gratis, et qui est censé se « refaire » sur le pourcentage qu’il prendra sur les ventes futures. Enfin, s’il n’a pas déposé le bilan d’ici là…

Dans le même temps, aux USA, les frais de démarrage des business en délégation se comptent minimum en centaines de milliers de dollars ! Et qu’on ne me dise pas que ce n’est qu’une question de taille de marché. C’est vrai que l’Europe impose des contraintes au e-commerce (plusieurs langues, plusieurs devises, gestion de la TVA par pays,…) qui peuvent laisser à penser que le gâteau est très morcelé. Mais il ne faut pas oublier que le e-commerce européen est désormais plus important en valeur que le e-commerce américain, et ce depuis déjà l’année 2009 !

Encore donc beaucoup de chemin devant nous, avant que la perception basique sur le e-commerce (« facile et pas cher ») ne s’estompe réellement, et laisse définitivement place à un marché plus mature.

Flashback mars 2006 : La Fraise dépasse les 100 K€ mensuels !

Cet article est écrit par Christophe Davy, dirigeant de Brand Online Commerce, qui est « l’invité permanent » de François sur ce blog.

La Fraise - visuel

Les vacances d’été, c’est la période des bêtisiers, du ski nautique mais aussi des flashbacks nostalgiques.

Je ne sais pas pourquoi, aujourd’hui, j’ai eu envie de retourner sur la boutique La Fraise pour voir ce qu’elle devenait. Je n’y ai pas mis les pieds depuis facile M+2 après le départ de Patrice Cassard, et j’ai eu comme une impression de vintage rien qu’en repensant à ce site.

[Disclaimer] Je ne connais pas Patrice Cassard, je ne l’ai jamais rencontré, ni eu au téléphone, ni même pas mail, par chat ou par hasard, et d’ailleurs une partie de moi-même pense que la théorie du complot qui consiste à dire que Patrice Cassard n’a jamais existé est peut-être fondée. En outre, je n’ai jamais acheté sur La Fraise (mais je lisais et relisais le blog à l’époque) ni sur son site actuel Archiduchesse (pour cela, faudrait qu’il propose des chaussettes hautes noires, je ne porte que celles-là, et c’est pas gagné, alors que chez Dino & Dino ils vont en faire à la rentrée… – mais bon, nous nous égarons). Bref, ce que je voulais dire, c’est que je ne suis pas un grand cassardiste. [End Of Disclaimer]

Donc, sur La Fraise, en 2011, il y a toujours des tee-shirts créés par des designers, notés par les internautes, et achetés par des gens. Difficile de juger la qualité des créas proposées, et encore plus difficile de savoir si le business fonctionne. En revanche, il y a visiblement beaucoup moins d’interactivité avec les internautes qu’à l’époque Cassard, où chaque créa était commentée par des dizaines, voire des centaines d’internautes. Aujourd’hui, les compteurs sont à 6, 3, 3, 1, 1, 1, 3, 5, 2…

Et puis sur le blog c’est pareil, le nombre de commentaires a franchement diminué par rapport à la belle époque. D’ailleurs, pour me le prouver, j’ai parcouru les archives du blog jusqu’à tomber sur ce post ahurissant du 30 mars 2006 (238 commentaires s’il vous plait) intitulé : Le Bilan : “Jusque là, tout va bien”.

La Fraise - C.A. 2005 2006(source : blog.lafraise.com)

Ce jour-là, Patrice Cassard présente ses résultats et annonce qu’il a dépassé le seuil des 100 K€ de chiffre d’affaires au mois de mars 2006 ! Rendez-vous compte : ils sont seulement trois gus, on est au printemps 2006 (il y a plus de 5 ans, une éternité sur l’échelle du temps e-commerce !) et on parle de pauvres tee-shirts vendus aux alentours de 23 euros !

Ce résultat est à faire baver tous les petits e-commerçants d’aujourd’hui, qui peinent à faire leurs 10 ventes par mois ! Et pas qu’eux : un paquet de sites de e-commerçants lancés bien avant La Fraise, et qui ont pourtant une bonne petite notoriété, ne font toujours pas 100 K€ par mois de chiffre d’affaires, croyez-moi !

La Fraise, en mars 2006, c’était 4500 tee-shirt vendus et 16.000 visiteurs uniques par jour ! Et un marketing de génie, le  social commerce avant l’heure, avec une dose de crowd sourcing, beaucoup de pouvoir donné aux clients, et aussi les posts tantôt euphoriques tantôt déprimés de Patrice Cassard qui ont fait son succès et lui ont permis de rester en permanence au contact de ses lecteurs et de ses clients.

Comme quoi, on l’avait oublié, mais le e-commerce avant Groupon, c’était rock’n roll !