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Quel pricing pour les offres SAAS ?

Le SAAS est l’avenir de nos systèmes informatiques, en particulier pour le e-commerce.

Pour que cette mutation se fasse, il faut que les offres matures voient le jour, avec des prix adaptés.

Le modèle Salesforce

La star du SAAS, c’est Salesforce.com (solution qui permet de gérer les données liées à la prospection commerciale et au suivi de la relation avec les clients).

Le prix est principalement basé sur le nombre d’utilisateurs. Le prix d’appel est de 20$ par utilisateur et par mois.

Le modèle de prix est excellent : pour une petite boite, avec par exemple 2 ou 3 comptes, le prix est très bas.

Et puis, les revenus d’une boite sont toujours liés aux nombres de commerciaux. Le prix de la solution s’adapte donc très bien aux petites boites et aux gros groupes.

A l’autre bout de la chaîne, l’exemple d’Amazon

Amazon propose également des solutions SAAS, mais en « partant du bas ».

Amazon propose, avec S3, une solution de stockage et d’hébergement de services en lignes.

Voici la grille de prix proposé par Amazon :

Storage
$0.18 per GB-Month of storage used

Data Transfer
$0.10 per GB – all data transfer in

$0.18 per GB – first 10 TB / month data transfer out
$0.16 per GB – next 40 TB / month data transfer out
$0.13 per GB – data transfer out / month over 50 TB

Requests
$0.012 per 1,000 PUT or LIST requests
$0.012 per 10,000 GET and all other requests*

Comme vous pouvez le voir, le prix est 100% basé sur l’usage. On paye le stockage et les flux, entrants et sortants.

L’avantage de ce modèle est qu’il est lié aux coûts d’Amazon (qui doit acheter des disques pour stocker les données, et acheter de la bande passante).

Ce modèle présente à mon avis deux inconvénients :

  • Il n’est pas forcément évident, pour l’utilisateur, d’anticiper le prix de la solution ;
  • Le prix n’est pas dépendant des revenus. Cette solution sera très avantageuse pour certains, et très cher pour d’autres.

Les exemples liés au e-commerce

Plusieurs éditeurs de logiciels proposent dès aujourd’hui des solutions de type SAAS. Je pense en particulier à des solutions de moteur de recherche, à intégrer dans les sites marchands.

A mon sens, les solutions ne sont pas très matures (en tout cas au niveau du « packaging », de l’offre. Un signe qui ne trompe pas : impossible d’avoir une grille de prix. On est en fait sur du « sur mesure ».

Autre point : ces solutions visent plutôt les gros acteurs. On comprend la logique : il vaut mieux vendre une solution chère à un petit nombre d’acteurs que diluer son effort commercial, avec des petits revenus pour chaque vente.

C’est vrai, mais :

  • La concurrence est très rude : tout le monde cible les « gros poissons » ;
  • Le principe même du SAAS, c’est qu’on peut cibler tout le monde, y compris les petits acteurs, et qu’on y gagne de l’argent, avec un modèle du type ‘les petits ruisseaux font les gros fleuves ».

Autre élément : ces solutions sont aujourd’hui assez « technique » à mettre en œuvre. On est loin du « plug & play ».

Quel avenir ?

Les solutions doivent donc s’améliorer, avec une mise en œuvre plus rapide, et donc une interface plus simple, mieux travaillée (marrant, ça fait référence, sans que ce soit prémédité, à mon billet précédent).

On doit trouver un prix acceptable pour les petites boites et dans le même temps un prix qui rapporte suffisamment pour permettre à l’éditeur de vivre, en faisant évoluer la solution (investissement R&D).

Prenons l’exemple d’un moteur de gestion de catalogue, en SAAS donc.

Quels peuvent être les éléments de pricing :

  • Eléments « physiques » :
    • Nombre de produits ;
    • Espace physique occupé (un peu comme S3) ;
    • Nombre de visites ;
  • Autres critères :
    • Nombre de produits vendues par mois ;
    • Chiffre d’affaires ;

Le chiffre d’affaire est un critère qui peut sembler intéressant pour l’éditeur, mais il est délicat à faire accepter par les clients en général et par le e-commerçant en particulier.

Les critères physiques ont l’avantage de l’objectivité, mais cela ne me semble pas parfait non plus : un commerçant peut démarrer avec beaucoup de produits, sans pour autant avoir des revenus importants… Un peu comme si Salesforce.com nous faisait payer au nombre de contacts.

Vous le voyez, il reste du travail…

Autres articles sur le sujet :

L’avenir du Web – où va le HTML ?

On parle bien souvent des nouveaux langages et outils pour proposer des services de plus en plus riches : FLEX, Silverlight, AIR, …

On oublierait presque que le Web, c’est d’abord du HTML, et que le HTML continue à évoluer.

Ce qui est un peu difficile à suivre, c’est que ça évolue un peu dans tous les sens ! Qui fait évoluer le HTML ? Le W3C ou … les implémentations des navigateurs ?

Mais ce n’est pas parce que les évolutions se font dans le désordre qu’il n’y a pas d’évolutions.

Les navigateurs s’inspirent par exemple régulièrement des travaux du groupe de travail sur HTML5, et incluent « en avance de phase » des fonctions dans leurs logiciels.

Alors quoi de neuf demain ? Probablement la prise en charge, de manière native par le HTML, des médias sons et vidéo.

Pour que ça prenne, et que la vidéo passe du « full flash » actuel à un player « full html », il faudra que les implémentations fonctionnent parfaitement bien et de manière parfaitement identique sur tous les navigateurs, sur toutes les plateformes.

C’est bien le paradoxe actuel : le HTML est porté et normalisé par le W3C, mais concrètement aujourd’hui, pour avoir un service qui donne exactement le même résultat sur tous les environnements, il vaut mieux développer en Flash !

L’après Google

Nous vivons sous l’aire Google.

C’est une domination absolue !

Google est LE moteur de recherche mondial pour Internet.

Et comme sur Internet, on trouve tout… à condition de savoir à quelle adresse, la fonction de recherche est devenue complètement centrale, au cœur de nos comportements d’Internautes.

Ainsi, pour un marchand, Google représente en général largement plus de la moitié du chiffre d’affaires.

Google a ensuite mis en place sa plate forme de publicité : Adwords.

Adwords est LA plate forme de publicité sur Internet. L’entreprise qui souhaite faire de la publicité achète des mots clés, et associe des annonces à ces mots clés, les annonces contenant un lien vers le site de l’entreprise.

Google se charge de pousser ces annonces, dans les « bonnes pages » : sur les pages d’affichage des résultats de la recherche, ou sur des pages intégrant le programme de publicité Google (Adsense).

Ces trois briques sont complètement imbriquées. Le moteur de recherche est la racine de tout. Adwords et Adsense utilisent les connaissances du moteur de recherche pour proposer des publicités extrêmement contextualisées.

Mais vous savez sans doute tout ça. J’en reparle juste pour « reposer le décor ».

Cette domination absolue ne peut pas durer éternellement.

D’abord, elle est trop dangereuse. Sur Internet comme dans n’importe quelle industrie, il n’est pas sain qu’un seul acteur ait une domination aussi forte. On s’en rend compte par exemple lors des censures liées à la Chine et au Tibet.

Et puis, le contexte évolue. C’est la vie des entreprises.

Alors, quels sont les évolutions, les changements qui peuvent déstabiliser Google, et permettre l’émergence de solutions alternatives ?

On peut tout d’abord imaginer que les lois anti-trust interviennent, comme elles sont par exemple intervenues, dans les années 80, pour démanteler AT&T.

Mais comment découper Google ?

L’activité de recherche, sans la fonction publicité, ne rapporte rien…

On pourrait imaginer imposer ce découpage (moteur de recherche / moteur de publicité) avec des API publiques et des contrats entre les entités. L’avantage de cette découpe est qu’elle permettrait, théoriquement, l’émergence d’autres moteurs de publicités, utilisant les bases d’index du moteur de recherche de Google.

L’autre évènement, qui pourrait modifier la donne, vient de l’évolution constante du Web.

Le modèle « page HTML avec des liens » sur lequel est entièrement bâti Google commence à vieillir.

Le Web devient interactif, richmedia.

Aujourd’hui, la solution passe par du déclaratif. On met des applications richmedia en ligne, et en parallèle, si on veut avoir un minimum de référencement sur Google, on met en ligne des données adaptées à Google.

C’est nécessairement une solution de transition, un plâtre provisoire.

Des solutions mieux adaptées aux contenus richmedia et aux applications en lignes vont nécessairement émerger.

Google pourra-t-il s’adapter à ces nouveaux modèles, en rupture avec son « Page Rank » ? Difficile pour Google, quand tout le business model est basé dessus…

D’autres acteurs pourront- ils créer des solutions crédibles ? Quels sont les investissements nécessaires pour atteindre la masse critique minimum ? L’intelligence de Google, à ses débuts, est d’avoir pris en compte, dès le début, l’ensemble de la problématique : pas simplement l’algorithme de recherche, mais également le problème lié au volume.

La troisième voie pour le logiciel

Au début, c’était simple.

Le logiciel est édité par des éditeurs, qui vendent leur logiciel le prix qu’ils veulent.

Microsoft, Oracle, SAP…

Tous ces acteurs se sont ainsi « goinfrés » avec des prix sans rapport avec les coûts de fabrication, et des abus de tous ordres, comme une maintenance soit disant évolutive, pratiquement obligatoire et cher (en général 20% du prix d’achat), qui n’a d’évolutive que le nom, car l’éditeur ne se gênait pas pour sortir une nouvelle version du logiciel, non couverte par la maintenance (obligé de tout repayer donc si on veut la dernière version)….

Ces abus ont ouvert la voie au logiciel libre.

Des « étudiants chevelus » se sont associés pour travailler ensemble sur des logiciels, qui marchent, qui sont gratuits, et qui sont livrés avec le code source, modifiable donc par les utilisateurs.

Je pense que ce modèle est très bien dans certains cas, mais ne peut pas être généralisé. A mon sens, c’est réducteur. Pourquoi une entreprise qui investi dans du logiciel ne pourrait elle pas en vivre, en vendant son logiciel ?

Je sais que cette discussion peut générer des passions, l’open-source, c’est parfois une religion 😉

Pourquoi l’entreprise qui a développé un logiciel devrait elle obligatoirement livrer son code source, alors qu’elle a éventuellement déployé de gros efforts pour avoir un système innovant, plus performant pour l’utilisateur.

Aujourd’hui, on navigue entre les deux modèles, la licence d’un côté et le libre de l’autre.

Je pense donc que les éditeurs de logiciels payent pour leurs « parents abusifs ».

Je pense qu’il existe une troisième voie. Je cherche un nom, j’appelle ça le « logiciel éthique » (un amis me disait que ça collait pas, parce que éthique fait référence à d’autres valeurs, …).

Bref, cette troisième voie, c’est une voie ou on fait du logiciel, pas open-source, pas gratuit, mais avec des garanties pour le client.

La principale garantie, c’est de tout mettre en œuvre pour que le client ne soit pas bloqué avec une solution unique, qu’il puisse changer de fournisseur si un fournisseur fait défaut, ou abuse de sa position.

Un logiciel, c’est un programme qui « discute » avec son entourage.

L’idée serait donc de définir très précisément les interfaces des logiciels.

Cette idée est parfaitement en phase avec ma conviction que l’avenir (ok moyen/long terme) du logiciel passe par le SAAS.

Des Composants SAAS discutent avec d’autres composants via des web services. Normaliser les échanges, c’est donc normaliser les services web des composants…

Les dernières news sur Microsoft me semblent aller dans ce sens là, mais on ne change pas de culture comme ça !

Google, moteur ou frein du web ?

Comme vous pouvez l’imaginer, j’ai un peu de boulot en ce moment, à préparer notre matinée RichCommerce.

C’est en y travaillant que cette réfléxion, sur la situation paradoxale de Google, m’est apparue.

Logo GOOGLE

Donc Google, fantastique moteur, permettant de trouver en 1/10ème de seconde n’importe quelle information, cachée au plus profond du Web.

Aujourd’hui, quand on développe un site marchand, à moins de s’appuyer sur des modèles de type ventes privées, on travaille le référencement. Concrètement, cela veut dire qu’on modifie son site Web de manière à ce que Google s’y retrouve, et indexe correctement nos chers produits.

Mais voilà, le modèle fondamental sur lequel s’appuie Google, c’est la page HTML, remplie de texte.

Hors Internet évolue, vers des services en ligne qui non seulement contiennent de plus en plus de médias, mais qui de plus s’éloignent du modèle de navigation en page, pour aller vers un modèle de navigation qui ressemble plus à une application (comme celles que l’on installe sur son ordinateur).

Que ce soit avec Javascript / Ajax, avec Flash / Flex, avec Sylverlight… Toutes ces solutions ont ceci en commun qu’elles permettent de développer un service qui n’est pas organisé sous forme de page.

Et c’est là que Google devient un frein.

Quand le trafic est un facteur clé de réussite d’un site (comme pour le e-commerce), on ne peut pas se permettre de faire l’impasse sur Google, qui apporte en général largement plus de la moitier des clients.

Et pourtant, les nouvelles interfaces sont des vecteurs d’évolutions, pour enrichir le site, le rendre plus convivial, plus simple à utiliser, plus agréable…

Et surtout, ce courant est irreversible : plus les années vont passer et plus les sites vont s’enrichir et s’éloigner de la navigation par page…

C’est bien pour ça que pour Google, il va devenir hyper important d’apporter de bonnes réponses à ces nouveaux sites.

Indexer le Flash par exemple ?

Oui, sauf que c’est pas si simple, ça remet en cause toute la logique de Google…

Et si Google n’arrivait pas à changer de paradigme, engoncé dans son PageRank, et si c’était ça, la prochaine grosse révolution : la naissance d’un nouvel acteur, qui trouverait un moyen malin pour indexer des applications multimédia ?

Prédictions pour 2008

C’est le moment pour se lancer (mon billet précédent était plutôt une vision moyen / long terme sur l’avenir).

Donc, qu’est-ce qui nous attend pour 2008 ?

Contexte matériel et logiciel…

Explosion des interfaces multi-touch

Je suis convaincu qu’on est au tout début de cette révolution dans les interfaces.

L’iPhone ouvre le bal, la table « Surface » de Microsoft ouvre une autre voie…

Je pense (comme beaucoup d’autres d’ailleur) qu’Apple va poursuivre sa « croisade » en sortant rapidement un ordinateur portable, utilisant les technologies de l’iPhone… ça devrait faire un carton !

Vrai lancement des disques durs SSD

Tout est là pour que les disques durs sans disque dur (à mémoire flash quoi) se développent vraiment. C’est important car ça va changer la performance de nos ordinateurs (le disque dur est la partie la plus lente), leur poid et leur autonomie.

Sortie d’un ordinateur utilisant l’interface type DS

C’est une idée que j’avais en tête depuis longtemps (la métaphore du livre qu’on ouvre, avec un écran à gauche et à droite). Nintendo l’a fait avec sa DS, mais je pense que cette idée pourrait être reprise pour un ordinateur portable… Allo, Steve ?

Rachat (très cher) de Facebook par un grand (Google ? Microsoft ? Yahoo ?)

FaceBook ne peut pas laisser indiférent les grands acteurs Internet. La valeur du service est très élevée : savoir qui est en relation avec qui, ça vaut de l’or… Mon favoris serait bien Google, mais l’investissement de Microsoft peut changer la donne…

Bataille sur le terrain des interfaces riches : avantage Adobe

Rude bataille sur le terrain des interfaces riches, avec la monté en puissance de Microsoft avec Silverlight pour essayer de contrer Adobe sur le terrain Flash / Flex / Air. Mon pronostic : avantage Adobe en 2008, mais Microsoft nous a montré par le passé qu’ils savent tenir la distance, et qu’ils deviennent dangereux vers la version 4… Cela met la pression à Adobe, et c’est tant mieux pour nous !

Et pour le e-commerce…

Les grands acteurs multiplient les expériences « rich commerce »

Le Rich commerce : le e-commerce utilisant les interfaces riches pour vendre plus, vendre mieux, vendre différemment… Un vrai sujet, dont je vous reparlerais bien vite…

Comme je l’ai souvent dit, la solution est de choisir « le beurre et l’argent du beurre ». C’est à dire, poursuivre le développement du site « traditionnel », et de développer en parallèle d’autres sites, utilisant des interfaces plus innovantes. Ce n’est pas un hazard si c’est la stratégie d’Amazon…

L’autre axe, c’est d’enrichir le coeur du service, en ajoutant, aux bons endroits, des contenus « riches ». Je suis ainsi convaincu que la vidéo va poursuivre son développement en 2008.

Pour la 3D, je pense qu’il y a des expériences intéressantes, mais que le vrai développement de la 3D pour le e-commerce attendra encore un peu…

Développement de la poche de valeur, entre les marchands et les clients

C’est l’un de mes sujets favori !

Je ne prends pas beaucoup de risque sur un tel pronostic… Cette valeur est déjà bien réelle, avec des acteurs comme Kelkoo, Shopping.com…

Mais ce marché doit évoluer, se restructurer. Cette valeur est aujourd’hui bien peu cultivée !

Je prédit donc la sortie de nombreux nouveaux services sur ce secteur. Pour les utilisateurs, la difficulté sera de choisir parmi la multitude de services, qui se ressemblent un peu tous… Jusqu’à ce que certains trouvent la recette miracle, comme Facebook ans un autre domaine. Je pense que la concentration dans ce domaine se fera, mais plus tard (faut bien que j’en garde pour 2009 😉 ).

Vrai démarrage du m-commerce

Là je prend un risque. Je suis sûr que ce jour viendra, mais quand ? C’est une question compliqué, lié pour beaucoup aux grands opérateurs. Ils s’accrochent à leurs « vaches à lait » mais les brèches s’ouvrent, avec comme signe marquant le deal signé par Apple avec Orange (partage des revenus, entre Apple et Orange sur les services, services gérés par Apple et non par l’opérateur…).

Après-demain, ça sera comment ?

Celà fait longtemps en fait que ce billet « traîne » dans ma liste des « billets à finir ». 

Je vous le livre « en l’état »…  

D’abord, je voulais vous raconter une petite anecdote : j’étais à un repas avec une responsable e-commerce d’un grand groupe. On discute, tout est très sympa. Après quelques échanges, elle me demande quelles sont les innovations à venir. Je lui parle de connexion permanente, d’écrans ‘photo réaliste’ et en relief, d’ultra haut débit, à la maison et en mobilité, la prochaine grande dématérialisation des livres… Elle n’est pas convaincue : « ok, ok, tout ça va arriver, mais quelle va être la prochaine grande révolution, d’une échelle comparable à celle de l’invasion des PC, avec pour tout le monde, un clavier, une souris et un écran. Qu’est-ce qui va arriver après ça ? »

Déjà, j’ai trouvé ça marrant d’être à ce point challengé ! Et je me suis dit qu’elle avait raison d’une certaine manière : la révolution actuelle est une telle « grosse vague » qu’on a du mal à voir après. Comme si, en 1900, en pleine explosion industrielle, on voulait essayer de voir après, maintenant quoi (vous me suivez ?).

Et de temps en temps, je me demande effectivement : c’est quoi, après ?

Je pense qu’on a déjà des pistes de réflexion :

Les écrans « multi-touch »

L’interaction avec nos ordinateurs est en pleine évolution avec l’arrivée d’écrans « multi touch » :

Ecran multi touch en action Autre exemple d'écran multi touch

Le petit film sur le site mérite d’être vu (ici). Il illustre bien les possibilités avec ces nouvelles interfaces. D’ailleurs, comme à son habitude, Steve Jobs ne s’y est pas trompé en intégrant cette technologie dans l’iPhone et dans le dernier iPod Touch.

A mon sens, et comme le fait remarquer avec humour Jérémie, le principal problème de ces interfaces, c’est qu’on passe notre temps à toucher les écrans, et donc à les salir…

D’ou l’intérêt d’une autre innovation, proposée (encore !) par Apple : utiliser le dos de l’écran.

Au coeur des ordinateurs : les disques durs SSD et les processeurs multi-coeur

Ces révolutions là sont également bien engagées.

Surtout le multi-coeur : les portables ont 2 coeurs, les gros ordinateurs de bureau en ont 4, et les puces 8 coeurs vont sortir en 2008. Et après ? 16, 32, 64…. Je vous laisse écrire la suite ;).
En parallèle, l’arrivée sur le marché des disques SSD va vraiment booster nos ordinateurs, avec des performances qui s’envolent.

Les robots

On en parle depuis des dizaines d’années, avec des promesses non tenues… Tout cela fait qu’on peut finir par se dire que ça n’arrivera jamais.

Pourtant, aujourd’hui, il commence à y avoir des choses intéressantes qui sortent.

Le robot d’expérimentation de Honda, Asimo, est un bon représentant de ce qu’on peut faire aujourd’hui :

Image du robot Asimo de chez Honda

Ce qui va booster ce marché, c’est la disponibilité de pièces (moteurs par exemple) de meilleure qualité, pour des coûts aujourd’hui raisonnables, plus des programmes qui commencent à marcher.

Justement à propos des programmes : les programmes sur l’intelligence artificielle ne donnent pas les résultats attendus. La programmation de ces robots reste excessivement compliquée, chère, très longue et pas très souple. On a longtemps rêvé qu’on pourrait avoir des robots (ou des programmes) qui « apprennent », mais on en est très très loin.

On va donc avoir, dans les années qui viennent, des robots qui vont prendre en charge de plus en plus de tâches (amuser les enfants, passer l’aspirateur, surveiller une personne agée), mais sans réelle intelligence derrière, et donc sans vrai adaptabilité.

Des équipements plus intelligents, plus connectés, et moins « ordinateurs »

Au delà des robots, c’est tous nos équipements électroniques qui sont de plus en plus connectés et qui intégrent des fonctions de type ordinateur. Concrètement, ce que j’essaye de dire, c’est que demain, on aura peut être moins d’ordinateur de type clavier/souris/écran mais en fait plein d’équipements, avec chacun leurs interfaces, qui incluent des fonctions de type ordinateur.

Beaucoup d’exemples déjà présents sur le marché : les appareils photos numériques, les lecteurs mp3, les cadres photos, les GPS, les téléphones portables, les voitures, …

And so what ?

Mais je sens que tout ça, c’est pas encore la prochaine révolution !
Pour moi, la prochaine révolution, elle doit venir avec un changement dans le fonctionnement intime des ordinateurs !

Aujourd’hui, les ordinateurs sont tous basés sur un modèle qui vise à séparer données et traitements (la machine de turing pour ceux qui connaissent).

Ce modèle à fait ses preuves pour pas mal de sujets (automatiser des tâches, calculs mathématiques, stocker…) mais c’est ce modèle qui fondamentalement ne permet pas de faire des tâches « intelligentes ».

Avec des machines intelligentes, on franchira une nouvelle étape très importante, qui permettra de complètement révolutionner la façon avec laquelle on travaillera avec les machines.

Cette évolution n’est pas pour 2008, ni probablement pour 2018… Mais pour 2028 ? Allez, on prend les paris ?

J’en veux un !

Disque Dur Flash, ou SSD

La grande révolution des ordinateurs portable, c’est la prochaine disparition des disques durs, remplacés par les SSD :

  • Pas de pièce en mouvement ;
  • Pas de bruit ;
  • Consommation électrique réduite au minimum ;
  • Performances beaucoup plus élevées ;
  • Moins de place ;
  • Sans chaleur ;

A terme, tous les lecteurs mécaniques seront remplacés par la mémoire flash, y compris le lecteur / graveur DVD.

Pour l’instant, il faut compter près de 600 € pour 32 Go, ici par exemple.

Mais dès aujourd’hui, on peut mettre un tel disque pour remplacer le disque dur de son portable… Dès que les prix seront raisonnables, je le ferais !

Demain, le Web sémantique : quel impact pour le e-commerce ?

Le web a été construit à partir du HTML : chacun peut mettre en ligne des documents, texte à l’origine, qui pourront être lues partout dans le monde.

Le coeur du Web actuel est toujours basé sur ce paradigme : partager des documents (même si la notion de document est bien « tordue » avec l’utilisation du web actuel pour mettre en ligne des applications… mais c’est une autre histoire).

Le W3C travaille sur un autre niveau de partage de l’information : les données elles même, avec à la tête de ce développement un certain Tim Berner Lee, le « papa » du Web.

C’est un peu comme si on allait, demain, permettre de naviguer dans des bases de données structurées, mondiales.

Exemple ?

On peut prendre le domaine du tourisme :

Chaque acteur du domaine (hôtel, agence de voyage, compagnie aérienne, Agence de location de voiture…) pourrait donner accès, non plus à des documents ou des applications en ligne, mais directement aux données.

Un hôtel pourrait par exemple mettre en ligne la base des chambres, avec pour chaque chambre, la taille, le descriptif, le prix à la journée, les périodes de disponibilités, des photos, des films…

C’est un changement complètement radical : il deviendrait alors très simple de faire des applications vraiment intelligentes, pour construire son voyage en ligne, effectuer les réservations, …

C’est ni plus ni moins l’ensemble des métiers de l’intermédiations qui serait complètement bouleversé : la comparaison entre les offres des hôtels, pour rester sur cet exemple, deviendrait complètement « trivial ».

Qui a intérêt que ce nouveau réseau se développe ?

Certains acteurs risquent de perdre gros, et d’autres gagner gros : comme pour toute révolution, cela rebelote le jeu….

Toujours sur notre exemple, l’hôtel peut avoir intérêt à jouer le jeu, si cela lui rapporte plus de business.
Par contre, les moteurs qui agrègent les données des hôtels seront fortement touchés, car une bonne partie de leur valeur ajouté (agréger des données) sera désormais très facile à faire.

Ce type de situation, avec des enjeux contradictoires, va se répéter un peu dans tous les secteurs.

Pour le e-commerce, c’est évidement un enjeu complètement fondamental.

Les e-marchands peuvent avoir intérêt à publier des données précises sur les produits vendues, les services offerts, les stocks, …. un peu comme cela est fait aujourd’hui, via les plate-formes d’affiliation.
Cela permettra d’augmenter la visibilité, parce que ces données seront utilisées par tout un tas d’acteurs, qui pourront proposer des milliers de nouveaux services, amenant de nouveaux clients.
Mais il faudra alors réinventer le métier de l’affiliation !

A ma connaissance, le W3C ne travaille pas sur des modèles économiques comparables à ce qu’on trouve aujourd’hui sur les plate formes d’affiliation (CPA ou CPC). A voir quels modèles économiques pourront se greffer sur ce nouveau réseau…

Les briques pour le développement de ce nouveau Web sont pratiquement en place : XML, Web Services, RDF, DOM….
A voir comment cette révolution peut prendre, et par quel côté elle peut vraiment démarrer.

(article écrit après la lecture du dernier La Recherche sur ‘le future de l’Internet’)

Quelques réflexions sur l’avenir du e-commerce

Demain, je vois une verticalisation du e-commerce

Verticalisation car un spécialiste sur Internet est plus fort qu’un généraliste.

L’acteur vertical fait un site nécessairement mieux référencé, il enchérie sur les bons mots clés.

Il fait un site mieux adapté au produit.

Enfin, comme il vend nécessairement moins d’articles (catalogue plus petit), on y accède beaucoup plus vite, ça transforme donc mieux.

Mais faire un site complet, avec un haut niveau de service, ça coûte chère…

Oui, aujourd’hui, certaines fonctions clés ne sont accessibles qu’à de gros sites, car ces fonctions sont chères.

On peut imaginer deux réponses :

1) Soit cette verticalisation est une apparence, parce qu’en fait, derrière ces sites hyper spécialisés, se cachent des gros acteurs. Ces gros acteurs ont soit compris l’intérêt de la verticalisation du « Front », soit ils l’ont compris trop tard, et ont alors construit ce modèle par acquisition.

2) Les outils s’adaptent, et les solutions aujourd’hui réservées au gros acteurs se démocratisent… C’est tout l’intérêt du modèle SAAS !

La réalité sera sans doute un mélange de ces deux hypothèses…

Les nouveaux « intermédiateurs » se développent

La poche de valeur, entre les client et les e-commerçant, va continuer à croitre.

C’est la position actuelle des Google, Kelkoo, Shopping.com, …

C’est également tout le business de l’affiliation.

Cette poche ne peut que croitre, parce qu’elle contient en elle beaucoup de valeur pour les consommateurs, et cette valeur ne peut pas être directement « gérée » par les marchands ou les fabriquants de produits.

Cette poche va également beaucoup bougé, on est au tout début de cette histoire.

Il ne s’agit pas simplement de comparer les prix, mais d’apporter un service de qualité, indépendant des marchands.

Le problème est que les enjeux sont énormes, et il faudra donc développer des services d’une grande maturité…