Le Tout, c’est la mort

Vous êtes à une réunion sur un projet e-commerce.

Vous êtes côté « métier » : vous avez la responsabilité commerciale du site, ou marketing, …

Bref, vous n’êtes pas du côté de la technique.

On est donc en phase d’analyse.

Le gars qui fait l’analyse, consultant ou interne, vous soumet des options.

vous ne savez pas trop… Difficile de se projeter… Et pourquoi se brider ?

L’envie, le réflexe, c’est de dire : « je veux tout ».

On ne pourra pas vous reprocher d’avoir pris une mauvaise décision.

Et puis, sincèrement, vous ne savez pas trop quoi répondre… Vous préférez avoir le maximum de liberté : cela permettra de tout faire ensuite !

Erreur ! Erreur fatale !

Ce comportement, qui se comprend bien, n’amène qu’à de mauvaises choses:

La moins mauvaise chose, ça peut être que la technique « auto régule » vos demandes trop génériques. L’équipe technique est expérimenté, et sait bien que le « tout paramétrable », c’est un rêve de noêl, qui conduirait à des développements bien trop complexe, pour des options qui ne seront probablement pas utilisés.

L’autre option, c’est que la technique vous sorte une note salée : c’est également plutôt une bonne option, puisque cela vous met en face de vos responsabilités : vous voulez pouvoir tout paramétrer ? Cela a un cout. Voici l’adition !

Mais souvent, on est dans des conséquences bien plus hasardeuses : l’équipe technique essaie de répondre à vos demandes, et se lance dans des développements complexes. L’application s’alourdi inutilement.

La complexité va également remonté au niveau du front office, et les « non choix » vont être en fait remonté au niveau du client… au détriment de l’efficacité commerciale.

Je m’arrête là : tout ça pour dire qu’il vaut mieux faire des mauvais choix que pas de choix du tout !

Mais bon, le mieux, c’est quand même de faire les bons choix 😉

Au fait, je veux pas paraitre lourd, mais c’est justement à ça que ça sert un consultant e-commerce 😉

8 commentaires

  1. C’est une bonne analyse.
    J’ajouterais que l’inverse est aussi vrai.
    A savoir, et pour le vivre tous les jours depuis 2 ans, le « Je veux rien et on verra après pour ajouter ce dont le site à besoin ».
    Résultat, rustines, gros dev qui alourdissent car pas de possibilité d’anticipation du technique et donc facture (très) salée du presta !

  2. Le cas typique avec les e-commerçants actuels qui veulent activer et utiliser toutes les options possibles et imaginables sur leur boutique. Le plus souvent ils ne se rendent pas comptent de la complexité de mise en oeuvre pour que cela soit optimale, ni de toute l’approche nécessaire pour faire la chose bien (il ne suffit pas d’activer l’option).

    Bilan on se retrouve avec des boutiques avec multiples fonctions, qui font à la fois « tout et rien » et qui n’apporte aucun confort à l’acheteur et qui ne se distinguent pas des autres.

  3. Le « je veux tout » montre simplement un manque de stratégie, de vision. L’informatique dans ce cas n’est que le symptôme du problème. En général, c’est les symptômes qui sont douloureux, pas le problème de fond, et donc on a tendance à s’acharner dessus. « L’informatique marche pas », « c’est lourd et lent et cher », « L’informatique c’est nul… »

    Comme d’habitude, le symptôme n’est que l’expression du problème.

  4. L’oscillation entre le « Tout » et le « Rien » est assez classique. Je rejoins @Geeko, le rien conduit à des verrues nuisibles, du bricolage, le « Tout » n’est pas mieux.

    L’absence de vision reviens à mener un bateau par gros temps sans avoir de cap … suicidaire !

    Le souci encore une fois est que le eCommerce n’est pas simple, comporte de multiples dimensions (techniques, commerciales, marketing, logistiques, etc.) et est très impactant pour l’entreprise.
    Confier son pilotage à de jeunes carnassiers aux dents longues ou à des pré-retraités en attente d’un PSE, peut se révéler contre productif, si tant est que le projet eCommerce résulte d’une vraie volonté de développer cette activité (que certains se posent encore la question d’y aller ou pas reste un mystère pour moi, mais c’est un autre débat).

    Conclusion, le bon pilote ou la bonne équipe de pilotage est difficile à monter, du coup, l’oiseau rare est … rare, et comme chacun sait ce qui est rare est …

  5. J’ajouterais une 3eme option mais plutot côté presta technique : le e-commercant a bien limité ses besoins sans tomber dans l’excès du « rien » mais on espère qu’il demandera plus…. résultat on surconcoit pour « on sait jamais si » et on perd du temps en phases amont (specif conception) au lieu de réaliser réellement : j’en sort juste.

  6. Entre le « je veux tout » et « je veux le minimum acceptable » il y a néanmoins une différence de taille qui peut être pondérée par plusieurs variables :
    – le budget comme le dit François en est une importante
    – la montée en puissance fonctionnelle d’un outil par rapport à la taille du business en est une autre.

    Une autre donnée importante est souvent le type d’usage de l’outil par les utilisateurs métier, et qui peut arbitrer les choix en fonction de :
    – leur expertise/capacité à prendre en main l’outil et leur intelligence à pouvoir trouver des solutions alternatives (compétence intégration HTML par exemple)
    – lourdeur et risques de certaines tâches (ex : import de catalogue en directement prod)
    – de la fréquence d’utilisation de certaines fonctionnalités ( les contenus statiques Vs contenus dynamiques)

    Une fonctionnalité peut aussi être facilement utilisable et intégrable, mais peut avoir des répercussions sur d’autres organisations (ex : flux en entrée flux en sortie)

    Enfin des métriques d’utilisation par les clients finaux peuvent faire office d’arbitrage (ex: stats d’utilisation « envoyer à un ami » ou Front office optimisé pour IE 6).

    Je pense que le mieux est de tout lister dans un fichier excel puis d’attribuer une note :
    – complexité d’implémentation
    – durée d’implémentation
    – coût
    – facilité d’administration
    – impact organisationnel
    – impact business

    Tout cela est fastidieux, mais cela permet d’avoir une bonne base pour une prise de décision pragmatique et compréhensible aussi bien par la technique que par la direction

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