NoCode : Vraiment ?

La mode est au No Code. 

En fait cela fait très longtemps qu’on parle de ça : 

Philippe Desfray avait dans les années 90 sorti un livre : La fin de la programmation.

L’idée générale est que programmer est compliqué, mais qu’on peut « faire des choses » sans apprendre à programmer.

Si on pense à une application web « classique », on peut découper le travail en trois couches : 

  • Interface : comment l’application s’affiche, comment sont structurés les pages, avec quels contenus et quelle présentation ?
  • Données : comment les données sont stockées, quelles sont les tables, les champs dans ces tables ?
  • Logique applicative : quelle est la logique de l’application, quels sont les choses à faire en fonction des actions des utilisateurs et des données stockées ?

Ces grosso modo ce qu’on appelle la modélisation MVC.

L’approche No Code doit couvrir ces trois sujets. 

Pour la partie interface, il est clair que de bons outils de conception et d’édition WYSIWYG doivent pouvoir faire le job. C’est d’ailleurs ce que j’utilise en ce moment pour éditer ce billet 😉 dans WordPress, il y a plusieurs outils d’édition HTML intégrés. 

Pour les données, ça se fait également très bien : au lieu d’apprendre à manipuler une base de données, une interface où l’on peut définir des tables et des champs fait très bien l’affaire.

Pour la partie logique : on peut imaginer des blocs avec des traits entre les blocs pour définir le comportement de l’application. 

Alors, on est bon ? On peut vraiment réaliser une application sans coder ?

Oui on peut réaliser une application avec des outils comme Bubble.io sans écrire une ligne de code.

Mais au fond, qu’apporte le NoCode ?

Qui a dit que programmer c’était forcément ouvrir un éditeur de texte pour écrire le code ?

En fait, quand on défini la logique avec des blocs, on programme ! Simplement on utilise un langage et une représentation du langage qui n’est pas du texte, mais des boites, avec des boutons « DropDown ».

Et pour réaliser une vrai application, il va falloir passer du temps à apprendre ce langage

Alors je comprends bien que pour un débutant en programmation, cela peut sembler plus facile de faire les choses dans un environnement graphique qu’avec un éditeur de texte.

Pourtant, la programmation a beaucoup évoluée, et les outils d’éditions sont aujourd’hui extrêmement puissants.

Au final, je trouve que les solutions de type Bubble.io sont très bien, mais que l’appellation NoCode est bullshit : ces solutions permettent de réaliser des applications, mais demandent du temps pour bien s’y mettre et bien comprendre la logique de la solution. Au final, on doit apprendre un langage, qui a l’avantage d’être très guidé graphiquement, mais qui a l’inconvénient d’être spécifique à une solution, et forcément moins puissant qu’un « vrai » langage de programmation.

Une autre piste est également possible : on peut utiliser l’IA pour générer automatiquement un programme, à partir d’une description du besoin exprimée en « français ». C’est une piste intéressante, mais j’en parlerai dans un autre billet ;).

2 commentaires

  1. Alors effectivement nous nous dirigeons de plus en plus vers du no code ou plutôt des solutions qui permettent de mettre en place une appli ou site internet en no code. Mais ces solutions sont forcément codées par des développeurs. En tout cas sujet très intéressant 😉

  2. Je suis tout a fait d’accord avec toi François, le « No Code » est , à mon avis, une vraie lame de fond mais comme tout « langage », il faut apprendre à s’en servir et donc au final c’est beaucoup plus « long » que ce qu’on veut bien imaginer au départ.
    Si ca permet à plus de monde de se familiariser avec le code et la programmation, ne serait-ce que la logique, c’est un vrai plus non ?

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