Hubert Zimmermann : Merci l’ami

Quand j’ai voulu créer ma première boite, j’étais à France Télécom.

C’était en 1999, j’avais une bonne idée (la publication web multi canal), une bonne équipe, mais je manquais d’expérience.

J’avais envie depuis bien longtemps de créer mon entreprise, mais ma passion pour la technique, la programmation, m’ont quelque temps éloigné de cette envie profonde.

Donc, je me trouvais en 1999, avec le projet, l’équipe, mais peu d’expérience en management, et avec une culture « startup » proche de zero.

J’ai croisé Hubert lors d’une réunion à France Télécom. Les porteurs de projets présentaient leur bébé aux membres du conseil scientifique de France Télécom. Hubert en était.

zimmermann

Le début de l’échange était un peu académique, j’ai présenté le projet. Puis Hubert m’a demandé comment ça se passait, et j’ai répondu… la vérité : que je trouvais les choses un peu compliqué, et que j’avais du mal à y voir clair (quelle stratégie, comment réussir la sortie de France Télécom, …)

Hubert m’a proposé de le re-contacter plus tard… ce que j’ai fait.

Je suis resté depuis en relation avec lui…

Hubert a usé de son temps, de sa pédagogie, pour m’apprendre beaucoup de choses : le rôle de patron, les bases du management, le pilotage d’une startup…

Grâce a sa très grande organisation, Hubert a toujours su donner son temps pour répondre à mes questions.

On a ainsi travaillé de nombreuses heures, à bâtir des plans stratégiques, à réfléchir aux opportunités business, …

Quand j’ai eu des difficultés, il était là pour m’aider à trouver des solutions.

Ce qui m’a toujours marqué, c’est son langage très direct, son intelligence, sa capacité à trouver assez vite « le problème » et à poser les bonnes questions pour qu’on aille dans la meilleure des direction.

Bien sûr, cela a créé des relations personnelles. Je suis passé le voir plusieurs fois aux US, quand il bossait pour Sun (sa boite Chorus avait été racheté par Sun).

Hubert a toujours été très discret, par rapport à ses autres activités, et son passé… J’ai découvert au fil du temps qu’il avait été l’un des pionnier de l’internet, participant à l’invention de la communication par paquets (la base de TCP IP). Pas du genre à se venter, Hubert.

Hubert est décédé, il y a quelques mois maintenant. J’ai mis du temps à l’écrire ce billet.

Enregistrement rare, ou Hubert raconte un peu sa vie professionnelle :

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10 commentaires

  1. Belle hommage à Hubert, article très touchant, une personne qui change et façonne votre destin, votre vie, un mentor à travers lequel on apprend beaucoup… Merci pour cet article qui nous donne du recul sur la vie.

  2. Bonjour, tout cela est vraiment vrai.

    J’étais aux débuts de « Chorus », sa présence athlétique genre Hubert Bonisseur de la Bath, une cordialité généreuse, une grande éloquence…. Quel dommage qu’il n’ait pas pu conserver son entreprise indépendante, en France (SUN est devenu sunset). De même la C.I.I. de mon oncle Michel Barré, laminée par Honeywell qui n’a jamais rien compris. Ou voulaient-ils euthanasier tous les flambeaux français???

    Mort beaucoup trop jeune, en tous cas. Sa stature et son sens du partage, en effet, rappellent Michel Desjoyaux que ses concurrents ont surnommé « £e Professeur ».

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