Financer sa startup : lever des fonds. Oui mais…

Vous avez un produit innovant (disons du logiciel par exemple).

Vous avez une équipe (les gars qui ont bossés avec vous pour développer le produit, un copain commercial, …), tout ce petit monde est prêt à vous suivre, ils vous font confiance.

Avec votre produit, votre équipe, vous voulez conquérir le monde. Super !

Une telle entreprise va devoir investir, c’est à dire commencer par perdre de l’argent, investir en R&D pour passer du produit encore un peu à l’état de prototype à un produit plus prêt commercialement, investir pour développer une force commerciale, investir en marketing, …

Donc, il faut de l’argent.

C’est là que les investisseurs de type VC (Venture Capitalist en anglais) interviennent.

Ces investisseurs vous donne de l’argent, contre des parts de votre entreprise.

Vous n’avez donc pas le choix, pour développer votre entreprise, conquérir le monde, vous allez faire plusieurs tours de financements. Un premier tour à 1 Millions d’euros, puis un deuxième tour, 1 an plus tard, pour lever 3 ou 4 millions, puis…

Jusqu’à la « sortie ». Les VC viennent pour faire une culbute rapide (quelques années, 4 ou 5 idéalement). Il faut donc que les actions puissent, d’ici quelques années, être revendues.

Donc, encore une fois, pour une telle boite, vous n’avez pas le choix. Vous êtes une startup, et vous dépensez plus que ce que vous gagnez.

Alors ?

Alors je suis convaincu qu’il y a une marge de manœuvre, tout à fait fondamentale, qui permet de bien piloter l’entreprise entre ces tours de table.

Ces différents tours de tables vous diluent de plus en plus, ce qui a comme conséquence :

  • De baisser votre potentiel de revenu au niveau capital (ce que vous allez gagner quand votre entreprise sera revendue ou plus rarement si votre entreprise est introduite en bourse) ;
  • De baisser votre pouvoir réel dans l’entreprise. Là dessus, je suis très basique : votre pouvoir réel dépend de votre part au capital. Vous avez 60% de votre entreprise, vous avez un gros pouvoir. Vous avez 10%, vous avez un pouvoir faible. Et le pouvoir se mesure quand ça va mal… (pas au moment de la levée de fonds 😉 ).

Donc, vous avez deux contraintes contradictoires :

  • Lever des fonds, pour accélérer le développement de votre entreprise, et augmenter la valorisation de votre capital ;
  • Ne pas trop lever de fonds, pour ne pas être trop dilué.

C’est bien là à mon sens la marge de manœuvre : garder la rentabilité de l’entreprise comme un vrai objectif, un vrai fondamental, et tout faire pour atteindre cet objectif rapidement, et limiter les dilutions trop fortes.

Comment on peut faire ça ?

On peut en général y arriver en augmentant la partie service de l’activité. Pour beaucoup, cette stratégie est « sale », dégradante.

Pour ma part, je pense que cette façon de voir les choses a pas mal d’avantages :

  • Vous avez un produit innovant, vous êtes le mieux placé pour le mettre en œuvre, et pour gagner de l’argent sur cette mise en œuvre ;
  • Cela vous permet de plus de bien maîtriser l’utilisation de votre produit, des contextes des clients. Bref, cela vous permet d’avoir une relation plus forte avec votre marché ;
  • Enfin, pour revenir au sujet de ce billet, cela permet d’atteindre plus vite l’équilibre, parce que les activités de services sont facilement rentable.

Au delà de cette discussion sur l’activité de service, alternative pour accélérer l’atteinte de l’équilibre, mon idée au fond est que bien sûr il faut développer votre boite rapidement, mais qu’à certains moments, il peut être plus judicieux de ralentir un brin la croissance, pour éviter une fuite en avant trop incontrolable.

C’est un vrai choix stratégique !

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