Cet article est écrit par Christophe Davy, dirigeant de Brand Online Commerce, qui est « l’invité permanent » de François sur ce blog.
En septembre 2010, j’avais eu l’occasion de me moquer gentillement du faible niveau de français d’une newsletter Lacoste : beaucoup de fautes d’orthographe et de grammaire en un seul email ! Et même si le niveau de français s’est nettement amélioré dans les newsletters suivantes, Google Traduction a encore sévit, comme par exemple ce 18 janvier 2011 où la marque nous fait le coup de l’erreur de contrôle dans La vérité si je mens 2 en s’attaquant, dans l’objet du mail, à la taille de ses produits plutôt qu’à leur prix :
Plus intéressant, Lacoste a inventé depuis quelques mois un concept commercial révolutionnaire : l’offre exclusive temporaire illimitée !
Ca commence dans la newsletter du 10 octobre 2010, en bas de l’email :
Les frais de livraison offerts sur une période de 3 semaines, en plein mois d’octobre, voilà une mécanique promotionnelle classique pour favoriser des achats d’impulsion avant la période des fêtes de fin d’année. L’email datant du 10 octobre, le consommateur que je suis comprend qu’il a jusqu’à la fin du mois pour bénéficier de l’offre.
Jusque là, du pur e-commerce récité dans le texte, si ce n’est que j’aurais plutôt communiqué sur la date de fin de l’offre (en l’occurrence le 31 octobre) plutôt que sur une durée (3 semaines après réception de cet email).
Là où cela devient beaucoup moins « exclusif », c’est quand on s’aperçoit que les 3 semaines sont glissantes et que l’offre n’a en fait jamais de fin !
En effet, le17 octobre, on nous ressert le même bloc en fin d’email ! Et là, les 3 semaines nous mènent jusqu’au 7 novembre…
Et le 16 novembre, après deux newsletters muettes sur le sujet, l’offre est de retour, parée d’une nouvelle couleur (ça doit être ça le côté exclusif…) :
Et ça continue d’emails en emails (avec juste au moment de Noël une offre différente, portant sur les frais de port express), avec toujours plus de nouvelles couleurs :
Et un dernier présent dans l’email reçu ce 1er février 2011 :
Au final, une collection de blocs promotionnels presque aussi large qu’une collection de polos de la marque !
Et le même code promotionnel depuis maintenant 4 mois (NEWSLETTER) : cela tue définitivement le côté exclusif de l’offre, vous ne trouvez pas ?
D’un point de vue commercial, on peut se demander si, quitte à offrir les frais de livraison de manière récurrente à à peu près tout le monde, la marque ne ferait pas mieux d’en faire un véritable argument commercial « à la Zappos » en affichant partout sur son site cet avantage permanent, plutôt que de le reconduire bêtement pour « 3 semaines » de mail en mail…
Terrain dangereux que de s’attaquer au langage quand on écrit « gentillement ».
@Quint
Merci, je désespérais qu’un lecteur remarquât cette faute.
C’est comme les « voire même » ou le subjonctif après « après que », je ne peux m’empêcher de les tester de temps à autre…
Sinon, gentillement se trouve dans le Littré, mais c’est une orthographe abandonnée depuis pas mal de temps…
🙂