Archives par mot-clé : Google

La guerre des réseaux sociaux : Google contre Facebook

Facebook est une menace pour Google.

Facebook développe son propre système de publicité, concurrent direct de Adwords donc.

Autre menace : facebook permet de trouver de l’information, parfois plus ciblée que ce que permet Google.

Google a répondu de deux façons à cette menace :

La première réponse a été de créer un outils, permettant d’interconnecter les réseaux sociaux : OpenSocial.

La deuxième réponse est Friend Connect.

Friend Connect permet en fait de transformer n’importe quel site (un blog, un site marchand, …) en un réseau social, en ajoutant les fonctions qui vont bien : communauté des lecteurs, avis, photos, …

Google avait prévu qu’on puisse, quand on rejoint une communauté, faire le lien avec son compte Facebook (parmi d’autres plate formes de réseaux sociaux).

Et bien Facebook a désactivé cette fonction, comme en témoigne cette copie d’écran :

Copie d'écran de Friend Connect, avec l'option Facebook désactivée

Je vous disais bien qu’il s’agit d’une guerre !

Internet, espace commercial ?

J’étais en voiture ce matin, ça m’a permit d’écouter l’émission Service Public sur France Inter, dont le sujet était : « Les 10 plaies d’Internet », avec deux invités, Christophe Parcot, DG France de Yahoo et Dominique Maniez, qui vient d’écrire un livre sur les risques liées à Internet.

Beaucoup de choses intéressantes dans ce débat, même si le niveau était assez bas.

Par exemple, sur les Cookies, il a été dit pas mal de bêtises. Les cookies, c’est une technique, qui permet de garder la trace de votre venue sur un site, et de sauvegarder certaines options.

Comme toute technique, elle peut être utilisée pour vous apporter un réel service (éviter de ressaisir des options sur un service, sur lequel on revient), ou pour des d’autres objectifs moins « généreux » (améliorer la connaissance sur les usages des clients, pour améliorer l’offre…).

Autre sujet de discussion : GMail.

Dominique Maniez est très agressif contre Google, parce que celui ci, entre autre, analyse le contenu des emails, pour nous envoyer de la publicité « ciblée ».

Et de décrire l’analogie suivante : « seriez vous prêt à laisser votre facteur ouvrir votre courrier, pour vous glisser de la publicité ciblée, en contrepartie d’un service gratuit ? ».

J’ai trouvé l’analogie décalée : le facteur, c’est un homme, qui me connaît. Le service de Google effectivement analyse le contenu de mes mails, mais c’est un programme. Et dans le contrat, si j’ai bien lu, Google s’interdit tout autre usage de cette connaissance (Google s’engage à respecter mon droit d’auteur, et à ne pas communiquer à des tiers ces données).

Chacun fait comme il veut mais en ce qui me concerne, cela ne me dérange pas.

J’ai trouvé une question, posée par un auditeur, intéressante : la question sur le mélange, sur Internet, entre les usages non commerciaux et commerciaux.

Le gars se demandait si cet état de fait était inéluctable, ou si on pouvait imaginer une séparation, entre un monde fait d’échanges de services, sans publicité, sans services commerciaux, et monde rempli « capitaliste ».

Je pense qu’effectivement, le business « change tout » et qu’Internet est un espace investi par les entreprises. Le gars de Yahoo a beau dire qu’il y a séparation entre les réponses commerciales et les « autres réponses », je ne trouve pas que dans les fait, cette séparation soit très nette. D’ailleurs, c’est bien le propos de l’ensemble des boites qui travaillent le référencement naturel que de « biaiser » les réponses des moteurs de recherche, dans l’intérêt de leurs clients : des entreprises commerciales.

Mais je ne pense pas qu’une séparation soit possible, ni même souhaitable en fait. Internet n’est qu’une extension virtuelle de ce qui se passe dans le réel. On retrouve à ce niveau les mêmes mécanismes, les mêmes règles fondamentales.

Internet est donc un espace ou se côtoie le capitalisme et un monde d’utopie, de partage… Tout cela est étroitement mêlé.

Je préfère ce modèle parce qu’il me semble que tous les autres modèles reviendraient en fait à un système avec moins de liberté, moins de créativité.

L’après Google

Nous vivons sous l’aire Google.

C’est une domination absolue !

Google est LE moteur de recherche mondial pour Internet.

Et comme sur Internet, on trouve tout… à condition de savoir à quelle adresse, la fonction de recherche est devenue complètement centrale, au cœur de nos comportements d’Internautes.

Ainsi, pour un marchand, Google représente en général largement plus de la moitié du chiffre d’affaires.

Google a ensuite mis en place sa plate forme de publicité : Adwords.

Adwords est LA plate forme de publicité sur Internet. L’entreprise qui souhaite faire de la publicité achète des mots clés, et associe des annonces à ces mots clés, les annonces contenant un lien vers le site de l’entreprise.

Google se charge de pousser ces annonces, dans les « bonnes pages » : sur les pages d’affichage des résultats de la recherche, ou sur des pages intégrant le programme de publicité Google (Adsense).

Ces trois briques sont complètement imbriquées. Le moteur de recherche est la racine de tout. Adwords et Adsense utilisent les connaissances du moteur de recherche pour proposer des publicités extrêmement contextualisées.

Mais vous savez sans doute tout ça. J’en reparle juste pour « reposer le décor ».

Cette domination absolue ne peut pas durer éternellement.

D’abord, elle est trop dangereuse. Sur Internet comme dans n’importe quelle industrie, il n’est pas sain qu’un seul acteur ait une domination aussi forte. On s’en rend compte par exemple lors des censures liées à la Chine et au Tibet.

Et puis, le contexte évolue. C’est la vie des entreprises.

Alors, quels sont les évolutions, les changements qui peuvent déstabiliser Google, et permettre l’émergence de solutions alternatives ?

On peut tout d’abord imaginer que les lois anti-trust interviennent, comme elles sont par exemple intervenues, dans les années 80, pour démanteler AT&T.

Mais comment découper Google ?

L’activité de recherche, sans la fonction publicité, ne rapporte rien…

On pourrait imaginer imposer ce découpage (moteur de recherche / moteur de publicité) avec des API publiques et des contrats entre les entités. L’avantage de cette découpe est qu’elle permettrait, théoriquement, l’émergence d’autres moteurs de publicités, utilisant les bases d’index du moteur de recherche de Google.

L’autre évènement, qui pourrait modifier la donne, vient de l’évolution constante du Web.

Le modèle « page HTML avec des liens » sur lequel est entièrement bâti Google commence à vieillir.

Le Web devient interactif, richmedia.

Aujourd’hui, la solution passe par du déclaratif. On met des applications richmedia en ligne, et en parallèle, si on veut avoir un minimum de référencement sur Google, on met en ligne des données adaptées à Google.

C’est nécessairement une solution de transition, un plâtre provisoire.

Des solutions mieux adaptées aux contenus richmedia et aux applications en lignes vont nécessairement émerger.

Google pourra-t-il s’adapter à ces nouveaux modèles, en rupture avec son « Page Rank » ? Difficile pour Google, quand tout le business model est basé dessus…

D’autres acteurs pourront- ils créer des solutions crédibles ? Quels sont les investissements nécessaires pour atteindre la masse critique minimum ? L’intelligence de Google, à ses débuts, est d’avoir pris en compte, dès le début, l’ensemble de la problématique : pas simplement l’algorithme de recherche, mais également le problème lié au volume.