Ce billet est le premier d’une série, ou je vais essayer de clarifier les choses, sur la façon de concevoir un « système marchand ».
On commence par le premier composant, le plus évident, mais pas forcément le plus simple : le CMS.
Tous les marchands vendent en ligne aujourd’hui, et la crise du Covid a mis en avant l’importance du canal digital.
Les marchands veulent se simplifier la vie. Ils aimeraient autant bâtir leur solution ecommerce avec le moins de composants possibles… Mais la réalité est qu’aujourd’hui, une plateforme complète n’existe pas. Les choses évoluent beaucoup trop vite, la couverture fonctionnelle est beaucoup trop large, les métiers trop différents… En fait, quelque soient les raisons, la réalité est là : pour avoir une solution ecommerce de qualité, il va falloir « faire du Légo ».
Alors, quels sont les composants clés pour un site marchand ?
Déjà, il faut bien voir que le marchand n’a pas attendu le digital pour développer son système informatique. Il y a donc très probablement un ERP, peut être un (ou plusieurs 😉 ) CRM, peut être un PIM, sans doute un logiciel de gestion logistique, des logiciels de caisses, des solutions pour gérer le SAV, … Bref, le système informatique du marchand est déjà un patchwork composé de dizaines de composants.
Le système ecommerce va donc devoir co-exister et surtout coopérer avec cet existant.
Mais revenons à nos moutons : quels sont les composants clés pour un site marchand :
Le premier composant qui vient à l’esprit est un CMS. C’est l’outil qui va servir de base au site marchand.
La plupart du temps, on part d’un CMS ecommerce, comme Salesforce Commerce Cloud, Proximis, SAP Hybris, Shopify…
(Pour les plus petits marchands, il existe également plein de solutions, comme Wizishop, Prestashop, et bien d’autres)
Un tel outil va proposer les fonctions de bases pour un site :
- Gestion du catalogue des produits : gestion de l’arborescence des produits, gestion des pages produits, moteur de recherche ;
- Gestion du compte client ;
- Animation du contenu des pages (accueil, …) ;
- Gestion du panier et du processus achat ;
- Interface avec une solution de paiement (ou un PSP pour les intimes) ;
- Gestion du suivi des commandes.
Le CMS doit pouvoir gérer les différents terminaux d’accès : mobile, tablette ou ordinateur.
Pour peu que l’enseigne vende à l’international, il va falloir gérer le multi langue et le multi site (un site par pays). Rien que ce point mériterait un billet (ou un livre !) à lui tout seul.
Alors, vous allez me dire, il fait tout ce CMS, pourquoi avoir besoin d’autre chose ?
Bonne remarque 😉
En fait, pour quelqu’un créant une nouvelle marque, et souhaitant lancer le site marchand directement, il n’en faut pas plus (Qu’en pense Martin par exemple, de Slean ? 😉 )
Mais pour les marchands déjà établis, ou les marques de renom, il va faire bien plus :
Il va falloir en particulier s’interfacer ce CMS avec les composants existants :
- Interfacer la base de données Produits avec le site marchand ;
- Interfacer le système de gestion des commandes du CMS avec le système existant du marchand ;
- Interfacer la gestion des stocks, pour avoir les bonnes informations de stock, disponibles dans le site marchand ;
En général, la gestion des prix et des promotions est un sujet compliqué : le marchand a déjà ses outils, plus ou moins adaptés au digital. Là encore, il va falloir faire communiquer les solutions.
Le CMS doit faire tout cela en étant capable de gérer les pics de trafic. Il n’y a pas si longtemps, on comptait les sites hors service au début des soldes… Pendant la crise du Covid, on a encore vu quelques sites HS….
Le CMS doit être résilient : s’il y a un bug, les choses doivent être gérées de manière « souple » : on n’affiche pas le code de l’erreur interne au client par exemple….
Le CMS doit être robuste face aux attaques « pirates » : il ne doit pas être possible d’accéder, depuis le Web, aux infos confidentielles des clients.
Le CMS soit être « SEO friendly » : il doit être bien fait pour que Google référence bien les pages. Là encore, ce sujet mériterait un livre entier.
Il doit être relativement facile de faire des évolutions : changer les formats des pages, changer des textes, changer des menus…
Cela n’a l’air de rien, mais faire tout ce que doit faire un CMS, en gérant des centaines, voir des milliers d’appels à la seconde est un vrai challenge. C’est bien pour cette raison que les solutions SAAS on « gagné » le marché.
Alors, faut il forcément un CMS pour faire un site marchand ?
Bien sûr que non (ça serait trop simple).
Il existe plusieurs alternatives :
Il est possible de construire soi-même ce CMS. On a donc bien un CMS, mais ce n’est pas une solution du marché, on se le fait soi-même. Cette solution est aujourd’hui relativement rare, car cela demande une très bonne maîtrise technique Web. Il est toujours assez facile de faire une première version qui fonctionne « à peu près ». Faire une solution qui fonctionne dans la durée, avec tous les critères évoqués ci dessus (plus tous ceux que j’ai oubliés), cela représente un vrai gros travail. Si aujourd’hui pratiquement personne ne se risquerait à repartir de zéro, on peut par contre partir de frameworks, contenant les briques de base, pour monter son site.
Enfin, la solution à la mode est de faire un site marchand Headless, mais ça, je vous en reparlerai !
Aujourd’hui, plus de 95% des sites marchands sont construits sur des CMS du marché.