Assistons nous à un changement d’ère au niveau du e-commerce ?

Je lis ici et là que le e-commerce est en train de changer, de muter.
On passerait sur un mode « industriel » à mettre en opposition du mode des pionniers, des explorateurs.

Alors, c’est vrai, le e-commerce est sur certains points de vue mature. Le fait que des millions de personnes achètent en ligne en est le signe le plus visible, le plus évident. Le e-commerce génère des milliards d’euros de chiffre d’affaires, et on prévoit 1000 milliard € de chiffre d’affaires en 2013 !

Donc, de ce point de vue là, on est effectivement sur un marché mature.

Marché mature qui va poursuivre sa croissance, il suffit de voir les leviers permettant d’assurer la croissance pour les années à venir :

  • Part de marché des gens connectés ;
  • Part de marché des clients, il reste de la marge,
  • Habitudes des clients (nombre de commandes annuelles),
  • Sans parler de l’évolution des usages, avec les mobiles, les tablettes.
  • Largeur de l’offre : 100 000 sites en france, 200 000 en Angleterre….

Donc, même dans un contexte particulièrement tendu, le e-commerce va encore croitre.

Maintenant, on est toujours sur un terrain très mouvant ; les choses évoluent très très vite :

Au niveau technique :

  • Le web évolue toujours très vite, tiré par les innovations proposées par les éditeurs de navigateurs (Google, Microsoft, Apple, Mozilla).
  • Les terminaux pour accéder au web sont également en évolution, dopée aux hormones de croissances, avec la compétition mondiale et féroce que se livrent les grands fabricants : Google, Apple, Amazon, Samsung.
  • Les technologies serveurs : il suffit de voir à quelle vitesse se développe une offre, au niveau mondial, pour bien prendre conscience de l’immaturité des offres. Un bon développeur peut sortir un produit bien fait en quelques mois, et le diffuser au niveau mondial… Sans parler de l’évolution accélérée des socles de développements. Aujourd’hui, on demande aux développeurs de faire à la main le codage de l’ensemble des couches, logique métier, présentation, sans environnement de production au niveau de ce qu’on faisait il y a quelques années… Si on est en régression sur ce sujet, c’est que les choses bougent trop vites.

Au niveau des usages : avec le développement d’acteurs comme Facebook, Pinterest, Twitter, qui, en quelques mois deviennent des acteurs mondiaux et changent les usages des internautes.

Donc, les choses changent vites, tant au niveau technologie qu’au niveau des usages.

Le e-commerce doit donc répondre à une situation paradoxale :

Il s’agit de mettre en place un système d’information e-commerce industriel, capable de :

  • Supporter des gros volumes, des pics de trafics,
  • Gérer un volume important de transactions, de manière fiable et 100% sécurisé
  • Gérer des catalogues complexes, riches
  • Gérer un système d’information e-commerce en lien avec une constellation d’autres briques métiers : gestion des stocks, logistique, transport, relation client, …

Et dans le même temps, ce même système d’information doit être souple, doit permettre des mises à jours faciles et rapides, de manière à suivre les évolutions des usages et techniques.

Ce paradoxe est réellement complexe à gérer. Dans tous les cas, il ne peut pas être traité à la légère il demande de la part des gros acteurs une maturité sur ce qu’est un système d’information e-commerce, maturité qui n’est pas très répandue (architecture SOA, méthodes « réellement » agiles, …)

En fait, je pense que la plupart des boites qui veulent réellement réussir, à long terme, sur le e-commerce, doivent intégrer dans leurs gènes que le système d’information e-commerce n’est pas une charge qu’on subie mais plutôt un actif à construire et cultiver.

Les boites doivent apprendre à gérer et capitaliser sur les équipes techniques : à recruter les meilleurs, les payer à la hauteur de leurs responsabilités, les manager de manière adéquate. La meilleure façon de faire du logiciel, c’est l’hyper responsabilisation de chacun. C’est le contraire du Taylorisme…

Les boites doivent définir une stratégie claire, ou l’on défini ce qu’on fait en interne et ce qu’on externalise. Le SAAS va jouer à l’évidence un rôle clé dans les années à venir…

Bref, il s’agit d’une véritable révolution, qui, parce qu’elle touche à l’humain et à l’ADN des boites, prendra du temps.

6 commentaires

  1. Excellente synthèse de sujets que tu abordes au fil du temps sur ton Blog. Juste un petit point pour « compléter » ou amender ton billet:

    Le commerce existe depuis que les échanges, le troc, … existe le eCommerce est , n’est qu’une forme de ces échanges ancestraux, alors oui il va continuer à exister, à progresser, à faire ses révolutions aux dires de certains, mais c’est surtout une évolution et franchement je ne sais pas ce que sera demain et c’est ca qui est bien, même si c’est ca qui fait « aux gens en place ».

  2. Absolument le ecommerce se développe mais c’est aussi assez paradoxale car ce n’est pas pour autant que la demande est plus forte et même si elle l’est, les ventes sont moins importantes qu’il y a par exemple 2 ans ou il n’y avait quasiment aucune concurrence sur une requête. Je ne parle même pas des Marketplace….

  3. Que le e-commerce continue à se développer, ça semble une tendance lourde. Toutefois, à mon sens il va muter : Augmenter le nombre de sites sans augmenter l’espace de visibilité ne peut conduire qu’a un émiettement, je pense. Il n’y a toujours que 10 places en première page dans Google, et je ne parle pas d’Adwords. Même problématique sur les comparateurs, etc..
    L’essort des marketplaces est un signe : L’espace devient rare (donc cher), et ceux qui ont de la visibilité en viennent à la monnayer. Mais être présent sur une marketplace, pour un marchand, est ce qu’on peut dire que c’est du e-commerce ? Il devient plutot une sorte de fournisseur, i n’a pas la maitrise du client, du magasin…

    Le relais de visibilité viendra peut être du display, en RTB, mais les ‘petits’ auront ils la capacité à utiliser ces techniques ? J’ai des doutes.

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