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Le bug universel

L’homme a, de pars son intelligence, la capacité à concevoir des édifices complexes, à se projeter vers le futur, en imaginant un grand nombre de scénarios.

On est plutôt fier de cette intelligence qui nous permet de prendre de « bonnes décisions » basées sur une logique implacable.

Seulement voilà, l’homme est buggé.

Plusieurs exemples ont été développés dans le livre : Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens.

Exemple tiré de ce livre :
On prend une décision avec la conviction que cette décision a été prise librement
Si, ensuite, les paramètres ayant conduit à prendre la décision évoluent, on reste sur la décision initiale !

Pour dire les choses plus crûment : on s’entête bêtement, malgré des facteurs objectifs qui nous prouvent notre mauvais choix.

Et ne vous croyez pas mieux que les autres. On est tous comme ça. Les études le prouvent.

Mais pour moi je pense qu’en fait il y a un bug universel, un espèce de « méta bug ».

Voici mon hypothèse :

On a deux moteurs très forts : notre capacité à nous projeter dans le futur donc, et en même temps, l’instinct de survie.

Le bug est là : notre capacité à nous projeter fait qu’on « sait » que notre vie est limitée.
Pire : la limite est très variable, et relativement inconnue. Sans être catastrophiste, objectivement, on le sait, tout un tas d’évènements peuvent survenir, des évènements sur lesquels on n’a, pour la plupart, aucune prise.

Cette fin inéluctable et aléatoire devrait nous pétrifier, à cause de l’instinct de survie.

Et ce n’est, grosso modo, pas le cas. On a bien un peu de vague à l’âme de temps à autre, mais globalement, on avance, sans trop se « prendre le chou ».
Comment fait on ?

Je pense que la réponse est en fait évidente : on est buggé !

On est fondamentalement construit pour être capable de se projeter dans le futur, avec cette capacité à ne pas prendre en compte des catastrophes, qui se profilent à l’horizon.

C’est comme ça, par exemple, qu’André Citroen, un incroyable entrepreneur, visionnaire, n’a pas vu venir la crise, qui pourtant entourait l’Europe.
C’est comme ça que personne ne s’inquiète d’une centrale nucléaire au niveau de la mer, à un endroit où les raz de marée arrivent à intervalles réguliers.
C’est comme ça qu’on laisse la finance monter un édifice complètement virtuel, qui va s’effondrer de manière prévisible, sans s’en faire plus que ça.

J’arrête là les exemples, vous voyez l’idée 😉

Bon, c’est promis, demain, je parle de e-commerce.