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Le Top 5 des sites e-commerce de marques, cru 2010

Cet article est écrit par Christophe Davy, dirigeant de Brand Online Commerce, qui est « l’invité permanent » de François sur ce blog.

Top 5

Il me prend la subite envie de dresser le classement des 5 meilleurs sites de e-commerce ouverts en 2010 par des marques. Et comme une telle envie n’attend pas, voici donc mon classement !

[disclaimer : je n’ai évidemment placé aucun site réalisé par ma société Brand Online Commerce…]

#1 : Zara.com

Zara.com
Ce site lancé à la rentrée de septembre est, pour moi, le best of 2010 des bonnes pratiques du e-commerce ! Tout y est réussi, tout y est simple et efficace. Les innovations sont nombreuses (notamment l’astucieux « ajout au panier » dont j’ai déjà parlé) et c’est, enfin, un des premiers sites d’une grande enseigne-marque à proposer la livraison et les retours dans les magasins physiques, créant ainsi des leads physiques à partir du e-commerce.

#2 : Christofle.com

christofle.com

La vraie bonne surprise de la fin d’année 2010 ! La marque revient de loin (un site full flash décevant en terme de transformation) et a su retravailler en profondeur son e-commerce pour délivrer un site propre, ergonomique et efficace, qui met notamment bien en avant les services additionnels que propose la marque (conseil, gravure personnalisée,…).

#3 : Lacoste.com

lacoste.com

L’autre gros lancement de 2010 avec Zara, l’e-commerce de Lacoste est une vraie réussite ! François en avait parlé dès son ouverture avant l’été, le site est rapide, visuel et propose lui aussi des innovations intéressantes, comme la modification de ses choix de taille ou de couleur directement dans la page panier.

#4 : Nafnaf.com

nafnaf.com

Lancé à l’été 2010, ce site bénéficie d’une ergonomie extrêmement bien pensée,  la dimension graphique venant au service de l’efficacité commerciale. Le one-page checkout est propre, et contribue à donner à l’internaute une sensation de légèreté et de simplicité dans l’acte d’achat.

#5 : Lancome-usa.com

lancome-usa.com
La version 2010 du site US de Lancôme va encore plus loin dans le e-commerce, notamment avec l’apparition des commentaires clients et même des notes (sur 5 étoiles) ! Lancôme est une des premières marques haut-de-gamme à oser donner directement la parole à ses consommateurs sur son site, et suit en cela le sillon tracé par Estée Lauder en 2009.

Top 5

Au final, vous noterez que mon choix s’est porté sur des boutiques en ligne ayant de nombreux points communs, parmi lesquels :
– la simplicité graphique : « la simplicité, c’est l’habit de la perfection » (Wladimir Gozin)…
– la mise en avant des produits, avec de multiples vues et des zooms faciles d’emploi (au survol de la souris)
– l’efficacité du tunnel de paiement, privilégiant la sobriété et la conversion de la vente.

D’un certain point de vue, on peut aussi reconnaître que ces boutiques se ressemblent visuellement, et on pourrait trouver cela dommage. Mais le e-commerce a des règles (les « bonnes pratiques ») qui ne font pas forcément les beaux jours des Directeurs Artistiques, et qui sont incontournables si l’on ne veut pas dégrader son taux de transformation.

Chaque marque est unique et chaque marque a un ADN qui lui est propre. Il est donc bien entendu possible d’adapter les bonnes pratiques pour mieux mettre en avant les codes graphiques de la marque, mais il n’est pas recommandé de trop sortir des sentiers battus au risque de gêner le business. Quelques écarts, oui. Une franche originalité, non.

Et vous, quel est le site e-commerce lancé en 2010 qui vous a le plus impressionné ?

Google Adwords : fin de la protection des marques en France !

Cet article est écrit par Christophe Davy, dirigeant de Brand Online Commerce, qui est « l’invité permanent » de François sur ce blog.

Google trade markSous le sobre titre Changement pour les marques en Europe, le Directeur de la stratégie commerciale Google France, Sébastien Badault, vient d’annoncer que dès le 14 septembre prochain, plus aucune marque ne sera protégée en France pour ce qui est de l’achat de mots-clés dans Google Adwords.

Il s’agit là de l’application d’une mesure déjà en place dans certains pays européens depuis 2008/2009 (notamment le Royaume-Uni et l’Irlande) et aux USA et au Canada depuis 2004 ; Google tient d’ailleurs à jour la liste complète des zones géographiques dans lesquelles il « n’enquête pas sur l’utilisation des marques en tant que mots-clés ».

Concrètement, n’importe qui pourra désormais acheter les mots-clés « dior », « chanel » ou « hermes » sur Google Adwords en France.

Alors, les marques doivent-elles avoir peur de ce changement en France pour leur image ? Risque-t-on de voir sur certaines marques une forte augmentation des coûts au clic ? Les boutiques officielles des marques risquent-elles de perdre du business au profit de revendeurs achetant le mot-clé de la marque ?

L’avenir proche nous le dira. Ce qui est certain dès aujourd’hui, c’est que le business de Google ne s’en portera que mieux à court terme…

e-commerce Lacoste, une ambition à 100 M€ !

Cet article est écrit par Christophe Davy, dirigeant de Brand Online Commerce, qui est « l’invité permanent » de François sur ce blog.

François a présenté récemment la nouvelle boutique en ligne Lacoste, je ne reviendrais pas sur cette présentation du site lui-même.

Ce matin, dans le Journal du Net, je lis une interview de la Directrice du Marketing Stratégique de Lacoste, Leslie Serrero, qui revient sur cette ouverture et partage quelques chiffres intéressants dont un, très impressionnant, concernant l’ambition de chiffre d’affaires.

Détaillons ces chiffres, tous très intéressants.

« Environ 25 % de nos investissements publicitaires sont dédiés au Web »

Lacoste prend fortement le virage du web, et c’est important pour l’activité e-commerce. Je ne suis pas un spécialiste des investissements médias, et je n’ai pas compilé les modes ni les montants d’investissement web du secteur de la mode, mais il me semble néanmoins que 25% est un pourcentage élevé et significatif d’une vraie volonté.

« Nous disposons d’une page Facebook, qui propose notamment des vidéos exclusives de la marque et qui rassemble 1,4 million de fans »

C’est un chiffre impressionnant (on est quasiment à 1,5 million au moment où j’écris cet article…), et bien supérieur (comme précisé dans l’article du Journal du Net) à d’autres marques pourtant parfois plus importantes en chiffre d’affaires. Cela démontre la capacité de la marque Lacoste à fédérer une communauté en ligne.

C »est aussi un indicateur positif pour la future performance du e-commerce : Facebook est un vecteur de business de plus en plus important pour le e-commerce, en alternative à l’emailing. Une telle base de fans sur Facebook devrait profiter au e-commerce, notamment au démarrage du site.

Sauf que pour le moment, je n’ai vu aucune mention de l’ouverture du site e-commerce sur la page Facebook, ni d’information sur des offres commerciales (pourtant j’ai déjà reçu par mail, quelques jours avant la fête des pères, une offre de frais de port 24h au prix des frais de port standards).

« Nous estimons que jusqu’à 15 % de chiffre d’affaires réalisé en ligne, il n’y a pas de cannibalisation de l’offline par l’online »

C’est la première fois que je lis une statistique aussi précise sur le thème de la cannibalisation du offline par le online. Et ce n’est pas exagéré de dire que c’est un sujet hautement sensible dans la plupart des projets e-commerce, notamment dans le cas des marques ayant beaucoup de revendeurs multi-marques, et dont les équipes commerciales sont très stressées par la possible réaction épidermique de leurs clients BtoB (« on va nous bousiller nos négos commerciales pour quelques ventes en ligne »).

Je serais très intéressé à savoir sur quelles bases cette statistique a été calculée ou estimée. Lacoste ayant fait appel au Boston Consulting Group (BCG) l’année dernière pour mener une étude de faisabilité sur le e-commerce, cela ne serait pas étonnant que ce chiffre sorte de l’étude du BCG.

« Nous avons l’ambition de réaliser un chiffre d’affaires global en ligne d’environ 100 millions d’euros à un horizon de quatre à cinq ans »

Ce chiffre n’a pas fini de faire jaser… La marque ayant un chiffre d’affaires wholesale de 1,4 milliards d’euros (chiffre cité dans l’article), cela devrait représenter environ 6 à 7% du C.A. global de la marque en 2014 ; ce n’est pas gagné… On ne sait pas si ce chiffre inclut les US, où la marque vend en ligne depuis plusieurs années déjà.

Le point fort de la marque pour son développement du e-commerce, c’est la sélectivité de sa distribution (à peine 3000 points de vente dans le monde, chiffre de 2007) qui va lui permettre de jouer à fond la carte de la vente à distance (éviter au consommateur de se déplacer).

Mais il faudra plus que cela pour atteindre un tel objectif, et notamment une exécution parfaite de la chaîne de valeur du e-commerce. Et là, Lacoste semble partir sur de bonnes bases : le site est très réussi pour une V1, tous les professionnels du e-commerce l’ont constaté. Les premiers emails que j’ai reçu sont aussi très pros. Et je n’ai pas acheté en ligne pour tester les autres composantes (relation clients, colisage,…), mais cela doit certainement être du même tonneau.

L’objectif en chiffre d’affaires reste cependant extrêmement ambitieux par rapport au business global de la marque, et je l’aurais gardé en interne plutôt que de le diffuser à la presse.

On peut penser que cette ambition de C.A. est une conséquence du fait de confier une étude préalable à des consultants en stratégie de haut vol, qui ne se déplacent pas pour rien (une étude chez eux coûte minimum 500 K€), et qui ont souvent tendance à faire rêver leurs clients pour justifier leurs honoraires. Enfin, bon, la Directrice du Marketing Stratégique de Lacoste sortant de chez BCG, elle doit connaître le dossier…