Discussion enflammée (comme toujours 😉 ) avec Benjamin ce midi.
Benjamin :
Au final, seul l’exécution compte.
Tu prends une mauvaise idée. Bien mise en oeuvre, ça donne quelque chose.
Par contre, tu prends une bonne idée, avec une mise en oeuvre pourrie, ça donne rien.
Ah là là ce que je ne suis pas d’accord 😉
C’est pourtant un truc qu’on retrouve souvent.
L’autre façon de dire ça, c’est un truc du genre :
L’idée c’est 5%, 95%, c’est l’excecussion.
Ce que je pense, c’est que cette séparation entre idée et exécution est complètement artificielle et je ne vois pas du tout pourquoi on minimise comme ça l’importance d’être créatif pour bien mener une aventure entrepreneuriale.
Pour moi, une bonne exécution doit nécessairement être alimentée, en continu, par des idées. Des idées pour se développer face à des acteurs plus gros, plus riches. Il faut donc faire « malin ». Il ne s’agit donc pas de « dérouler » un programme, une « excecussion ».
Bien sûr, je suis bien d’accord avec certains éléments inclus dans cette assertion : si l’exécution n’est pas bonne, on ne crée rien. Il faut être bon sur tout un tas de choses très opérationnelles: le management, l’organisation, …
Donc, pour moi, réussir c’est concilier les deux axes : de bonnes idées, sur les différents items et la capacité à bien mettre en oeuvre.
J’ai vu des boites bien mal se porter avec des personnes qui pourtant savaient « exécuter »…
Très bon débat en effet entre l’idée et ce que les américains nomment « l’exécution », terme un peu violent en France et l’IDEE très chère aux Français 😉
Je suis d’accord avec Benjamin :
– Beaucoup d’entrepreneurs trouvent des excuses pour se lancer. C’est le côté Si (j’avais des sous), Si (j’avais un associé), Si (j’avais plus de temps)…alors je me lancerais. Autant d’excuses pour ne pas y aller. Et là mon conseil est de plonger dans le bain. Bref de tester si son idée marche. D’aller vite vers le Marché ou les clients. En gros Agir plutôt que de (seulement) parler. C’est cela le début de l’Exécution.
Je suis d’accord avec toi :
– Une entreprise ce n’est pas une idée mais plusieurs, en continue. Par exemple si je prend Altics l’idée c’est de penser que ce sont les e-shoppeurs / euses qui achètent pas ceux qui font le site. Donc on analyse leurs attentes et comportements puis on améliore le site e-Commerce. Puis il y a eu l’idée des Livres Blancs (18 à ce jour) pour partager notre expertise et créer du lien avec nos futurs clients. L’éxécution coûte plusieurs milliers d’heures… Puis l’idée (abandonnée car mal exécutée) de MissConversion (incarnée par un Blog + une actrice lors des salons e-Commerce + des Films sur Dailymotion). Puis…etc. Ce sont des idées en continue en fait et la capacité à les mettre en oeuvre et aussi à se planter parfois qui font le succès d’une entreprise.
Mais la « réussite » est très fragile. Une Preuve ? Kodak qui n’a pas su se réinventer avec le digital. D’ailleurs Simoncini (Meetic – Winamax – Jaina) a tweeté cette semaine en réponse à qq’un qui lui demandait comment il faisait pour Tout Réussir qu’en fait il ne communiquais pas sur tout ce qui…ne réussissait pas. C’est aussi cela entreprendre : savoir se planter et rebondir 😉
Pour les petites boites j’ai une idée assez arrêtée sur la question : je pense qu’il faut être hyper spécialisé. Car sinon on ne peut ni être visible ni être compétitif par rapport aux plus gros. Travailler sa différenciation me semble également essentiel. Et puis, exécuter, innover, se planter, rebondir, exécuter, innover 😉 en continue.
Bon débat en perspective pour ce WE 😉
/Olivier – Altics
« Execute », comme le dit Olivier, en bon américain n’est pas synonyme de « tais toi et fais ce que je te dis » – Mais plutôt de « maintenant il est temps d’agir » cela ne signifie pas qu’il ne faut plus réfléchir 🙂 .
Evidemment je suis mal placé pour parler « entreprenariat » puisque la seule fois ou j’ai été en situation de « patron » j’ai du abandonner.
Par contre je rebondi sur l’hyper specialisation, qui est un sujet récurent dans les boites grosses ou petites. Etre hyper spécialisé c’est être hyper efficace dans certaines conditions, mais si les conditions changent, alors c’est le désastre.
Je sais que les boites demandent toutes d’être un hyper spécialiste, mais je me suis toujours opposé à cela. Les meilleurs exemples se trouvent dans les langages de programmation. Qui programme en Cobol ? Fortran ? Pascal ? alors qu’il fut un temps ou si tu connaissais pas Cobol tu n’étais rien … d’ailleurs les managers/décideurs – ceux qui émargent au dela de 250k€ – n’ont jamais été des spécialistes pourquoi donc alors qu’ils exigent que les collaborateurs le soit …
Michel Ange, Le Titien et tous les grands artistes de la renaissance n’étaient pas des spécialistes mais des « polyvalents ». Plus que spécialistes vs généralistes il me semble que le facteur important est la capacité d’adaptation.