Petites réflexions sur le business model du logiciel

Le logiciel est un domaine ou les prix sont bizares : Un même programme peut être vendu sur une échelle de prix pratiquement infinie, de la gratuité à plusieurs millions d’euros.

Qu’est-ce qui permet de fixer un prix ? Est-ce le coût de fabrication, plus le coût de maintenance, plus une marge raisonnable ?

Pas du tout, pour le logiciel, comme pour tratiquement tout en fait, le prix n’est fixé que par un seul critère : le prix que les acheteurs sont prêts à mettre.

Cette réflexion est vrai dans d’autres domaines.

Ainsi, on peut trouver une montre pour 100 €, 1 000 €, 10 000 €, 100 000 € …

Toutes ces montres donnent l’heure ! Bien sur, on pourra dire que les matières premières ne sont pas les mêmes. Mais pour une montre à 10 000 €, les matières premières représentent quelle part réelle du prix de vente ? 20% ? Le reste, c’est la part du rêve…

Comme le logiciel est par définition « sans matière première », l’élasticité du prix est totale.

9 commentaires

  1. Même s’il n’y a pas de matière première dans le logiciel, je pense que dans un produit commercial on peut tout de même compter le prix homme/jour.

  2. @Kazhar> Exactement !

    @Sylvain> Regarde Linux : Prix = 0, et combien d’hommes / jours ?
    Justement, c’est toute l’idée de mon billet, que de dire que le prix n’est pratiquement pas lié au coup de développement, mais plutôt au prix du marché.

  3. En effet le prix de Linux n’a rien à voir avec le nombre de jours hommes, mais non plus avec la valeur percue par les clients. Le prix de zéro a été choisi stratégiquement.

  4. Même concept pour l’industrie pharmaceutique, en particulier les produits issus des biotechnologies.

    Pour moi, il faut modérer le « sans matière première / élasticité totale »… La matière première du logiciel (comme celle des médicaments par ailleurs), c’est surtout la matière grise. et ca coute cher…

    Emmanuel

  5. @David> Absolument !

    @Emmanuel> On est bien d’accord : faire du logiciel coûte cher. Mais la question que je pose n’est pas le coût de fabrication, mais le prix de vente !

  6. Le prix de vente incluera donc ‘a minima’ le cout des années de R&D passées à développer le produit (=investissements). S’y ajouteront les couts des produits dont le développement a été arrêté pour diverses raisons (=mutualisation des échecs).

    Si ces couts > prix que l’utilisateur est prêt à mettre, alors la commercialisation du produit est mal engagée…

  7. @Emmanuel> Je ne croie pas que ça marche comme ça !
    1) Le logiciel libre et gratuit représente un business qui marche très bien, avec un logiciel … gratuit ayant pourtant nécessité de gros efforts R&D.
    2) Le business model peut être beaucoup plus tordu, un peu comme le business model des rasoirs, des consoles de jeux ou des imprimantes : tu vends (voir tu donnes) la partie la plus chère, mais tu fais payer les accessoires (les jeux pour les consoles de jeux, les lames pour les rasoirs, les cartouches d’encre pour les imprimantes…)
    On peut tout à fait appliquer ça au logiciel, en donnant le coeur du logiciel, et en faisant payer cher les modules complémentaires, le service, …
    3) Il faut prendre en compte la quantité vendue : vendre du Microsoft Office et vendre du Commerce Server, c’est pas la même chose…

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