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L’entreprise Web 2.0

J’ai croisé Jean François Ruiz, hier.

Jean François a plusieurs facettes, je vous en reparlerais…

Ce dont je veux vous parler maintenant, c’est de la façon dont Jean François gère son entreprise.

Son entreprise est composée de 8 personnes.

La particularité ? Pas de locaux.

Chacun bosse depuis chez lui.

D’ailleurs, les différents employés ne sont pas tous basés sur Paris.

Jean François va jusqu’au bout de cette logique : pas de réunion physique, jamais.

Tout se fait par mail / google docs / skype. Jean François attend avec impatience l’arrivée de Google Wave ;).

Moi, ça m’impressionne.

Je pense qu’il y a du bon là dedans.

Le management ne peut être que 100% sur l’objectif… Et ça, c’est très bien !

Et vous, vous pourriez fonctionner comme Jean François ?

Ou est le directeur technique ?

Pour pas mal d’entreprises, les systèmes informatiques représentent un élément stratégique :

  • Stratégie de l’information ;
  • Stratégie de la flexibilité, de l’adaptabilité (qui doit s’appuyer sur des systèmes d’informations adaptés) ;
  • Stratégie Internet et e-commerce enfin.

Pourtant, dans bien des groupes, il n’y a pas de directeur informatique.

Ou encore, le directeur informatique rapporte au directeur financier.

Fréquent ce cas là…

Mais pourquoi donc rattacher l’informatique à la finance ?

La raison est en général historique : on rattache à la finance les activités « support » : achat des bureaux et du matériel, …

L’informatique apparaissait comme une activité dans cette catégorie là…

Et puis le temps a passé, personne n’a remis en cause cette organisation, alors que l’informatique est devenu centrale, stratégique (ok, je me répète un peu…).

Faire évoluer cette organisation est important : il est à mon sens tout à fait fondamental de faire évoluer l’informatique du statut de « centre de coût » au statut de « centre d’investissement stratégique », avec des objectifs business clairs, ambitieux.

Allez, on y va ?

Une bonne idée – la mauvaise personne

Je connais une boite (une grosse)…

Ils ont monté, il y a quelques année, une nouvelle entité, en charge d’accélérer la mise sur le marché d’idées innovantes.

Bien belle idée. Bien belle promesse !

Le message était alléchant : esprit entrepreneur, géré comme des startups internes, faire travailler ensemble des équipes de plusieurs cultures…

Après quelques années, tout cela est à terre. Je viens d’apprendre que la personne, qui a eu cette bonne idée, et qui était à la tête de cette boite à innover a été dégagée, et l’entité a été dissoute.

La bonne idée aurait été de ne pas mettre cette personne à la tête de cette entité !

Ce n’est pas parce qu’elle avait eu la bonne analyse qu’elle avait la capacité à manager…

Elle n’avait d’ailleurs aucune expérience en management… et ce fut un carnage.

Beaucoup de personnes passées par là ont réellement souffert…

« Moi, je le fais en un jour »

Titre énigmatique…

Je m’explique :

Vous travaillez sur un projet, en assistance à maîtrise d’ouvrage.

Vous avez identifié un point un peu complexe, soit pour des raisons techniques, soit pour des raisons fonctionnelles, soit… pour plein de raisons combinées.

Lors d’un point projet, quand on parle du point en question, vous faites état de sa complexité, et des conséquences, en terme de coût, de risque et de délais.

Il arrive qu’un gars prenne le contre pied de ce que vous expliquez, pour dire que lui, il ferait ça en un jour (ou une heure, … l’idée est la même).

L’effet d’une telle intervention est toujours fort… Et la réaction est nécessairement délicate.

Si vous entrez dans le débat, pour expliquer la complexité, vous entrez invariablement dans un concours d’experts, qui va lasser tout le monde et surtout, ne convaincre personne.

De plus, comme vous connaissez votre sujet, si vous avez dit que c’était compliqué, c’est que ça l’est probablement. Notre compère, celui qui dit qu’il ferait ça très rapidement, est donc soit en train de se tromper, soit… de déformer la vérité (c’est dit gentiment, hein ?).

Attention, je ne dis pas que je ne me trompe jamais ! Mais bon, avec de l’expérience…

La question que je me pose toujours est : « mais pourquoi fait il ça ? »

Plusieurs réponses possibles :

  • C’est une façon de se mettre en valeur. Du moins le croit-il. Si un « expert » dit qu’un point est complexe, et que le gars peut le résoudre très rapidement, c’est que c’est un crack.
  • Par incompétence. Toujours possible… Ou plus simplement par manque d’expérience… On apprend, avec le temps, qu’entre le petit programme qui fait le truc et la solution complète, fiable, testée, qui résiste aux aléas du monde extérieur, …, il y a bien souvent un rapport de 1 à 10, voir bien plus !
  • Par calcul. Le gars à une idée derrière la tête, et son intervention à comme objectif de faire avancer son idée. Plusieurs cas possible :
    • Il veut vous déstabiliser, pour travailler en direct, sans « ce consultant externe qui vient nous apprendre à travailler »
    • Le développement du dit composant l’intéresse.

Dans la réalité, c’est souvent un mix de ces raisons qui pousse à faire ce genre d’intervention.

Quelle est la meilleure réponse ?

Je n’ai pas de solution miracle, et ce genre d’évènement fait perdre du temps…

J’ai tendance à penser que la solution, qui consisterait à dire : « vas-y, fais-le » est une fausse bonne idée. Il y aura toujours plein de bonnes raisons « externes » pour excuser le temps passé, et puis, le rôle d’un consultant n’est surement pas de prouver quoi que ce soit, mais de faire avancer le projet.

Ce que je fais en général :

  • Pas de discussion technique, d’expert, en réunion.
  • Essayer d’avoir une discussion sur le sujet avec le gars, en face à face, et d’échanger sur un plan purement « métier » (fonctionnel, technique, …).
  • Si « rien ne bouge », il faut des avis externes. J’avance donc sur le projet, et je consolide mon avis avec celui d’autres boites.

Et vous, vous feriez quoi ?

C’est quoi un bon patron ?

On parle beaucoup en ce moment de « patrons voyous ».

Les gars qui s’en mettent ‘pleins les fouilles » alors que le bateau coule…

OK, mais c’est quoi un bon patron ?

J’entends par exemple assez souvent qu’un patron qui licencie est en échec.

Au risque de choquer certains, je ne partage pas ce point de vue :

Il me semble que licencier une partie des équipes peut être une bonne décision pour l’entreprise, dans un contexte donné.

Alors, c’est quoi un bon patron ?

Je me pose sincèrement la question !

On peut sortir des généralités, issues de bouquins écrits par des gars qui ne connaissent pas vraiment la vie dans l’entreprise… (la vision, le charisme, …).

Une bonne réponse est probablement très capitaliste : c’est un gars qui fait réussir sa boite.

Réussir ? Mais c’est très temporaire ça !

Une boite peut très bien réussir à un moment donné, et se planter après…

Voilà un point qui me semble important : un patron doit gérer son entreprise au jour le jour. Il peut être performant à un moment donné, parce qu’il a su voir venir une crise, prendre les bonnes décisions pour sa boite, et créer la dynamique pour que ses équipes le suive.

Mais un gars peut être la bonne personne à un moment donné, et ne plus du tout être dans le coup plus tard…

Alors, c’est quoi un bon patron ?

Du paiement des primes AIG

C’est le « gros truc » du moment :

AIG, après avoir reçu des aides « colossales » de l’état américain, se prépare à verser des parts variables à ses cadres (qui semblent tout aussi colossales !).

Raisonnable ou surréaliste ?

Bien sûr, c’est évidemment surréaliste, qu’une boite au bord de la faillite, « perfusée » par les contribuables, puisse payer des primes à des salariés…

Sauf que… Sauf que ces cadres ont des contrats. En particulier, les parts variables sont dans la plupart des boites définies dans des annexes au contrat de travail.

Voilà : dans un tel contexte, l’entreprise se sent dans l’obligation de payer, parce qu’elle s’est engagé par écrit à le faire.

Même si c’est débile, l’entreprise est coincée. Si elle ne paye pas, les salariés peuvent se retourner contre l’entreprise, pour exiger que le contrat soit honoré.

Pour sortir d’une telle situation, on se dit que c’est pas compliqué : il « suffit » que les dit cadres, conscient de la situation, refusent cette prime.

Mais voilà, vous en connaissez beaucoup des gars qui diraient, dans une telle situation : le « global » est plus important que « ma pomme » ?

Et vous, que feriez vous ?

Et puis, au delà des cas « en haut de la pyramide », on peut facilement imaginer que beaucoup d’entre eux ont pu prendre des engagements par rapport à cet argent qui est du !

C’est bien ça le problème pour réformer un système : les choses s’enchaînent, et il est long et difficile de changer de cap !

Cela doit nous servir de leçon. Il faut en particulier être particulièrement attentif, dans une entreprise, par rapport aux promesses et aux engagements que l’on prend !

Proximité ou intimité ?

Vous êtes un manager, vous rentrez de week end.

Que demandez vous aux équipes ?

Avez vous passé un bon week end ?

ou bien

Qu’avez vous fait ce week end ?

Claire me disait que dans le premier cas, vous créez de la proximité avec vos équipes. Vous n’êtes pas indifférent, vous vous intéressez, mais vous gardez une saine distance.

si vous entrez dans le deuxième cas, vous risquez de basculer dans l’intimité… Vous prenez le risque de ne garder aucune distance.

Alors, vous, vous avez fait quoi ce week end  ? 😉

Patron gestionnaire ou patron irremplaçable ?

J’entends souvent dire que la faiblesse d’Apple, c’est sa trop grande dépendance à son patron, visionnaire et charismatique : Steve Jobs.

Le patron est malade, et voilà que les inquiétudes planent sur Apple… (bon, il y a d’autres sujets d’inquiétudes en ce moment, c’est sûr).

Est-ce anormal ?

De mon point de vue, pas du tout !

Je trouve même que ce qui est étonnant, c’est la situation inverse : le patron peut être malade, tout va continuer…

On est (était ?) tellement rentré dans un monde de « gestion » : le boss doit être remplaçable, tellement neutre…

Mais non, le vrai boss, qui a une vrai vision, une vrai stratégie, et qui sait la transmettre à ses équipes, ce gars là est rarement remplaçable.

Que ce soit juste ou injuste, c’est comme ça qu’à mon sens une entreprise doit être bien gérée.

Toujours à propos de Steve Jobs, je pense qu’il est vraiment intéressant de noter ces forces et ces faiblesses (pour ce que je peux savoir) :

Forces :

  • Vision
  • Analyse stratégique et plan d’action adapté, réaliste et ambitieux
  • Commercial
  • Donner des directions claires en interne et faire « converger » les équipes pour qu’elles travaillent à l’atteinte de l’objectif

Faiblesses :

  • Très cassant avec les équipes…
  • Pas de respect de l’organisation interne : peut demander n’importe quoi à n’importe qui….
  • Rarement à l’écoute des équipes

Bref, plutôt pas un bon manager pour l’interne… Quoi que !

On est tellement persuadé en France (surtout dans les grands groupes je crois) que l’organisation est un élément clé de la réussite…

Ce serait un vrai sujet pour un autre billet…

Je pense que le plus important, c’est que chacun sache ce qu’il doit faire, et connaisse la direction générale, pour se donner à fond.

Comme le dit Hayek (patron de Swatch) : « ce qui m’intéresse, c’est le produit, pas l’organisation »

Donc, en ce qui me concerne, je préfère un patron indispensable avec une vrai vision qu’un patron facile à remplacer, gestionnaire.

La vérité est dans le détail…

Certains professent de grandes idées, de grands concepts. Les détails pourront être réglés par des ‘petites mains’…

Oui, pour avoir une vision stratégique, il faut savoir s’abstraire des détails. C’est complètement nécessaire…

Mais dans le même temps, il ne faut pas perdre de vue les détails, qui font la réalité d’un service, d’une application.

En effet, entre un site e-commerce super bien fait, et un « machin » qui fonctionne comme il peut, il y a très peu de différence.

Pas simple tout ça…

A mon sens, un manager doit s’intéresser aux détails « externes » :

  • Le Front, ce qui est visible pour le client, sous plusieurs angles (ergonomie, design, service bien sûr, temps de réponse, …) ;
  • Les éventuels interfaces avec les autres entreprises, ou autres entités.

Ensuite, les équipes internes doivent prendre le relai pour « mettre en musique » le service.

Si je prends mon exemple préféré, je suis persuadé que Steve Jobs fait plus ou moins comme ça :

Il ne doit pas connaitre les détails techniques, du développement de tel ou tel module… Par contre, il est intransigeant sur l’expérience utilisateur, sous tous ces aspects : touché de l’objet, temps de réponse, ergonomie des applications, …

Il c’est également forcément intéressé à la mise en oeuvre de l’écosystème pour le développement des applications.

Tirer ou pousser ?

Une bonne équipe est composé de différents caractères.

En simplifiant, on peut dire que :

  • Certains ont tendance à prendre plus de risques, à vouloir foncer sur une nouvelle idée, bref, ce sont ceux qui « poussent ».
  • D’autres ont une tendance naturelle a plus de prudence. Ils se disent « oui mais… » ou bien « et si… ». Avant de foncer, ils préfèrent avoir plus de garanties, mieux valider les hypothèses… Bref, ce sont ceux qui « tirent ».

Bien sûr, les deux populations sont complémentaires et très utiles.

Les premiers donnent du souffle, les seconds doivent permettre de mieux baliser la route.

Un bon manager doit, s’il le peut, constituer une équipe avec les deux types de profils.

Et surtout, il doit se mettre au dessus de la mélé, et écouter les deux points de vues. Il doit tout faire pour que chacun puisse exprimer son point de vue, en étant respecté.

Cela lui permet de prendre la bonne décision (ou celle qui semble bonne 😉 ), avec des avis contrastés.

Mais pour arriver à faire ça, il doit être capable d’écouter, de travailler avec des personnes différentes de sa propre façon de penser.

Alors, vous, vous tirez ou vous poussez ?