Faut il s’intéresser à la technique pour faire du e-commerce ?

Petit billet, en réponse à plusieurs articles, lues récemment sur ce sujet…

La question est :

Peut on faire du e-commerce sans ne rien comprendre à la techno ? Sans s’y intéresser ?

Peut on, doit on se concentrer sur le « coeur de métier » : l’offre, le produit, le marketing, et laisser « la mécanique aux mécanos » ?

Peut on ignorer ce qu’est le HTML ? Les feuilles de style ? La différence entre ce qui se passe côté serveur et ce qui se passe côté client ?

La promesse est jolie, la question est pertinente.

On peut prendre des analogies, en ce disant que c’est bien le cas dans d’autres domaines :

  • Pas besoin de savoir comment fonctionne un moteur pour conduire une voiture ;
  • Pas besoin de connaître quoi que ce soit au bâtiment pour se faire construire une maison ;

Mon point de vue est … que je ne crois pas en cette promesse, et je pense qu’elle est défendue par des acteurs qui ne sont pas neutres.

Mais d’abord, il faut quand même dire que ça dépend de la taille et de l’ambition du projet.

Si le e-commerce n’est pas du tout stratégique, vous n’avez pas forcément beaucoup à investir…

Ensuite, cela dépend de vos équipes. Si, par exemple, vous êtes responsable e-commerce pour un grand groupe, et que, juste a côté de vous, vous avez un homme de confiance qui connait bien les enjeux techniques, alors ça peut fonctionner.

Mais en fait, dans ce cas, ce n’est pas qu’on ne s’intéresse pas à la technique, cela veut dire qu’on délègue cette fonction à un homme de confiance.

Bon, revenons sur ce que c’est, la technique, pour un site e-commerce.

Parce que c’est pas mal de choses en fait… Il y a par exemple :

  • La technique « web » : les langages du web (HTML, CSS, Javascript) plus les solutions complémentaires (Flash, Java)
  • Les enjeux côté client : os, navigateurs
  • Les technologies serveur : les langages de programmations, les problématiques serveur (hébergement, architecture, …)
  • Les enjeux du système d’information : urbanisme, …
  • Les protocoles d’échanges : HTTP, Web services,
  • Les aspects réseaux
  • Le SEO
  • Les problématiques de sécurité
  • Les enjeux de performance, de fiabilité, de robustesse,
  • Les problématiques spécifiques Mail (délivrabilité, tracking)
  • L’analytics, avec la mise en oeuvre (le tagging) et le paramétrage des tableaux de bords

Bon, c’est pas la peine de se faire peur ;). Il ne s’agit pas évidement de devenir un pro sur tous ces sujets, sinon, personne ne ferait rien…

Mais il s’agit quand même d’avoir, de développer une « culture générale ».

Il faut tout simplement que « l’équipe e-commerce » soit en capacité de faire les bons choix. Pour cela, il faut savoir exprimer le besoin, savoir poser les bonnes questions, savoir vérifier si tout est ok.

En fait, c’est assez simple : on peut déléguer, mais comme toujours dans ces cas là, il faut savoir « piloter » la délégation.

Sur un marché comme celui du e-commerce, qui bouge très vite, avec des technologies pas complètement matures, il me semble donc important de développer sa culture technique.

Et comme c’est un vaste sujet, il faut plutôt voir ça comme un escalier, dont on franchi les marches, l’une après l’autre.

9 commentaires

  1. l’article est en effet un peu court, mais le sujet intéressant.
    A mon avis on ne peut pas mettre au même niveau les connaissances techniques liés aux langages (html, javascript..) et d’autres éléments cités comme le SEO.

    Pour choisir une solution, on a besoin d’ un expert ou du moins de conseils avisés, surtout quand on développe un sur-mesure et que des choix techniques importants sont en jeu ( quelle librairie Javascript , quel PSP utiliser, …).

    Ensuite, quand on entretient son site web , en y mettant du contenu, il faut effectivement comprendre comment fonctionnent par exemple les moteurs de recherche, et être curieux. Si on ne sait même pas ce qu’est une URL, c’est effectivement difficile de rencontrer le succès.

  2. @Mathilde> Oui, c’est vrai que mes billets sont plutôt courts 😉 C’es ceci dit un vrai choix éditorial, que je tiens depuis la création de ce blog (5 ans quand même) : de l’avis des pros, que j’avais consultés à l’époque, des billets courts, c’est le meilleur moyen de tenir la durée, et de tenir les lecteurs 😉

    Sur le fond :
    Je ne mets pas au même niveau, j’essaye juste de montrer que technique, ça couvre beaucoup de domaines

    Après, si je comprends bien, on est d’accord : il faut développer un minimum de culture technique pour avancer !

  3. Bonjour,

    Permettez moi de vous poser une autre question : peut-on devenir e-commerçant en étant pur informaticien ? Actuellement en MIAGE (maîtrise info), ma véritable passion est l’e-commerce. Mon rêve étant d’avoir mon propre e-commerce ou de travailler pour de grands groupes tels qu’Amazon…
    Me suis-je trompé de formation ? A la limite, pourrais-je seulement être « vendeur de pelles » ? (SEO, par exemple).

    Bon, je « m’auto-form » en lisant votre blog, celui de LP, captain-com, axenet, blog-ecom, WRI etc. Mais est-ce seulement suffisant ?

    Merci par avance,
    En m’excusant si je n’ai pas été clair 😉

  4. @Benoit> Oui, tu as raison… Mais on peut dire ça de « tout maillon d’une chaine ». Exemple : si le moteur du train qui livre un chargement clé d’un produit tombe en panne, tout s’arrête. Doit on devenir expert en moteur de train ?

    Tu vois le problème que j’essaye de pointer ? Comment convaincre que, pour le e-commerce, on doit nécessairement s’y mettre ?

  5. @Levage> C’est déjà très bien d’avoir de bonnes lectures 😉

    Mon avis est qu’on fait comme on veut, et qu’il y a plusieurs chemins, pour arriver.

    Maintenant, pour vendre, il faut avant tout être marchand ! Es tu marchand, ou es tu prêt à le devenir ? si oui, go, sinon, poses toi des questions 😉

  6. Pour ma part, je conseille rapidement à mes clients de maitriser (si possible) deux choses incontournables dans l’animation quotiedienne de leur boutique:
    – de connaitre les balises html les plus courantes (h1, h2, a, img, ul li, strong) pour éviter les pb avec les éditeurs wysiwyg et avoir une notion d’optimisation de contenu.
    Vous verrez il y a beaucoup de similitudes avec un logiciel que tout le monde connait bien « word » si vous utiliser les styles (paragraphe, titre 1, liste à puce etc…)
    – de maitriser les fonctions primaires de photoshop élément (ou autre logiciel de retouche d’images) afin de pouvoir créer seul les images, les retailler, les enregistrer dans les bons formats.
    Je rejoins françois sur la nécessité d’une culture générale web. E-commercant vous vendez quand même sur internet 🙂

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