Sortir du navigateur avec Apollo ?

Fusée ApolloFred vous en a parlé ici : Adobe prépare une nouvelle technologie, appelée Apollo.

Cette technologie permet de développer des services, qui ressemblent aux services Flash que l’on trouve déjà sur le Web, mais avec une différence majeure : le service apparait comme une application. Une fois l’application installée sur l’ordinateur, on la lance comme on lance n’importe quelle application, et elle s’exécute avec sa propre interface, hors du navigateur donc.

Sortir du navigateur, c’est un enjeu majeur pour pleins d’acteurs, comme Adobe, mais également pour les fournisseurs de services.

Les freins du navigateur Internet

Pour Adobe, comme pour d’autres acteurs, le navigateur (IE, Firefox…) impose des limites qui ne sont plus adaptés au contexte actuel :

  • Mode connecté uniquement : Les navigateurs sont fait pour accéder à des documents sur Internet. Ils ne permettent pas une expérience utilisateur agréable, entre un mode déconnecté et un mode connecté, ce qui est pourtant un cas d’usage très fréquent ;
  • Construit pour naviguer dans des documents : le Web, c’est à la base des documents texte avec des images. Toute l’ergonomie du navigateur reste très fortement marquée par cet historique.
  • Contrôle très strict sur l’accès aux ressources locales : le navigateur contrôle de manière très rigoureuse l’accès aux ressources locales (disque dur, micro, webcam, …).

Par exemple, quand un service Flash doit accéder au micro et à la webcam de l’utilisateur, la fenêtre suivante s’ouvre pour demander l’autorisation à l’utilisateur :

Exemple d’alerte « sécurité » lors de l’utilisation du service Odeo.

Ce genre d’alerte est très pénalisant pour les utilisateurs, et donc pour les fournisseurs de services. C’est d’autant plus vrai que les choix de l’utilisateur ne peuvent pas être mémorisés : les alertes seront affichées pour chaque utilisation du service.

Aujourd’hui, on est bien loin des documents Web des débuts (voir la première page web de l’histoire trouvée chez presse-citron). les services en ligne sont bien souvent de véritables applications, de plus en plus riches, et de plus en plus multimédia.

Aujourd’hui on jongle avec les navigateur pour faire tourner des applications riches, en utilisant par exemple l’Ajax et le Javascript, ou le Flash.

Mais cette situation n’est pas raisonnable et va très certainement évoluer rapidement.

La solution d’Adobe : Apollo

Apollo est un logiciel qui, une fois installé sur le PC, permet d’exécuter des applications rich-media (flash en particulier).

Pour l’utilisateur, le scénario d’usage est le suivant :

  • Installer le logiciel Apollo : on peut faire confiance à Adobe pour proposer une installation rapide, stable et simple.
  • Télécharger et installer un service Apollo. Les grands acteurs (eBay, Amazon, …) s’y préparent déjà.
  • Après, il suffit de lancer le service Apollo, qui apparait comme une application locale.

Pour Adobe et pour les fournisseurs de services, ça permet de régler pleins de problèmes et de proposer des services plus riches et plus conviviaux :

  • Contrôle total sur l’interface et l’ergonomie : ces services pourront donc avoir un niveau de finition impossible à atteindre aujourd’hui
  • Accès aux ressources locales : cela permettra de faire tourner les services en mode connectés ou déconnectés, d’utiliser les périphériques de l’ordinateur (micro, webcam)…

Pour les fournisseurs de services (et donc les marchands), c’est la possibilité d’avoir son « magasin » directement sur le bureau du client, toujours visible et toujours à un clic.

Mais l’utilisateur restera maître du jeu : il faudra trouver les arguments pour le convaincre de télécharger une telle application, et il faudra que cette application lui apporte réellement de la valeur si l’on souhaite rester « visible » dans la durée.

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