Partage du capital : 50 / 50 ?

Quand on crée une entreprise, un élément « structurant » comme on dit, c’est la répartition du capital initial, entre les fondateurs.

Il y a une configuration bien particulière : le cas ou deux fondateurs créent une boite, en estimant qu’ils sont à égalité, et qu’ils décident de partager de manière équitable le capital : 50 / 50.

Il parait que ça peut marcher. On me parlera du groupe Accor, avec le célèbre tandem (Paul Dubrule et Gérard Pélisson). La légende dit qu’ils ont tout partagé. Je ne connais pas la réalité qui se cache derrière…

Le modèle peut faire rêver :

On partage tout, on décide à deux, …

Je dois vous le dire tout net : je pense que c’est une douce utopie, et à mon sens, c’est le plus mauvais modèle qui soit.

Évidement, quand tout va bien, ça roule.

La question intéressante, c’est ce qui se passe en cas de crise, quand il faut prendre des décisions délicates.

Je pense qu’une entreprise, comme un navire ou un avion ne doit être piloté que par un seul capitaine.

Si ce capitaine est un bon dirigeant, il saura écouter les avis de chacun.

Mais le modèle ou les deux dirigeants doivent se mettre d’accord est une bien mauvaise idée, parce qu’elle pousse au consensus en cas de crise. Et qui a dit que le consensus était la meilleure des solutions ? Si cétait le cas, nos grands groupes seraient très bien gouvernés ;).

Maintenant, il faut dissocier la valeur qu’on a au capital et le pouvoir. Si vous êtes dans la situation ou vous estimé avoir équitablement monté la boite à deux, vous pouvez monter un deal ou vous aurez, en cas de revente, un montant égal, mais ou pendant le chemin de la construction, l’un des deux aura plus de parts. On peut faire ça avec par exemple un plan de stock options pour celui qui a moins de parts. Il peut actionner ses stocks options au moment de la revente et ainsi revenir à l’équilibre.

Encore une fois, ce qui me semble tout à fait fondamental, c’est qu’il n’y ai qu’un seul patron.

11 commentaires

  1. Et mince, si c’est une équipe de foot qui a monté une boite, c’est Domenech qui doit être le patron ? Noooonnnnnnn !

  2. Merci pour cet article; je suis tout à fait d’accord avec ce choix. Par expérience le 50/50 est un frein important à la boite et qu’un seul patron doit diriger la société.

  3. Ouh là ! Grand sujet que tu évoques là François !
    Très intéressant, toutes les théories sont bonnes. Difficile de rentrer dans le corps du sujet en quelques lignes.

    Disons que cela dépend essentiellement des caractères. Peut être que le fait qu’il y ait 1 patron correspond à ton caractère mais cette répartition ne convient pas forcément à tous. Or, chaque entrepreneur a son caractère…

    Promis, je te réponds sur mon blog dans quelques jours. Merci pour ce sujet passionnant !

  4. @David> J’imagine que ça a du te rappeler des discussions 😉
    Au plaisir de te lire, ici ou sur ton blog.

  5. Je pense que l’incontournable c’est de prévoir dès le départ que ça peut bloquer un jour et d’écrire dans les statuts notamment ce qui permettra le déblocage et le bon fonctionnement de l’entreprise. La rédaction des statuts se fait toujours quand tout va bien et il est difficile d’imaginer qu’un jour peut être tout ira mal. Pourtant c’est un effort indispensable à faire.
    Dans la gestion quotidienne, même pour des décisions importantes le fait qu’il y ait plusieurs têtes ne me semble pas réellement problématique en soi. Dès lors que les zones de décisions et d’interventions sont bien réparties.
    J’ai pour ma part eu l’expérience d’une société montée à 2 à 50/50 et comme on ne voulait pas que ça coince on a invité un 3e associé qui donnait la répartition suivante : 49 – 49 – 2. En ce disant que cette personne serait susceptible d’arbitrer un éventuel blocage.
    Dès lors, toutes les décisions ont été prises a 98 contre 2, avec opposition systématique des 2%… Comme quoi…
    je le redis les statuts ou pacte d’actionnaires conditionnent tout et il est important d’envisager tous les cas de figure même si l’on pense qu’ils ne se produiront jamais.

  6. @Olivier> Merci pour ce retour d’expérience, très intéressant.
    On m’avait déjà parlé d’un tel modèle 49 + 49 + 2.
    C’est très bien que ça ait fonctionné pour toi, mais c’est pas non plus un modèle que je recommande, parce qu’on se retrouve avec le risque qu’en cas de pb, ce soit de fait le 3ème qui arbitre, ce qui peut ne pas être légitime (qui connait vraiment bien le business ?).

  7. @François
    >on se retrouve avec le risque qu’en cas de pb, ce soit de fait le 3ème qui arbitre, ce qui peut ne pas être légitime

    Oui bien sûr. mais je crois que le plus important au delà de la légitimité, c’est de ne pas rester en position bloquée, ce qui est pire que tout. Et puis avec un seul décisionnaire on n’est pas non plus à l’abri de la mauvaise décision.
    Là au moins il y a majorité.
    Mais tu as raison, avec le recul, je ne pense pas que ce type de montage soit une solution recommandable.

    Par ailleurs, dans ta note tu parlais de stock options pour déséquilibrer volontairement la répartition du capital et donc du pouvoir. les stocks options ne sont pas envisageables pour une petite structure type SARL par exemple. La cession de parts en blanc est une méthode plus couramment employée.

  8. Mais alors comment décider celui qui a les 51%? Selon quelle base?
    Je me trouve dans la situation ou j’ai eu l’idée, je l’ai soumis à mon associé dans les 2 jours et depuis ce moment là nous travaillons de manière tout à fait équivalente sur le sujet. Alors comment faire? J’ai eu l’idée avant? non, ça n’a pas de sens. Nous avons tous les deux les mêmes ambitions et la même soif décisionaire…
    Ca me bloque un peu.
    ps: nous devons créer les statuts dans le courant du mois !

  9. @Raph> La réponse est simple :
    Pour faire une boite qui avance, qui fonctionne, il doit y avoir un leader.

    Lequel des deux sera le mieux pour être ce leader ? Seuls vous pouvez le déterminer.

    Et effectivement, le « j’ai eu l’idée avant » n’est pas le bon critère.

    Les critères, c’est plutôt la capacité à manager, à écouter….

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