La dépendance aux services tiers… et à Google

Toujours lors de l’IE Club, lors des conférences, un gars a dit qu’il ne baserait pas le développement de sa société sur une solution tierce, comme S3 d’Amazon (désolé, je ne sais plus qui c’était).

Je lui ai demandé s’il utilisait Google ou GMail dans le cadre de son travail.

Après avoir évidement dit qu’il utilisait ces services, il a dit qu’en fait, la question n’est pas de s’appuyer sur d’autres boites (on le fait forcément tous), mais de bien valider la perreinité de ces solutions tierses.

Effectivement, c’est une question fondamentale, de baser son développement sur des fondamentaux bien solides.

Mais le problème, c’est qu’on n’a pas forcément le choix.

On l’oublie facilement parce qu’on a le nez dessus, mais la situation mondiale d’Internet en général et du e-commerce en particulier est incroyable : plus de 50% des clients d’un site marchand viennent via Google (ok, pas pour les ventes privées…).

Donc, pour un marchand, plus de 50% de ses revenus viennent d’une unique société.

Mais ce canal est il « prévisible » ? Oui, en grande partie, mais rien n’est garanti dans la durée.

Régulièrement, Google change les règles du jeu, pour que ses sources de revenus ne soient pas mises en danger.

C’est incroyable, je trouve, cette masse de sociétés de type SEO (Search Engine Optimisation) qui vivent en vendant une expertise, plus ou moins poussée, sur la façon dont Google indexe les pages (on dirait parfois qu’il y a un peu de magie !)

Combien de temps cette situation de monopole va-t-elle durer ?

Et quels seront les évènements qui amèneront à changer ces équilibres mondiaux ?

8 commentaires

  1. Pas tout à fait d’accord avec toi François : « plus de 50% de ses revenus viennent d’une unique société. »
    Plus exactement + de 50% proviennent du moteur de recherche, et google détient un quasi monopole sera plus correct.
    Car dans ce sens, Google ne devient plus autant indispensable, non ?

  2. C’est vrai que ce monopole googlistique est dangereux pour bcp de petit pure-player qui ne pensent pas a diversifier leur sources de clientele, si +50% des clients d’un site viennent uniquement de google, un simple desindexage sauvage (ça lui arrive de temps en temps) ou un nouvel algo chez google, et hop, on perd +50% de son CA avec clefs sous la porte pour les plus malchanceux. J’ai qq petits sites informatif (pas de vente en ligne, pas de revenus particuliers avec) et j’ai constaté que certain avaient quasiement 80% des visites provenant de google, et ce qui devait arrivé arriva, un beau matin mon site n’etait plus dans google (je n’avai fait aucune modif particulière, ni utilisé d’astuce limite de referencement, c’est juste un p’tit site d’une vingtaine de page html tout ce qu’il y a de normal… et qui existe depuis 8 ans) et je suis passé de 150 visiteurs/jours a 20 visiteurs…. et ça pendant 3 mois, et ensuite c’est revenu (retour du site dans google) sans aucune action particulière de ma part sur le site (je le laisse vivre sa vie…). Il faudrait vraiement que l’equilibre entre les différents moteurs se fasse. Sachant qu’en France, google a une part de marché nettement supérieur a celle qu’il a dans son propre pays (ou yahoo a su sauver les meubles).

  3. Alors ça c’est drôle, je me suis fait la même réflexion ce matin dans les bouchons…

    Mais tu sais, le problème de notre dépendance à Google est surtout dûe à la pression de nos clients. Ce sont bien eux qui utilisent tous Google (nous aussi, of course, ~85% de PDM)

    Personnellement, j’en ai ras le bol de devoir toujours expliquer les actions de Google et son système d’indexation. Mais bon, c’est comme ça, notre savoir faire n’est pas un art développé sur un métier, mais bel et bien l’art de s’adapter à une société, en l’occurrence Google.

    Bigre. Quel paradoxe.

  4. Intéressant. Mais qu’ont en commun ces services tiers, dont Google est l’emblème au point que certains l’assimilent à Internet ?

    La gratuité. Basée soit sur le modèle publicitaire, soit celui de la transformation du service une fois son utilité avérée irremplaçable ou du moins plus couteuse à remplacer que le coût à payer pour le conserver.

    Toute entreprise de e-services sur ce modèle aura pour objectif premier cette addiction, plus que la fidélisation – qui tend à disparaître.

    Alors finalement, ne serions-nous pas dépendants à la gratuité ?

  5. Le fait de dépendre de Google est génant en cas de suppression de son site de l’index c’est sûr mais au delà de ça tu pointes le problème de la dépendance aux moteurs de recherche.
    Si demain Google disparait ton commerçant ne perdra pas 50% de sa clientèle, les clients viendront juste d’un autre « chemin » (25% Yahoo, 25% MSNLive, etc.). Par contre si c’est lui qui disparait de Google là c’est plus problématique.

    Il y a donc deux problèmes :
    1. Les moteurs de recherche couvrent 98.9% des portes d’entrées sur le web
    2. Google en france représente 80% de PDM

    Je pense que la solution n’est pas de réduire sa dépendance à Google mais de réduire sa dépendance aux moteurs de recherche.
    Etre présent sur les sites de comparaison de prix, être actif sur les sites d’avis utilisateurs, avoir une vraie politique d’eMarketing, faire connaitre son URL directe, etc.

  6. @Yann> Ce que je voulais dire, c’est que plus de 50% des revenus d’un marchand proviennent d’un programme d’une société privée. Si la société modifie son programme, cela peut tout changer au niveau des revenus du marchand.

    C’est d’ailleur ni plus ni moins ce que dit très bien Nico.

    @D.VDA> Pour Google, on est bien dans la gratuité, mais c’est pas forcément le cas. Le service dont on parlait à l’IE club, c’est S3 d’Amazon, qui est payant… Mais avec aucune garantie que le service reste ouvert dans la durée.

  7. François, sympa comme post.

    C’est Pierre-Antoine Durgeat de TellMeWhere.com / DisMoiOu qui a dit qu’il ne laisserait pas la qualité de sa plateforme dépendre d’autrui sans contrat de service licensing agreement. Et quand piane dit un truc, mieux vaut réfléchir à deux fois avant de faire le contraire… 🙂

    Je trouve que tu as complètement raison sur la Google-dépendance des modèles économiques en ligne: GOOG fait la pluie et le beau temps sur le web, comme Microsoft le faisait au milieu des années 90 sur le poste client (et le fera sur le web dans 5 ans 😉 ). D’ailleurs, on sent un énorme appel du pied du marché sur les autres: Yahoo! pour améliorer sa plateforme Overture qui fonctionne mal; Microsoft pour enfin sortir son AdCenter; je n’aborde pas le thème Facebook un peu compliqué; etc.

    Super opportunité d’ailleurs pour de belles startups de se positionner en alternative crédible. Je pense notamment à Criteo qui édite Criteo Ads, un bol d’air pour le marché de la pub en ligne.

  8. francois> Oui S3 est le Windows 95 qu’il a fallu mettre à jour. Aujourd’hui j’hésite à installer un émulateur pour faire tourner un XP sous Vista, qui ne gère plus mon scanner et mon soft de Compta…

    Comme le dit Jérémy la transposition poste client/Web présente les mêmes risques de désagréments. La recherche de standards rappelle la non compatibilité des machines du début des années 80 avant le PC compatible. Gratuit ou payant, pour l’instant c’est la guerre de la création d’utilité et de dépendance.

    En effet, qu’est-ce qui empêche un acteur solide de recréer un Youtube, un facebook, un flickr ou un Google(.fr par ex.) ? Le produit de l’effort à faire par le fournisseur pour le vendre et de l’effort à faire par l’utilisateur pour en changer. Moins cet effort sera important, ..

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