La loi hadopi est une mauvaise chose

Voilà, je voulais un titre explicite, je crois que c’est le cas ;).

La loi

Elle vise à enrayer (ou du moins essayer…) le téléchargement de la musique, des films.

Pour ce faire, les FAI seront chargés d’identifier les « coupables », puis il y a la « riposte graduée » : mail, lettre recommandé, et après, c’est en discussion : coupure internet ou, c’est nouveau, amende (en cours de discussion si j’ai bien compris).

Cette loi sera inefficace

Je suis près à prendre le pari avec qui veut que cette loi n’inversera pas le cours de l’histoire. Les jeunes (et les autres) ne vont pas se précipiter dans les magasins pour acheter un CD ou un DVD…

Si les échanges ne peuvent plus se faire sur Internet, ils se feront sur d’autres support, par exemple avec ce que j’appelle les « disque dur party » : on s’échange directement ses bibliothèques de musique ou de film, d’ordinateur à ordinateur. L’efficacité est très grande : on peut en quelques minutes récupérer plusieurs giga octets de média.

Pendant ce temps, la France prend du retard…

Parce qu’il faut bien comprendre que le tout numérique change complètement la donne. Je ne dis pas que c’est bien ou que c’est mal : c’est comme ça.

Et en freinant ces nouveaux usages, la France ne pourra mécaniquement pas être à la pointe.

Il est clair que le monde ou l’on paye le support physique d’un média est en train de disparaitre.

Quels sont les nouveaux équilibres qui vont apparaitre ? Comment les artistes vont pouvoir vivre de leurs créations ? Je n’ai pas de réponse à ces questions importantes. Mais ce n’est pas en construisant un « barrage contre le pacifique » ou « une ligne maginot » qu’on va faire avancer les choses !

Opposition « réel / virtuel » dépassée

Je ressens très fort derrière cette loi, et d’autres annonces du gouvernement (l’histoire du travail le dimanche par exemple), une vieille opposition, entre le monde dit réel, et le monde virtuel, numérique, internet.

Je pense qu’il est très dommage que le gouvernement se laisse entrainer vers une telle logique, manipulé par de vieux lobby trop puissants…

Il est tellement évident que l’espace numérique est globalement créateur de valeur !

Peut être devrions nous réfléchir à accroitre la puissance du « lobby numérique » ?

9 commentaires

  1. Encore un coup de retard sur cette loi.

    Il va juste y avoir une migration d’une plateforme technique vers une autre : emule, bittorent vers rapidshare et les serveurs privés

  2. Entièrement d’accord avec toi,

    D’autant plus que je pense que la notion même de téléchargement sera « bientôt » obsolète.

    Avec l’extension du (très) haut débit, quel est l’intérêt de stocker chez soi des œuvres que l’on peut lire, écouter ou regarder en direct. Qui stocke chez lui Wikipédia, un manuel de développement, les news rss, …
    La musique, je ne la télécharge pas, je l’écoute gratuitement en direct. C’est là que l’on s’aperçoit du coté ambig-obsolète de la loi : illégal de télécharger, légal d’écouter ; mais physiquement, si on va au fond de la technique, la différence est très minime, juste le stockage final, le coté matériel de la chose…
    Pour les films, je ne connais pas de plate-forme gratuite mais j’utilise la VOD.

    A terme, tous les appareils pourront se connecter et lire en direct les flux.

    Pour revenir sur l’écoute gratuite de musique, lorsqu’un album me plaît, j’achète le CD pour rémunérer l’artiste mais je ne m’en sert pas ou pratiquement pas. S’il y avait une autre possibilité de rémunération, je l’utiliserai bien volontiers… ça éviterai de gaspiller de la matière et de l’énergie pour moi.

    L’avenir dans ce domaine est à écrire !

  3. C’est la loi Hadopi avec un H, pour Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet.

    Le plus incroyable c’est qu’ils nous ont déjà fait le coup il y a deux ans avec la loi DADVSI (Droit d’auteur et droits voisins dans la société de l’information) Avec les résultats que l’on sait.

    Les mêmes personnes (le gouvernement et le lobby des industries culturelle) veulent commettre une 2eme fois les mêmes erreurs.

    C’est désolant de voir à quel point des intérêts particuliers passe avant le bien commun.

    Toujours à la pointe du combat le député Christian Paul
    http://www.culturenumerique.net/index.php?2008/10/30/72-vers-une-societe-de-surveillance-sur-le-net

  4. Le problème, c’est que (sauf erreur de ma part) personne n’a démontré comment la licence globale (seule solution a priori pour compenser la libération complète des échanges non commerciaux) permettrait de rémunérer efficacement les ayants droit : problème de la répartition principalement, et aussi de savoir si la « taxe » associée à cette licence s’appliquerait de façon égale à tous les internautes (elle serait donc injuste) ou facultative (serait-elle viable dans ce cas ?).

    Peut-être aurait-il fallu une loi encore plus soft, avec par exemple une tolérance d’un certain volume d’échanges pour ne pénaliser que les « pirates » les plus actifs.

    Dans tous les cas, il me semble que l’enjeu est avant tout symbolique : il s’agit de rappeler que dans un environnement où le coût de transfert des données devient quasi nul, le contenu a toujours une valeur et que profiter de ce contenu doit faire l’objet d’une contrepartie si celle-ci est souhaitée.

    Après, certains artistes autoproduits ou labels à but non lucratifs peuvent faire le choix de mettre leurs enregistrements sous licences creative commons, c’est formidable, mais si d’autres souhaitent contrôler la diffusion ou du moins la rémunération de leurs enregistrements, ça ne me semble pas immoral (on parle d’ailleurs de « droit moral » à côté des droits patrimoniaux)…

    Enfin François, je ne suis pas sûr que le lobby du secteur culturel soit plus puissant que celui des telcos (le rapport de force est très inégal économiquement parlant), mais je ne suis pas assez au courant pour le démontrer ! 😉

  5. @Julien>Ok sur avec toi sur le début de ton commentaire : on ne sait pas bien comment rémunérer les artistes, et c’est un vrai sujet.
    Sur le lobby, je ne crois pas que les télécom soient les bons acteurs pour défendre Internet. Pour eux, internet est également une rupture difficile à avaler (skype, tu vois…).

  6. Je pensais qu’une plateforme comme Deezer allait avoir plus d’impact sur les djihadistes de la propriété intellectuelle.

    Mais c’est vraiment en vain avec les réseaux d’échanges underground qui utilisent SSL depuis longtemps.
    Comment les hébergeurs vont-ils pouvoir qualifier ces contenus et définir si ils sont ou non illégaux ?

    A mon avis, ceux qui ont du souci à se faire, c’est vraiment les hébergeurs. Bref, du n’importe quoi à la française.

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