Morale et business ?

Commençons par une petite histoire :

Je discutais avec un gars, rencontré par hasard.

Il m’explique qu’après des études de commerce, il travaille pour un grand cabinet d’audit.

C’est un bon moyen pour avoir une bonne expérience, avant de se lancer.

Il m’a dit avoir audité en particulier une boite, qui l’a particulièrement impressionné.

Le business de la boite, c’est de réaliser des sites web, pour les pros.

En fait, je connais déjà cette boite, on m’en avait déjà parlé.

Ce sont des gens qui proposent l’offre suivante :

Ils vous propose un site « pro », pour quelques centaines d’euros… par mois, sur 4 ans.

Bon, mettons que vous payez 300 € par mois, 300 * 48 = 14 400 € quand même.

Et pour avoir quoi ?

Un site assez basique, constitué de quelques pages, même pas forcément dynamique.

Bref, un tel site, ça se développe pour 1000 €, 3000 € grand maximum.

Alors, comment font ils ?

Ils font du phoning : ils épluchent les pages jaunes, appellent toutes les boites, et propose le deal magnifique : votre site, en ligne avec tout un tas de pages plus supers les une que les autres, et tout ça, tout ça pour rien du tout : pour 300 € (tous les mois pendant 4 ans).

Ce qu’ils ne disent pas, c’est que le nom de domaine sera réservé par leurs soins, et leur appartiendra.

Ils ne disent pas non plus que ce qu’ils vendent, ça ne vaut surement pas 14 400 €.

Bref, ces gens là abusent de l’ignorance de leurs clients.

La gars qui me parle de la boite me dit : Ah quelle belle boite. Les clients payent pendant 4 ans, la marge est énorme, et en plus le nom de domaine n’appartient même pas au client, qui est donc coincé pour la suite.

C’est « marrant » parce que moi, une boite comme ça, ça ne me fait pas rêver du tout…

Je n’arrive pas à croire que se soit possible de se développer en arnaquant ses clients.

Je n’arrive pas à croire ce que mes sens me montrent : qu’on peut très bien développer des boites bien prospères, dans la durée, et n’avoir aucune morale. Les meilleurs exemples pullulent… Monsento, qui vend des produits très dangereux, depuis plus de 100 ans, qui prétend protéger la planète, et qui se porte très bien, merci pour eux. PIP et ses implants mammaires, à base de produits parfaitement inadaptés mais bien moins couteux (bon, au final, ça leur a pas réussi, mauvais exemple), …

Donc, contrairement à ce qu’affirment certain, il faut se rendre à l’évidence : une entreprise peut être parfaitement amorale, et très bien réussir.

Autre question alors : une entreprise morale peut elle réussir ?

Oui, bien sûr, et heureusement !

Bon, dans certains cas, elle se bride…

En fait, voilà la réponse à cette question : il n’y a pratiquement pas de relation entre le business et la morale. Le business est a-moral, « a » étant le « a » privatif. Ces deux notions ne sont que très faiblement couplées.

Pour ma part, je préfère développer des business en phase avec ma morale.

Ce n’est peut être pas la meilleure façon de se développer, mais c’est certainement indispensable pour mon équilibre personnel ;).

 

 

7 commentaires

  1. Hello,

    Dans le e-commerce cela me fait penser à ceci. Certains clients arrivent avec des idées de business qui sont complètements erronées qui ne correspondent pas à leurs compétences, ni à leur budget.

    A ce moment en tant qu’agence vous avez deux choix, soit vous acceptez le client pour son projet en sachant qu’il est déjà mort-né ou alors vous lui expliquez qu’il ne pourra pas percer sur ce secteur et avec ce type de budget.

    Personnellement si le client a des objectifs qui ne sont pas crédibles, je lui donne mon avis et qu’il devrait prolonger sa réflexion. La grosse agence, prendra le client sans se soucier, car il y a une sorte de dé-responsabilité sur le nombre de personnes au sein de l’agence.

    Je partage tout à fait ton avis, concernant l’équilibre personnel, pour moi informer le client des risques et de la difficulté du marché, fait partie du travail, vendre ce type de prestations, mérite réflexion et respect du client.

  2. Ah, malheureusement, à titre personnel j’ai croisé beaucoup de boîte où la moralité et l’éthique avaient beaucoup de mal à être intégrés dans l’équation.
    Le pire, c’est que les sociétés sont à l’image des dirigeants qui représentent et incarnent les valeurs de l’entreprise ; un changement de direction peut facilement faire basculer les habitudes d’un côté ou de l’autre… assez flippant.

    Bref, même raisonnement que toi, j’ai même monté ma boite pour inculquer un peu d’éthique dans mon secteur d’activité ^^

    Bonne réflexions !

  3. @tywe: Voila une idée que je partage, l’exemple vient du haut. En extrapolant à peine, comment expliquer à des gamins qu’il y a des lois et qu’ils faut les respecter, quand des que vous prenez le volant vous êtes à 120 dans un village ?
    Comment expliquer à des jeunes qu’il faut bosser à l’école pour réussir, qd en plein discour électoral, les futurs dirigeants expliquent que devenir riche c’est forcément immorale?
    Comment demander au peuple d’être honnête, quand le pouvoir passe son temps à mentir et piquer dans les caisses ou favoriser ses potes ?

    Comment dire qu’il faut trier ses déchets pour réduire l’empreinte carbone, quand on laisse l’A1 saturée de poids lourds qui traversent – sans s’arrêter – la France?

    Et puis pour revenir plus au BAU – La loi maintenant sur le marché n’est il pas, « prend le pognon et casse toi » ? Qui n’a jamais vu un commercial gagner un deal par des moyens pas toujours réglo, toucher sa prime et partir pour un autre compte …

    Vous en connaissez vous des gars honnêtes qui sont riches ? Qui n’ont rien dans les placards ?

  4. François tu dis: « PIP ….. mauvais exemple » Eh bien non, c’est un très bon exemple! c’est un exactement ce qui pend au nez de ces sociétés sans aucune éthique et sans aucun devoir de conseil. Pour plaire à des financiers elles font du cash à très court terme sans pérenniser leur société.
    L’avenir, espérons le, est aux commerçants. Le commerce évolue et va continuer à évoluer, le conseil va reprendre le dessus. La preuve? regardez tous ces artisans qui sont de très bons vendeurs. Pourquoi? parce que ce sont des spécialistes de leur domaine qui apportent du conseil à leurs clients. Ces clients sont de plus en plus nombreux à se renseigner avant de signer quoique ce soit et se méfient des purs commerciaux. Il va donc naturellement rester moins de place pour les arnaqueurs! et plus de place pour François 😉

  5. @All> bon, dommage, j’étais tellement chargé aujourd’hui que je n’ai pas eu le temps de répondre en temps réel à vos commentaires.

    En tout cas, c’est bien de voir que ce sujet vous motive 🙂

  6. Quand nous avons démarré notre activité nous avons été contactés par des gens qui voulaient répliquer ce modèle et qui nous ont demandé de les y aider (car on avait les compétences magento qu’ils voulaient) : on les a bien envoyé promener ceux là.

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