Cet article est écrit par Augustin GUELDRY, fondateur de COLICOACH et du blog Livrezfacile.
Le couperet de la Comission Européenne vient de tomber ce matin avec la confirmation de demande de remboursement par Sernam à l’Etat français de + de 600 millions d’Euros d’aides reçues au fil des années et jugées illégales par Bruxelles.
On sait depuis déjà plusieurs mois que le messager français connaissait des difficultés financières importantes. Les causes sont à présent bien connues et ne peuvent rassurer sur les conditions du marché de la livraison aux particuliers pour les e-marchands. En effet, la messagerie n’est pas le premier canal auquel on pense pour les livraisons e-commerce mais il est très important pour de nombreux secteurs de la vente à distance (bricolage, jardinerie, mobilier, décoration, pièces détachées etc…) Il ne faut donc pas se réjouir de cette situation qui est l’illustration d’un dysfonctionnement profond de la profession.
A quoi faut il s’attendre maintenant :
– Actuellement en redressement judiciaire Sernam se trouve donc à présent dans une situation bien délicate puisque on ne voit pas qui pourrait être intéressé par sa reprise avec une telle ardoise à régler à l’Etat. On ne voit pas réellement l’intérêt pour GEODIS ou un autre acteur de reprendre l’entreprise dans ces conditions. On peut donc craindre que cela passe par une liquidation à moins que la séquence politique actuelle s’infiltre dans ce dossier historiquement très politique (SERNAM a appartenu très longtemps à la SNCF).
– Sur le plan e-commerce, la raréfaction de l’offre de solutions de messagerie incite à la prudence car cela va probablement avoir un impact sur les prix de transport. Les e-marchands ont donc intérêt à prendre des dispositions pour limiter les riques à défaut de pouvoir réellement influencer le cours des bouleversements en marche dans le transport.
Augustin GUELDRY Fondateur de COLICOACH