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Négo à la hausse ?

Quand on négocie, c’est pour avoir un truc à un meilleur prix. Sinon, on est bon pour l’asile.

Et bien, je dois surement me poser des questions, parce que j’ai déjà plusieurs fois fait ça.

La dernière fois, j’avais organisé un appel d’offre, entre 5 / 6 boites.

L’une des réponses était en même temps de qualité, mais dramatiquement sous estimée par rapport aux autres, d’un facteur 3 à peu près.

J’ai trouvé ça vraiment dommage, parce que si on s’arrêtait là, cette réponse ne pouvait pas passer.

Pourquoi ? Parce que demander à une boite de faire un job, si on sait dès le début qu’elle a tant que ça sous estimé, c’est envoyer le projet ET le prestataire dans le mur.

J’ai appelé le client de l’appel d’offre, et j’en ai discuté avec lui. et on a convenu qu’on pouvait essayer de corriger le tir.

J’ai donc ensuite appelé la boite qui avait sous estimé la charge, et j’ai discuté « franc jeu ». Quelques jours après, on a reçu une autre proposition, a peu près deux fois plus cher.

Au final, c’est ce prestataire qui a été retenu, et maintenant que le projet est fini, il apparait qu’effectivement le projet aurait été ingérable dans le cadre de la première proposition.

Dans cette histoire, les choses ce sont très bien terminées : le projet a été réellement super bien  mené, par tout le monde.

Mais on ne peut faire un truc comme ça que dans un contexte très très particulier : cela demande un niveau de confiance très fort entre les uns et les autres.

Le client a du me faire confiance, sur ma capacité à juger la sous estimation.

Le client a du avoir une sacré maturité, pour comprendre que dans de telles conditions, on part dans le mur. J’en connais qui aurait dit : « c’est le problème du prestataire »…

Je dois dire que je trouve très réconfortant que de telles choses puissent arriver 🙂

Le danger d’aller trop vite

Je connais bien mon métier.

Ce qui fait que, tant qu’on parle de sujets que je maîtrise bien, je peux aller très vite.

Trop vite parfois, au risque de me retrouver un peu seul 😉

Je ne veux pas paraître prétentieux : mais le conseil en e-commerce, c’est mon métier full time depuis pas mal d’années maintenant, plus l’expérience que j’avais avant sur les gros projets internet…

J’ai vu plusieurs dizaines de projets, et des configurations très variées.

Donc, face à une situation plutôt classique, je peux aller très vite, sur la solution la plus adaptée.

Mais, comme je l’ai déjà dit d’en d’autres billets, mon job n’est pas que JE trouve la bonne solution, mais que la meilleure solution soit adoptée par le client. Il faut donc parfois du temps, pour que chacun s’approprie les choses.

Même si je suis attentif à ce sujet, il m’arrive de me faire coincer.

Cela m’est arrivé il y a quelque temps :

J’étais chez un client pour qui je travaillais. La confiance était en place, et l’équipe, avec qui je travaillais, était montée en compétence : on pouvait aller assez vite.

Mais, lors d’une réunion, d’autres personnes étaient là. Je n’ai pas fait assez attention, et j’ai avancé comme si…

Et bien ça a été une catastrophe : les « nouveaux » ne connaissaient pas du tout le sujet, et tout a basculé : je me suis retrouvé challengé, sur des choses complètement fondamentales par rapport au e-commerce… Et une fois qu’on est dans cette situation, c’est très très délicat de reprendre les choses en main.

Le risque, c’est que le client perde confiance… Et la confiance, c’est un élément complètement fondamental de mon métier.

Ne vous méprenez pas : je parle bien des sujets purement e-commerce !

Mes clients ont pleins de choses à m’apprendre sur leurs métiers, leur entreprise. On est donc sur un échange ! Et c’est bien la posture qui me semble la plus intéressante, a contrario des « donneurs de leçons » qui font croire qu’ils savent tout…

Quels sont les partenaires d’Araok ?

Pourquoi Araok ne communique pas, comme tant d’autres, sur de nombreux partenaires ?

Parce que je joue perso ? Parce que je n’ai pas l’esprit au partage ?

Non.

Parce que, de part mon activité de conseil, je pense que faire un partenariat avec telle ou telle boite, c’est retirer de la valeur pour mes clients.

Exemple : je fait un partenariat avec telle boite. Cela veut dire que je vais privilégier cette solution, lorsque je dois faire des recommandations à mes clients.

Hors, une boite n’est jamais la meilleure, dans toutes les situations. Autre facteur : les boites évoluent vite, en fonction des personnes en fait. Telle boite, très bien en 2010 peut avoir complètement changé, et devenir peu recommandable en 2012, ou inversement.

Je vais donc devoir recommander une boite sans forcément proposer la meilleure solution.

Et ça, je m’y refuse.

c’est sans doute dommage pour mon chiffre d’affaires, mais c’est très bien pour ma conscience et la qualité de mon sommeil ;).

Après, j’ai effectivement un réseau, je suis plus proche de certaines boites. Je peux également prendre position, à un moment donné, dans un secteur particulier.

En tout cas, j’aime les boites de passionnées, très pointues dans leurs domaines. J’aime les boites qui se décarcassent pour faire du bon boulot, pour satisfaire les clients.

Et ça existe, sur un peu tous les métiers du e-commerce !

Bon, pour revenir sur Araok, cela ne veut pas dire que les choses ne vont pas évoluer… Je vous en dirais plus très bientôt j’espère, mais il y a de belles choses en préparation !

Sur ce, je vous souhaite un bon WE. Je file me préparer pour la virée avec Prestashop 🙂

Auto interview

Bonjour François

Bonjour François

Peux tu te présenter ?

Oui, avec plaisir. Je suis consultant, consultant en e-commerce.
Cela veut dire que j’accompagne des entreprises, dans leurs projets e-commerce.

C’est à dire ?

Ben je peux intervenir très en amont, quand l’entreprise se demande si elle va vendre en ligne, si c’est une bonne idée, et comment y aller.
J’interviens également plus en aval, pour aider sur des projets de refonte ou d’ouverture de site e-commerce. Je fais les cahiers des charges, j’aide à sélectionner les meilleurs prestataires, j’aide à suivre le projet.

Tu fais ça pour quels types d’entreprises ?

Je fais ça pour de petites boites qui se lancent, ou pour de gros projets.
Dans le monde de la grande distribution, j’ai par exemple accompagné Alinéa, dans un projet de refonte e-commerce.
J’ai également travaillé avec des pur players, comme lepape, leader de la vente d’équipements sportifs.
J’ai aussi travaillé avec des marques, comme Salomon.
Enfin, il y a pleins de projets dont je ne peux pas parler, parce que dans bien des cas, il y a des contraintes de confidentialités…

Quelle est ta valeur ajoutée à ton avis ?

Je pense que ma culture mixte, technique, marketing, …, apporte beaucoup.
La technique parce que pour un projet e-commerce, le système d’information e-commerce est évidemment fondamental : on ne pourra faire commercialement que ce que permet le système.
Le marketing, parce que pour vendre, il faut, de manière universelle, travailler le marketing, avec, en plus, la dimension web.
D’autres connaissances me servent : le management, parce que souvent, les projets e-commerce vont avec des enjeux de conduite du changement, de réorganisation.

T’es trop fort, tu connais tout toi ! La technique, le marketing, le management !!!

Attention, je ne suis pas spécialiste de tous les sujets.
La meilleure façon d’expliquer mon rôle est l’analogie avec la construction, et le maître d’oeuvre.
Il coordonne l’ensemble des artisans, maçons, plâtriers, couvreurs, électriciens, … Il sait sélectionner les meilleurs artisans pour chaque corps de métiers, les faire travailler sur le même chantier, mais il ne saurait pas les remplacer.
Moi, c’est pareil, pour le e-commerce.
Je ne suis ni développeur, ni expert SEO, ni designer, ni hébergeur, … Par contre, je bosse beaucoup pour maintenir une connaissance suffisante de chacun de ses sujets, permettant d’identifier les besoins, et de sourcer les bons acteurs. Cette connaissance me permet également de faire des accompagnements e-commerce de qualité.
Après, mon parcours d’entrepreneur m’aide à avoir une couverture assez large. Avoir monté deux startups m’a beaucoup apporté, sur le management (wokup, 100 personnes en 18 mois !), le marketing, l’organisation de l’entreprise, les bases de la finance, … Quand on est patron de startup, on apprend très vite sur beaucoup de sujet !

Tu es un généraliste alors ?

C’est paradoxal : je suis généraliste en ce sens que je développe une culture sur l’ensemble des métiers du e-commerce. Dans le même temps, je suis spécialiste, spécialiste e-commerce.

Les projets que tu accompagnes se passe-t-ils toujours bien ?

Bien sûr que non ;).
Je suis humain, je peux faire des erreurs, mais surtout, la réussite d’un projet, c’est un travail collectif. Je suis un élément de ce travail collaboratif.
Enfin, certains clients prennent du conseil et n’écoutent pas toujours les recommandations. C’est d’ailleurs à mon sens un élément clé de mon métier de conseil : apprendre à bien conseiller. Bien conseiller, c’est aider le client à aller dans la bonne direction. Ce n’est pas exactement la même chose que « lui dire ce qu’il faut faire ».

Tu penses que les gens qui font du e-commerce doivent forcément passer par du conseil ?

Bien sûr que non !
Mais, contrairement à ce que beaucoup s’imaginent, le choix est très rarement sur un critère de prix.
Je te donne un exemple : un auto entrepreneur se lance. Il a identifié une niche avec un potentiel sympa, mais n’a pas creusé les autres aspects. En achetant 1/2 journée ou 1 journée de conseil, on pourra couvrir pas mal d’item, et permettre d’économiser beaucoup d’argent.
Je peux raconter la même histoire, de manière négative : j’ai par exemple reçu un coup de fil d’un e-marchant, qui avait dépensé 30 000 € pour une boutique pourri, réalisée en Flash. Je me suis dit que c’était bien dommage qu’il m’appelle après ce choix. J’aurais sans doute pu le convaincre de faire d’autres choix. Là, il ne restait plus qu’à tout jeter, ça peut être très dure.

Bon, et tu fais ça depuis longtemps ?

Oui. Araok existe depuis 6 ans maintenant !

Et tu ne t’ennuies pas ? Ce n’est pas un peu toujours la même chose ?

Non, ce n’est pas toujours la même chose ;).
Le plus important dans mon métier est l’humain. Et l’humain, il est différent, sur tous les projets.
Ensuite, la techno évolue très vite. Je suis en veille permanente. J’ai un devoir « d’un coup d’avance ». C’est super motivant.

Bon, c’est combien de personnes Araok ?

Je suis tout seul pour l’instant.

Tout seul ? La louze ! D’autres boites sur ce type d’activité sont bien plus grosses.

Oui, c’est vrai.
Mais pourquoi juger une boite à sa taille ?
Bon, ceci dit, tu soulèves un point délicat ;).
J’ai parlé de ce sujet dans ce billet.

Et comment vois tu la suite ?

Pour moi ? Je vais poursuivre dans cette voie. Tant que j’apprends, que j’apporte, c’est bien.
En parallèle, on (ma femme et moi) s’occupe de Rue Coquette. Ce site, de vente de bijoux de créateurs, est un super laboratoire pour Araok. Ce site permet de tester des trucs, de valider des hypothèses…
Et puis, en travaillant ce site, j’ai découvert des choses. Cela me donne l’angle de vue du e-commerçant.

Et la suite du e-commerce ? Tu vois ça comment ?

Alors là, c’est une super bonne question, mais je pourrais en remplir un livre ;).
Pour faire court, le pense que cela va continuer à se développer. On est loin du « taquet ».
Et puis il y a de nouvelles ruptures en cours ou à venir. En vrac : le HTML5, le m-commerce, la géolocalisation, l’impact des réseaux sociaux sur le e-commerce, le développement du multi canal…

Quand j’entends « la fin du e-commerce en 2020 », je ne me sens pas du tout en phase. De plus, je pense que c’est un message dangereux.
Je passe mon temps à évangéliser sur les spécificités du e-commerce, pendant que d’autres disent : « le e-commerce n’existe pas, ce n’est que du commerce ».

Ok ok, keep cool. Un mot pour finir ?

Oui, merci pour ces questions 😉

A bientôt

Quand tu veux 😉

Salomon / Amer Sport développe une plate forme e-commerce

J’ai travaillé pour Salomon, et je vous propose un petit billet pour partager cette expérience (avec l’accord, bien sûr, du client).

Déjà, le contexte :

Salomon appartient au groupe Amer Sport, une entreprise spécialisée dans l’équipement sportif, avec de belles marques (en plus de Salomon donc) : Suunto, Atomic, Wilson, …

Amer sport souhaite développer, en complément des canaux de distributions en place, la vente en ligne, pour les différentes marques.

On a commencé à bosser sur le sujet, avec une étude amont, qui a permis de dégrossir le sujet. On a en particulier travaillé sur un business plan à 3-5 ans.

On a également travaillé, dans le cadre de cette étude amont, sur les moyens pour mettre le e-commerce en place.

Il a fallu réfléchir, sur les différents métiers du e-commerce :

  • Logistique
  • Site e-commerce proprement dit
  • Relation Client
  • Lien avec les systèmes d’information d’Amer
  • Acquisition client

Un point a généré pas mal de débats, très intéressants, passionnés :

  • Vaut il mieux avoir un seul site, pour représenter l’ensemble de la marque, et couvrir les enjeux marketing et e-commerce ?
  • Au contraire, vaut il mieux avoir plusieurs sites, chacun spécialisé sur sa mission : un site marketing pour présenter les produits, et un site orienté 100% e-commerce ?

Dans le dernier cas, il faut bien sûr créer des liens entre les sites (naviguer entre les pages marketing des produits et les pages e-commerce).

Ce point est traité différemment, par les marques ayant des stratégies de distribution comparables à celles de Salomon ou autres marques d’Amer :

  • Lacoste a un site spécifique pour la vente en ligne ;
  • The North Face est en cours de déploiement d’une solution, qui intègre le marketing et le e-commerce ;
  • Columbia propose un seul site, très orienté e-commerce.
  • Une marque de luxe, comme Dior, sépare les sites marketing des sites e-commerce.

Les principaux arguments, pour séparer les sites (et donc avoir un site spécialisé e-commerce) :

  • Séparer les sites permet de séparer les métiers : au marketing les activités liées à l’image, au e-commerce les activités liées à la vente.
  • Le site 100% e-commerce a plus de chance de « vendre plus », parce que, sur un tel site, on n’est pas brouillé par différents objectifs.

Les principaux arguments pour regrouper l’ensemble des activités sur un seul site :

  • Cela permet de mutualiser pas mal de choses :
    • les coûts : un seul investissement pour le marketing et la vente.
    • L’IT : une seule plate forme.
    • L’activité back office : une animation plus simple, moins chère (un seul catalogue, …).
  • Cela permet de mieux contrôler l’image de la marque.

Après de bons échanges (;) ), on a donc statué pour une solution intégrée : les marques auront un seul site, regroupant marketing et e-commerce.

Autre point très structurant : le besoin est de proposer une solution e-commerce qui doit se déployer très vite à l’international, sur de nombreux pays.

Enfin, Amer souhaite factoriser au maximum les activités e-commerce, pour les différents pays et les différentes marques.

Cette première étude a permis principalement deux choses :

  • Se convaincre de l’opportunité de marché, et la faisabilité du projet, tant au niveau humain que financier ;
  • Encore plus important : convaincre les chefs.

A partir de là, on a lancé la phase suivante : préparer la réalisation du système e-commerce.

A cette étape, on a posé plusieurs choses :

  • Les activités logistique et relation client seront externalisées, auprès d’un prestataire spécialisé.
  • On va monter une plate forme e-commerce, permettant d’enrichir les sites de marque existants, avec du e-commerce.

Araok a réalisé les deux cahier des charges, et accompagné Amer pendant le processus d’appel d’offre.

La solution imaginée est en fait en deux parties :

  • Quand l’internaute navigue dans la boutique, c’est le CMS de la marque qui bosse, avec des appels, par web services, pour récupérer les infos e-commerce (prix, dispo, panier, …)
  • Quand l’internaute est sur une page e-commerce, on est en fait sur un autre site, et c’est la solution e-commerce qui prend complètement la main.

La partie Logistique et relation client a été remportée par PFS Web. Le facteur différentiant « clé », c’est la « puissance » internationale de PFS Web, ainsi que la capacité à traiter la logistique et la relation client.

Sur la partie plate forme, on a fait un cahier des charges plutôt complet, avec l’hypothèse d’un moteur unique pour gérer l’ensemble des fonctions e-commerce.

La réponse de SQLI a retenu l’attention d’Amer, avec une solution basée sur Magento.

Le site est en ligne pour la première marque : Salomon. Vous pouvez essayer ;).

Une deuxième marque vient de sortir : il s’agit de Suunto :

Je vous conseille d’essayer, c’est sympa de voir la solution en marche, avec les pages du processus achat complètement personnalisées pour chaque marque.

En synthèse, c’est, de l’avis de Salomon et Amer, un projet bien réussi.

Bravo aux équipes, et en particulier à SQLI pour l’investissement et la qualité du travail fait.

Budget pour lancer une boutique

Après ce premier billet, sur le coût d’une boutique, pas mal de commentaires mettaient l’accent sur le fait que, pour se lancer, il faut beaucoup plus qu’une boutique.

Et c’est une bonne remarque 😉 !

Bon, faut quand même relativiser, en fonction du projet de chacun.

Comme je le dis souvent, il n’y a pas qu’un seul type de e-commerce.

Par exemple, il y a ce que j’appelle le « e-commerce du dimanche ». Rien de péjoratif, cela couvre les sites gérés par des personnes ayant une activité principale autre, et s’occupant d’un site « comme ça », en plus.
Souvent, c’est avant tout lié à une passion.
Pour ce type de e-commerce, l’investissement initial doit être et rester très faible.

Maintenant, il arrive qu’une telle activité décolle réellement. La chance, un bon travail méthodique, un vrai marché de niche… Tout cela peut permettre, avec un investissement initial très très faible, de lancer une vrai activité.

Mais revenons à notre sujet : que doit on prendre en compte, dans un budget initial e-commerce ?

Voici une petite liste :

  • Etude marketing / stratégique
  • Réalisation de la boutique
  • Achat du stock
  • Shooting des produits
  • Budget marketing initial

Etude marketing / stratégique

Si on veut faire les choses bien, il est plus que raisonnable de faire une étude avant de se lancer :

  • Le secteur sur lequel on veut se lancer est il adapté au e-commerce : les produits sont ils facile a envoyer ? …
  • Quels sont les concurrents ?
  • La marge sur les produits permet-elle de faire vivre une boite ?

Sur Internet, la concurrence n’est pas la même que dans le monde physique. Ici, l’étude de la concurrence doit partir de Google : je me mets à la place d’un client, et je tappe dans Google les recherches que je ferais si je cherchais les produits que je souhaite vendre.

Dans une telle étude, il faut également se poser la question de la cible (quels sont les clients qui doivent acheter les produits), et du service que l’on compte apporter.

C’est également le bon moment pour se poser la question de ce qu’on va faire et ce qu’on va faire faire. Va-t-on externaliser la logistique ? Qui va répondre aux clients quand ils appellent ? Qui va développer la boutique ? …

Puisqu’on parle budget, soit on prend son temps pour faire ça en interne, soit on fait appel à une boite spécialisée.

Si on souhaite se faire accompagner pour cette phase, on peut avancer de plusieurs façons : on peut « tenir le crayon » et demander à la boite qui vous accompagne de vous « coatcher ». C’est le mode le plus économique… Mais égaleemnt le plus chronophage.

L’autre façon de faire est de faire faire l’étude. Cela coute plus cher, mais vous prendra moins de temps.

Dans le premier scénario, le coût du « coatching » varie entre 2 000 et 5 000 € (encore d’autres variables : international ou pas, multi secteur ou pas, …).

Dans le deuxième scénario, l’étude marketing / stratégique coute entre 10 000 € et 15 000 €. Ce type d’étude s’adresse plutôt à des entreprises existantes, souhaitant ajouter le e-commerce à leurs réseaux de distribution.

Pour Rue coquette, j’ai bien sûr réalisé moi même cette étude, puisque c’est mon métier.

Stock

Tout les sites e-commerce n’ont pas de stock.

Par exemple, si vous souhaitez proposer une place de marché, vous n’avez pas à acheter les produits.

Autre exemple, vous faite du « drop shipping » : vous ne stockez pas les produits, vous les achetez quand les clients passent commande.

Mais pour les autres, il faut prévoir un stock. Bien souvent, ce stock peut représenter une part significative de l’investissement initial !

Shooting des produits

Pour bien vendre, il faut de beaux visuels. Et de belles photos, ça coûte cher !

C’est donc un poste à ne pas oublier.

Le prix des photos est très très variable (encore !) : allez vous le faire en interne ou le faire faire ?

Si on doit faire les photos en interne, il va faloir s’équiper.

Si on fait faire les photos, il faut trouver un photographe, et une boite pour retraiter les photos.

Pour Rue Coquette, je voulais « m’essayer » au truc. J’ai donc investi dans un appareil photo « moyen de gamme », et j’ai fabriqué un petit studio photo.

En l’occurence, le budget investissement pour ce poste a tourné autour de 2000 €… Sans compter le temps passé ;).

Mais, pour rester sur l’exemple de Rue Coquette, j’aurais un résultat bien plus qualitatif en faisant appel à un pro, qui prendrait des photos avec des bijoux portés… Mais dans ce cas, le budget ne serait pas du tout le même…

Quand on lance une boutique, il faut faire des choix. J’ai fait celui là : penser qu’il était possible de démarrer sans avoir à faire des shooting de bijoux portés.

Bon, je parle du shooting, mais à ne pas oublier : il va falloir également créer une fiche produit par produit : réaliser un descriptif, qui donne envie d’acheter le produit, et qui permettra de bien monter en référencement naturel.

Budget marketing initial

Mes amis d’Oxatis le disent très bien : « la mauvaise nouvelle, quand on ouvre sa boutique, c’est qu’il ne se passe rien ».

Pour vendre, il va falloir du trafic.

On peut faire venir les clients de plusieurs façons : publicité sur Google (adwords), référencement naturel, emailing, affiliation, …

Seul le référencement naturel est gratuit. Il va donc falloir investir, payer pour acheter du trafic.

C’est là encore un poste de dépense important, fondamental, à ne pas oublier avant de se lancer !

Pour ce poste, impossible de donner des chiffres, c’est trop variable : votre marque existe-t-elle déjà ou est-ce une création ? Quelle est l’objectif de croissance ? ….

Ce qu’on peut dire, c’est qu’au démarrage, c’est plutôt « dur » : le taux de transformation n’est pas très bon, parce que les internautes ne vous connaissent pas… Il faut donc un peu de temps pour créer la confiance.

Ensuite, les choses doivent s’améliorer : la boutique a une base de clients, les internautes commencent à connaitre la boutique, qui a une réputation, …

Autres postes

Il reste d’autres postes de dépenses…
Exemple : Il faut rédiger les éléments juridiques du site (Conditions générales de ventes)….

Mais surtout, si le projet doit démarrer avec une équipe, il faut prévoir les charges pour payer ces équipes.

En synthèse

Pour lancer une activité e-commerce, dans un cadre professionnel, il faut un budget d’investissement non négligeable. Quand on fait la somme de tous les postes évoqués, on arrive facilement à un budget entre 50 000 et 100 000 €.

Attention, je ne dis pas qu’on peut rien faire avec moins… Il y a toujours moyen de faire à moyens très très légers, mais, moins on investi, plus ça prend du temps, et plus il faut donner de son temps.

Araok réalise très régulièrement des business plans e-commerce.

D’après notre expérience, un projet e-commerce demande quelques années avant d’être rentable. Pas 10, mais pas 1 non plus ;).

Mais bon, rien de révolutionnaire finalement : quand on lance un commerce physique, il faut bien investir avant que ça marche vraiment, et il faut bien prévoir un minimum de 18 mois de trésorerie pour « tenir » avant que la boutique ne tourne bien.

Sur Internet, c’est pas si différent en fait à ce niveau ;).

L’avenir d’Araok – Pourquoi Araok ne sera sans doute jamais une boite avec 30 personnes.

Il y a bientôt 3 ans, lors d’une interview, j’avais parlé de la croissance de mon entreprise Araok, et de ma vision d’alors sur ce qu’elle pourrait être dans 3 ans, dans 5 ans.

En 2008, je pensais que :

  • Le marché avait réellement besoin de conseils en e-commerce
  • Le besoin est suffisamment fort, avec suffisamment de demandes, pour faire vivre en France une boite de 20, 30 personnes
  • Ma vision d’alors était de monter une équipe de consultants, avec l’idée de recruter des « p’tits jeunes qui n’en veulent », avec des expériences variées : technique, e-marqueting, …
  • L’idée était de faire travailler, sur chaque mission, au moins un tandem avec des profils différents

J’ai revu ma position 😉

Le modèle de croissance d’Araok est bien plus modeste.

Il s’apparente au modèle que j’ai vu fonctionner chez les avocats, ou les architectes.

C’est un modèle assez simple : un consultant senior (heu, moi 😉 ) bien entouré par un réseau d’experts, pointus sur différents métiers, et accompagné en interne par quelques consultants plus junior.

Ce modèle marche très bien, mais n’est pas « scalable ». Il permet de monter à 4, 5 personnes, plus quelques stagiaires, pas plus.

Alors, pourquoi ce changement de cap ?

Pour une raison simple : la qualité du travail.

Je ne sais pas, aujourd’hui, tout déléguer.

Parce que le savoir faire mis en oeuvre sur les missions n’est pas décrit dans un document de référence, parce qu’il n’y a pas de formation sur ces sujets…

On est sur un savoir faire « expert », basé sur un mix entre l’expérience, la culture acquise auprès des nombreuses missions réalisées, …

Je ne veux pas, je ne « peux pas » prendre le risque de dégrader la qualité.

Quand je discute et écoute ce qui se fait sur le marché, je vois beaucoup de dogmatisme… ce qui est complètement en opposition avec ma vision de ce métier : on ne sait pas toujours expliquer le pourquoi du comment, mais on doit chercher l’objectivité. L’autre problème pour Araok est la relation avec les autres acteurs du domaine. Mon job est d’en connaitre le plus possible, et de recommander ceux qui seront le plus adaptés, dans le contexte du client. Je ne veux donc pas pousser tel ou tel acteur, pour des raisons commerciales ou financières… ce qui est, j’en ai la conviction, un vrai frein commercial.

Alors, comme le besoin existe bel et bien, je sais que, si Araok ne prends pas « fortement » ce marché, la place va être prise par d’autres boites, qui, disons le clairement, n’auront très certainement pas trouvé de réponse au problème que je pose, mais auront une approche, disons, moins qualitative. J’en connais déjà une, qui vient tout droit d’un autre pays européen ;). Je connais l’équipe, et on est très loin de ce qui est ma vision d’une « bonne équipe » pour traiter nos sujets favoris.

Et bien tant pis, je préfère rester « petit », et bien dormir le soir, parce que je sais que la qualité n’aura pas été brocardé ;).

Et puis, surprise, Araok évolue, et prépare le lancement d’une nouvelle activité.

Une activité bien sûr complètement en lien avec le métier de conseil en e-commerce…

Mais, chut, je vous en dirais plus un peu plus tard 😉

Charte pour ce blog

Ce blog existe depuis près de 4 ans maintenant.

J’avais, depuis la création, une idée assez précise de ce que je voulais dire, et des règles du jeux.

Il faut dire que j’avais pris le temps d’en discuter avec des références du domaine : Fred et Eric en particulier.

Voici donc les « règles du jeux » de ce blog :

Ce blog est un espace de communication, d’échanges.

Il y a un objectif « marketing », puisque ce blog est un support pour Araok, société de conseil en e-commerce.

C’est un moyen de générer du buzz, positif, sur le métier de consultant en e-commerce.

Je suis toujours très heureux de discuter, polémiquer, sur tout un tas de sujets. J’accueille donc avec plaisir les commentaires, même, surtout si c’est pour ne pas être d’accord !

Les commentaires permettent de réellement s’enrichir !

Mais ces échanges ont des limites.

Je ne souhaite pas que les échanges « déforment » les objectifs initiaux de ce site.

Concrètement, je modère certains commentaires :

Je modère les commentaires purement publicitaires, qui n’apportent aucune valeur autre que « visitez mon site’. J’assimile ces commentaires à du spam.

Je peux également modérer les commentaires trop mal écrits. Je sais, je ne donne pas toujours le bon exemple, avec mon orthographe « perfectible »… Mais de là à écrire en mode SMS, il y a un gap.

Enfin, je modère les commentaires injurieux, grossiers, qui me visent où qui visent une autre personne ou une boite, que je présente dans un article : je trouve que ce n’est pas le lieu pour faire ça.

Maintenant, si je suis « à l’aise » avec cette modération, je dois dire que je dois très rarement l’appliquer : j’ai peut être supprimé 10 commentaires depuis la création de ce blog, sur 5000 commentaires. C’est donc complètement marginal.

Enfin, autre règle, que je m’applique : j’essaye de limiter au maximum les communications « négatives ». Je ne fais donc pas de rubrique « my e-commerce sucks » ;). Pourtant, des fois, on a bien envie !

Ma règle est donc de plutôt parler positivement ;).

Voilà, vous savez tout !

Vous plaisantez Mr Tanner ?

Je cherche toujours des métaphores, pour expliquer mon métier : conseil en e-commerce.

Je prenais mon analogie préférée : le batiment.

Si vous n’êtes pas du métier, et que vous souhaitez faire construire une maison, vous allez avoir des surprise.

Ce bouquin m’est alors revenu à l’esprit : Vous n’y pensez pas Mr Tanner ? De Jean-Paul Dubois.

Ce livre est un régal.

C’est l’histoire, plutôt auto-biographique je crois, d’un gars qui hérite d’une énorme veille maison.

Il se dit qu’il va la retaper, mais, plutôt que de faire appel à un maître d’oeuvre, il veut diriger lui même les opérations.

Et ça devient très vite n’importe quoi :

  • Un couple improbable (genre Laurel et Hardy) va par exemple se charger de refaire le toit, mais laissera la maison complètement découverte un soir de grand orage ;
  • Un autre gars, électricien, va faire une installation très particulière, assez poétique, ou l’on ne sait jamais exactement ce qui se passe quand on actionne un interrupteur.

Voilà, c’est la parfaite illustration du besoin de conseil dans le e-commerce.

La plupart des e-marchands que je rencontre me parle de cette difficulté : comment identifier les bons prestataires ?

Comment savoir si le travail est vraiment bien fait ?

C’est un métier, tout simplement.

Un beau compliment !

J’ai rencontré une belle équipe d’entrepreneurs ce matin.

J’étais recommandé par un client.

La recommandation mettait en avant le fait que, dans mon activité de conseil, j’avais contribué à baisser le budget du projet sur lequel j’intervenais.

Ce feed back m’a fait très plaisir.

C’est effectivement une de mes obsessions : aider, apporter le maximum de valeur, en fonction de chaque projet.

Et cela peut me conduire à recommander de baisser une enveloppe, ou de gérer un projet plus dans le temps (et donc de lisser les investissements).