Demain, le Web sémantique : quel impact pour le e-commerce ?

Le web a été construit à partir du HTML : chacun peut mettre en ligne des documents, texte à l’origine, qui pourront être lues partout dans le monde.

Le coeur du Web actuel est toujours basé sur ce paradigme : partager des documents (même si la notion de document est bien « tordue » avec l’utilisation du web actuel pour mettre en ligne des applications… mais c’est une autre histoire).

Le W3C travaille sur un autre niveau de partage de l’information : les données elles même, avec à la tête de ce développement un certain Tim Berner Lee, le « papa » du Web.

C’est un peu comme si on allait, demain, permettre de naviguer dans des bases de données structurées, mondiales.

Exemple ?

On peut prendre le domaine du tourisme :

Chaque acteur du domaine (hôtel, agence de voyage, compagnie aérienne, Agence de location de voiture…) pourrait donner accès, non plus à des documents ou des applications en ligne, mais directement aux données.

Un hôtel pourrait par exemple mettre en ligne la base des chambres, avec pour chaque chambre, la taille, le descriptif, le prix à la journée, les périodes de disponibilités, des photos, des films…

C’est un changement complètement radical : il deviendrait alors très simple de faire des applications vraiment intelligentes, pour construire son voyage en ligne, effectuer les réservations, …

C’est ni plus ni moins l’ensemble des métiers de l’intermédiations qui serait complètement bouleversé : la comparaison entre les offres des hôtels, pour rester sur cet exemple, deviendrait complètement « trivial ».

Qui a intérêt que ce nouveau réseau se développe ?

Certains acteurs risquent de perdre gros, et d’autres gagner gros : comme pour toute révolution, cela rebelote le jeu….

Toujours sur notre exemple, l’hôtel peut avoir intérêt à jouer le jeu, si cela lui rapporte plus de business.
Par contre, les moteurs qui agrègent les données des hôtels seront fortement touchés, car une bonne partie de leur valeur ajouté (agréger des données) sera désormais très facile à faire.

Ce type de situation, avec des enjeux contradictoires, va se répéter un peu dans tous les secteurs.

Pour le e-commerce, c’est évidement un enjeu complètement fondamental.

Les e-marchands peuvent avoir intérêt à publier des données précises sur les produits vendues, les services offerts, les stocks, …. un peu comme cela est fait aujourd’hui, via les plate-formes d’affiliation.
Cela permettra d’augmenter la visibilité, parce que ces données seront utilisées par tout un tas d’acteurs, qui pourront proposer des milliers de nouveaux services, amenant de nouveaux clients.
Mais il faudra alors réinventer le métier de l’affiliation !

A ma connaissance, le W3C ne travaille pas sur des modèles économiques comparables à ce qu’on trouve aujourd’hui sur les plate formes d’affiliation (CPA ou CPC). A voir quels modèles économiques pourront se greffer sur ce nouveau réseau…

Les briques pour le développement de ce nouveau Web sont pratiquement en place : XML, Web Services, RDF, DOM….
A voir comment cette révolution peut prendre, et par quel côté elle peut vraiment démarrer.

(article écrit après la lecture du dernier La Recherche sur ‘le future de l’Internet’)

11 commentaires

  1. ton exemple pour vulgariser le concept de web sémantique peu preter à confusion avec les services web

    mettre en ligne sa base de données peut se faire sans le web sémantique
    par exemple via un flux XML ou RSS

    ce qui change vraiment dans le web sémantique c’est que l’information est délivrée non pas dans un format pour être lue (par un navigateur ou tout autre application) mais avec des informations qui détaillent sa nature

    libre ensuite à l’application qui la récupere de la traiter comme elle le veut
    voir l’article a ce sujet de Wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Web_s%C3%A9mantique)

  2. @Daniel> Oui, et à mon sens, également le fait que les données sont « normalisée », de manière à ce que plusieurs sites qui publient des données dans le même domaine peuvent être « compilées » facilement.

  3. Ping : Daniel Broche
  4. Je rebondis sur cet article fort intéressant qui évoque le fait de pouvoir naviguer dans des bases de données structurées.

    C’est notre métier au quotidien de rendre la navigation aisée dans des bases de données mondiales dans près de 200 univers produits et plus de 3 millions de fiches techniques.

    Ayant passé de nombreuses années dans la distribution et en contact étroit avec les consommateurs j’ai fondé Compario en 2003 pour inventer des solutions techniques destinées à aider les internautes dans leur démarche d’achat.

    Nous n’en sommes qu’au début et le chemin à parcourir reste immense mais déja nous arrivons à proposer des solutions qui sont efficaces et nous avons fait le choix d’être pragmatique et complémentaire à la recherche sémantique.

    Par exemple je crois beaucoup aux questions d’usages , voir ce lien :

    http://www.3suisses.fr/FrontOfficePortail/Comparer/VirtualAdvisor.aspx?QairId=10&FamiId=9962

    il s’agit de « guider » l’internaute en lui posant des questions simples, pour moi cela est trés complémentaire à des outils sémantiques.
    Aujourd’hui nous en sommes à la version 1 et c’est perfectible mais nous avançons à grand pas.

    De plus notre activité au quotidien consiste a alimenter des moteurs de recherche sémantique que nous intégrons et alimentont en données pures et structurées mais aussi en informations de navigation et de configuration.

    Nous augmentons ainsi la performance des moteurs de recherches sémantiques.

    Un bon outil de sémantique renverra de mauvaises réponses s’il contient de mauvaises données.

    Pour moi le présent c’est le couplage des meilleures technos pour rendre le meilleur service global.

  5. Cela rejoint un article rédigé recemment sur blog-conversion:

    http://www.blog-conversion.com/tag/categoriser-tagger-les-donnees-pour-repondre-aux-attentes-des-visiteurs/

    Où j’exprime l’idée que l’ajout de metadonnées autour des produits permet à l’utilisateur d’arriver sur les produits par le point d’entrée qui lui convient – nous avons vis à vis d’un produit des attentes différentes et pas obligatoirement la même opinion que l’e-marketeur qui a conçu la navigation. Est-ce que je cherche un appareil photo numérique en fonction de son nombre de pixels, de sa compacité, de son piqué global, de la rapidité de son autofocus … ? C’est au site de laisser à l’utilisateur la possibilité de choisir son point d’entrée.

  6. Outre les intérêts des acteurs, l’avénement du web sémantique me parait poser un problème de fond: la différence de sens que les individus attribuent aux mots et aux relation. Les bases de données relationnelles fonctionnent car elles sont développées au sein de communautés partageant le même langage -la même sémantique, justement-. Je ne suis pas sur que la conversation, puiqu’il s’agit bien de cela, puisse s’engager au delà d’une communauté donnée.

    2 exemples à discuter:
    – Les difficultés de del.icio.us pour battir un annuaire fiable à partir de la multitude de tags recueuillis (même si nous somme bien d’accord pour dire qu’il ne s’agit pas encore de web sémantique… c’est une étape sensément bien plus simple)
    – Le segment retenu pour l’instant par Nova Spinak pour Twine: offrir des outils pour des communautés business ou développeur données: ce qui limite précisément la difficulté mensionnée ci-dessus

    Pas encore de réponse de mon coté, mais une série de questions épinueuses…

  7. Cratyle: c’est justement la définition du web sémantique que d’arriver à créer des standards d’ontologies
    une ontologie permet de définir les relation au dela du mot, par rapport au contexte attendu

    ce n’est pas simple mais peut être tout de meme moins insurmontable que tu sembles le penser. L’experience de VirtuoZ montre que le langague n’est pas une barrière insurmontable. Le contexte culturel plus…

  8. Qui va prendre le temps de remplir les bases de données ?

    Les responsables des bases (1.0) ou la foule (2.0) ou les deux ? Je crois que là aussi l’enjeu est grand. Décrire le monde via des modèles (nombre fini de caractéristiques/champs) est un sujet passionnant mais qui pour le coup nous rappelle que nous ne sommes pas des machines et que c’est un investissement que celui de construire des bases de données propres et pertinentes. Mais je crois que la piste du 2.0 est la bonne et elle est le signal que le web sémantique arrive à grands pas.

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